"Je suis très optimiste pour la conclusion d'un accord sur le tracé de la frontière maritime dans les prochaines semaines", a indiqué lundi le médiateur américain Amos Hochstein à sa sortie du palais de Baabda, après une réunion élargie avec le président libanais Michel Aoun et les chefs du Législatif et du gouvernement sortant, respectivement MM. Nabih Berry et Nagib Mikati. En charge des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur le tracé de leur frontière maritime commune, M. Hochstein est arrivé dimanche après-midi à Beyrouth, et doit encore rencontrer plusieurs responsables.
Le diplomate américain avait déjà visité le Liban début juin, et s'était vu remettre une nouvelle proposition des autorités au sujet du tracé de la frontière maritime, un dossier litigieux autour duquel les tensions se sont ravivées depuis l'arrivée d'une plateforme gazière dans le champ gazier de Karish, au large de l'État hébreu. En échange, et après des visites à Tel-Aviv, le médiateur apporte avec lui une proposition des dirigeants israéliens. Début juillet, le Hezbollah avait envoyé trois drones en direction de cette zone, qui ont été interceptés par l'armée israélienne, occasionnant de nouveaux échanges de menaces entre ce parti pro-iranien et les autorités israéliennes.
"Très optimiste"
Après sa réunion avec les trois plus hauts dirigeants du pays, le médiateur américain a simplement déclaré : "Je suis redevable au président Aoun pour cette réunion en présence des trois présidents, et suis très optimiste sur la conclusion d'un accord sur le tracé de la frontière maritime dans les prochaines semaines, au moment de mon retour à Beyrouth pour poursuivre les négociations". Le diplomate promet ainsi une nouvelle visite à Beyrouth, sans toutefois en préciser la date, et n'indique pas s'il a transmis une nouvelle proposition d'Israël. Dans l'après-midi, il s'est entretenu avec le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, sans faire de déclaration.
Selon notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, les Israéliens ont avancé, via M. Hochstein, leurs revendications face à la demande libanaise d'obtenir la totalité du champ de Cana. Face à cette proposition, les responsables libanais ont réitéré qu'ils refusent toute exploitation conjointe et toute division des champs concernés d'hydrocarbures. Beyrouth tient à obtenir le champ de Cana et à garder tous les blocs de sa Zone économique exclusive, selon ces informations.
"C'est la seule façon de progresser"
Le médiateur US n'a fait aucun commentaire, en revanche, sur les dernières surenchères du Hezbollah, foncièrement anti-américain et anti-israélien, qui a publié une vidéo dimanche menaçant les plateformes et les navires situés dans le champ de Karish, au large de l'État hébreu. S'ajoutent à cette vidéo des propos du secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, qui a prévenu dimanche soir que son parti décidera "comment se comporter", à la lumière des résultats de la visite de M. Hochstein, tout en assurant que sa formation n'interfère en aucune manière dans les négociations en cours.
Mais dans un entretien accordé à la LBCI lundi soir, M. Hochstein, a affirmé que "la meilleure et la seule façon de parvenir à un solution (...), est à travers les négociations et la diplomatie. C'est la seule façon de progresser", a-t-il poursuivi ajoutant que les autres moyens - en référence aux menaces du Hezbollah - risquent "de porter atteinte et de mettre un terme" aux négociations. M. Hochstein a aussi noté qu'il y a eu "énormément d'activité au cours des 9 dernières années" dans le champ de Karish "sans qu'on s'y intéresse". "Ce sur quoi nous nous concentrons, c'est comment arriver à une solution qui permet à la fois à Israël de continuer et au Liban d'entrer sur le marché de l'énergie", a-t-il précisé.
"Nous ne faisons pas attention aux menaces de Nasrallah elles ne sont pas un facteur dans les négociations", a de son côté réagi Ram Ben Barak à la tête de la commission israélienne des affaires étrangères et de la défense, dans un entretien sur la radio publique Kan lundi.
Tout va bien, dixit Ibrahim
Etaient également présents à Baabda le directeur de la Sûreté générale (SG), Abbas Ibrahim, ainsi que le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab. "Tout va bien", s'est contenté de lancer M. Ibrahim au moment où il quittait Baabda. M. Bou Saab a affirmé, pour sa part aux journalistes que "l'écart se rétrécit" entre les positions. "L'atmosphère était positive, et tout le monde est sorti rassuré de la réunion", a-t-il précisé, ajoutant que le délai avant la conclusion d'un accord serait bref.
Dans son communiqué hebdomadaire publié lundi, le bureau politique du mouvement chiite Amal a souligné, de son côté, "l'importance d'unifier la position officielle" libanaise autour de la question de la frontière maritime. Le mouvement dirigé par Nabih Berry affirme qu'il "n'accepte en aucun cas une dérive vers un processus de normalisation" des relations avec Israël (...) et rappelle au gouvernement la nécessité de demander aux compagnies engagées dans l'exploration (de gaz offshore) de ne pas traîner ni prendre de retard dans leurs missions".
Lors de son discours de célébration de la fête de l'armée lundi matin, le président Michel Aoun avait déclaré que "les négociations indirectes en cours concernant le tracé de la frontière ont pour objectif de protéger les droits du Liban", quant à l'exploitation de ses ressources en hydrocarbures. La fin de ces pourparlers offrira au Liban "l'opportunité de raviver sa situation économique", a-t-il estimé. Et dans l'après-midi, il a évoqué ce sujet de nouveau, alors qu'il recevait le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun : "Si Dieu le veut, ça ira", a lancé le chef de l'État.
commentaires (10)
HN dit ne pas participer aux négociations et n’a pas mandaté personne pour le représenter. Oh la bonne blague. On sait pertinemment qu’il n’a pas besoin de nommer un sbire de son parti pour ça, tous les figurants sont à ses ordres et ne font que les exécuter à commencer par le président fort en gueule lorsqu’il s’agit d’obtenir sa clémence pour satisfaire ses intérêts personnels dont l’accession au foutu fauteuil par son nabot.
Sissi zayyat
10 h 57, le 02 août 2022