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Politique - En toute liberté

Aventurisme sans frontières

Une fois de plus, comme à son habitude, le Hezbollah se positionne en censeur des autorités, se substituant à elles et leur dictant ce qu’elles doivent dire et ne pas dire, dans les négociations indirectes qu’elles engagent avec l’État israélien au début de la semaine prochaine, au sujet de l’exploitation des richesses gazières offshore méridionales.

Le Hezbollah, avertit son secrétaire général, « ne restera pas les bras croisés face au pillage des richesses naturelles du Liban (...) qui représentent le seul espoir de salut pour le peuple libanais ». Cette déclaration guerrière est suivie d’une sommation adressée à la compagnie Energean exploitant la plateforme d’extraction de gaz qui est sommée de « retirer immédiatement son navire et d’éviter de se laisser entraîner dans cette agression (...) contre le Liban ». Le ton est tel qu’il ne laisse à l’État d’autre choix que de se ranger à son avis.

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Une fois de plus donc, un peu comme en 2006, le Liban est placé virtuellement au bord de la guerre avec Israël. De quel droit ? Et comment croire que l’État israélien « a plus à perdre d’une guerre que le Liban », comme le prétend avec une légèreté impardonnable le secrétaire général du parti pro-iranien ?

Ces fanfaronnades, Hassan Nasrallah les étale à la télévision, alors même que les ministres israéliens de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Énergie affirment que la plateforme Energean Power, la société énergétique anglo-grecque qui détient les droits sur les champs gaziers de Karish depuis 2016, « n’extraira pas de gaz dans la zone contestée », mais restera dans les eaux territoriales israéliennes, à quelque 80 km à l’ouest de Haïfa.

Certes, le Hezbollah a le droit de douter de la sincérité des avis des ministres israéliens et d’exprimer son avis, mais il n’a aucun droit de se prévaloir publiquement de ses capacités militaires et d’en brandir la menace. C’est aux autorités libanaises, et à elles seules, de le faire. Or, non content d’annoncer que « la résistance possède la capacité financière, militaire, sécuritaire, logistique et humaine d’empêcher l’ennemi d’extraire le pétrole et le gaz du champ de Karish », et d’assurer qu’« aucune action de l’ennemi ne sera en mesure de protéger ce navire », Hassan Nasrallah n’hésite pas à dire que dans cette guerre, le Liban ne sera pas seul. En d’autres termes, que le Liban pourrait être engagé, si le Hezbollah le jugeait bon et en décidait, dans une guerre régionale.

Partant de la situation économique catastrophique d’un pays dont la livre ne vaut même plus son pesant de papier et sous le prétexte apocalyptique qu’en cas d’effondrement total, les Libanais n’oseront même plus s’aventurer dans les rues sans risquer de se faire dévaliser, Hassan Nasrallah déplace sur l’échiquier régional un pion qui risque de compromettre toute la partie.

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Risque calculé ? À voir. Que la fermeté soit de rigueur dans toute négociation sur nos droits, qui le contesterait ? Mais que l’aventurisme sans frontières du Hezbollah et sa rhétorique guerrière donnent le ton aux négociations, voilà qui est, reste et restera inacceptable.

Ce qui se passe avec le Hezbollah est plus profond que la politique. C’est un phénomène de rejet anthropologique. Aussi rusé renard que soit le secrétaire général du Hezbollah, la coercition qu’il exerce à travers son parti est devenue insupportable, non pas pour la société politique seulement, mais aussi pour l’âme même des Libanais. Déjà, nous ne pouvions plus supporter une organisation qui, par le chantage à la participation, dicte au gouvernement les points de l’ordre du jour qu’il peut aborder et bloque un processus judiciaire vital pour l’élucidation du mystère de la double explosion au port de Beyrouth. Il nous faut maintenant supporter que des ministres mis en examen soient nommés à la commission de la Justice et qu’oubliant cette condamnable obstruction à la justice, Hassan Nasrallah pontifie sur ce qui est vital pour les Libanais. Ce qui leur est vital, aujourd’hui, c’est, entre autres, que le Hezbollah se plie aux lois de la République et laisse la vie politique suivre son cours.

