Députés antipeuple

Comme prévu, les gens qui ont décidé d’élire les députés antipeuple et se sont dirigés aux urnes depuis quelques mois et en moutons de Panurge pour voter regrettent bien ce jour noir. Actuellement on n’a plus de gouvernement, ni de Parlement ni de lois sauf une, celle de la loi de la jungle qui triomphe partout.

Nos députés antipeuple ne veulent pas agir pour stopper la chute de la livre libanaise vers l’enfer, car la plupart, soit en voyage pour bien profiter du beau temps, soit toujours ivres de leurs exploits, se sont retranchés dans leurs villas et tant pis pour le pays qui agonise. Pire, personne ne veut traduire les banques en justice quand, par exemple, pour chaque retrait de cent dollars frais, vous aurez payé effectivement trois cent trente dollars de vos dépôts (ou les fameux lollars) ! Et le plus étonnant, c’est que les juges censés être des arbitres se plaignent eux aussi de leur salaire.

Avec plus de quatre taux de change du dollar entre officiel, mi-officiel et marché noir, ils refusent de trancher ce litige pour mettre fin à ce marasme. Et gare à ceux qui tombent malades et n’ont pas une assurance en devises étrangères, ils ne pourront même pas franchir la porte des urgences des hôpitaux. Et avec la paralysie des employés du secteur public, le pays s’enlise vers une nouvelle guerre civile non déclarée.

Les maisons anciennes risquent elles aussi de tomber et les nouvelles lois des loyers sont dans le monde de l’oubli. Enfin, espérons, et à cause de la famine galopante et la défaillance grossière des droits humains, de ne pas vivre un jour l’exemple du Sri Lanka où dans une véritable liesse populaire le peuple prendra d’assaut tous les édifices publics et finira aussi de nos députés antipeuple.

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