Une fois de plus, comme à son habitude, le Hezbollah se positionne en censeur des autorités, se substituant à elles et leur dictant ce qu’elles doivent dire et ne pas dire, dans les négociations indirectes qu’elles engagent avec l’État israélien au début de la semaine prochaine, au sujet de l’exploitation des richesses gazières offshore méridionales. Le Hezbollah, avertit son...

commentaires (6)

HN est le roi du brouillage des situations pour les retourner à son avantage. N’est ce pas lui qui a ordonné au président fantoche de geler les négociations en refusant de signer ou même de donner son avis sur les demandes du Liban concernant cette délimitation et n’ont cessé de changer la surface réclamée à hauteur de centaines de mètres carrés. Tout ceci pour le placer au premier rang dans la surenchère de La Défense des droits du pays, droits dont aucun d’eux n’est capable de déterminer. Alors trêve d’analyses à deux balles de certains commentateurs qui croient toujours à la loyauté et la bravoure du vendu, HN, à vouloir défendre des droits qu’il a lui même entravé et piétiné pour se donner la légitimité d’utiliser ses armes illégales alors que notre armée est envoyée ailleurs régler des problèmes de mafias, les alliés de ce même HN pour l’affaiblir et de détourner son attention sur son rôle principal qui est de défendre en premier lieu les frontières de tout genre et non un parti vendu qui ne reconnaît pas sa légitimité alors que c’est notre seule institution nationale qui tient encore sur pied. Il faut savoir lire entre les lignes pour connaître les vrais motivations de HN à se positionner systématiquement en défenseur alors que c’est le premier fossoyeur du pays.

Sissi zayyat

21 h 26, le 11 juin 2022

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Commentaires (6)

  • HN est le roi du brouillage des situations pour les retourner à son avantage. N’est ce pas lui qui a ordonné au président fantoche de geler les négociations en refusant de signer ou même de donner son avis sur les demandes du Liban concernant cette délimitation et n’ont cessé de changer la surface réclamée à hauteur de centaines de mètres carrés. Tout ceci pour le placer au premier rang dans la surenchère de La Défense des droits du pays, droits dont aucun d’eux n’est capable de déterminer. Alors trêve d’analyses à deux balles de certains commentateurs qui croient toujours à la loyauté et la bravoure du vendu, HN, à vouloir défendre des droits qu’il a lui même entravé et piétiné pour se donner la légitimité d’utiliser ses armes illégales alors que notre armée est envoyée ailleurs régler des problèmes de mafias, les alliés de ce même HN pour l’affaiblir et de détourner son attention sur son rôle principal qui est de défendre en premier lieu les frontières de tout genre et non un parti vendu qui ne reconnaît pas sa légitimité alors que c’est notre seule institution nationale qui tient encore sur pied. Il faut savoir lire entre les lignes pour connaître les vrais motivations de HN à se positionner systématiquement en défenseur alors que c’est le premier fossoyeur du pays.

    Sissi zayyat

    21 h 26, le 11 juin 2022

  • Quelle confusion impardonnable dans cet article ! Le Hezb n'a fait que dire qu'il attend la position officielle du gouvernement pour la defendre même par la force . Quel mal y-a-t-il ? Au css où la ligne 29 devient notre choix officiel , ( même si d'avance l'horrible Sieur Amos l'a refusé en menaçant de fermer la porte de la négociation ) , dans ce cas seulement nous verrons par quels moyens arrêter l'exploitation ennemie . Où est donc le mal ? Arrêtons les surenchères pour l'amour du ciel !

    Chucri Abboud

    18 h 21, le 11 juin 2022

  • la preuve la plus evidente de ce dont se lamente Mr. NOUN ? c'est que la vraie verite sur ce chapitre-et bien d'autres- n'est jamais declaree publiquement, sainement, honnetement par les responsables eux - memes. a t on jamais entendu berry,aoun,un 1er ministre,les ministres responsables d'un tel dossier ou d'un autre CLARIFIER EUX MEMES, sans langue de bois-double talk en anglais- de quoi il en est ? JAMAIS a part des declarations sybillines , des voeux pieux, des menaces de armageddon ?

    Gaby SIOUFI

    09 h 50, le 11 juin 2022

  • J'aime beaucoup cette rubrique où FN expose, "en toute liberté" et dans un français impec, des analyses plus que pertinentes.

    Marionet

    09 h 28, le 11 juin 2022

  • Merci Fady Noun.

    CHAHINE Omaya

    07 h 55, le 11 juin 2022

  • "Hassan Nasrallah déplace sur l’échiquier régional un pion qui risque de compromettre toute la partie."< Bien entendu! Mais n'est-ce pas là le but?

    Yves Prevost

    07 h 16, le 11 juin 2022

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