Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a indiqué jeudi qu'aucun voyage de l'émissaire américain Amos Hochstein au Liban ou en Israël n'a jusque-là été annoncé, après que ce dernier a effectué une médiation en juin dernier auprès des deux pays au sujet du tracé de leur frontière maritime.
"Nous n'avons pas annoncé de voyage pour M. Hochstein", a affirmé M. Price lors d'un point de presse, rappelant que ce dernier "était au Liban et en Israël au cours des dernières semaines". "Nous avons publié un communiqué à la suite de son dernier voyage, notant qu'il continuera à travailler avec les deux pays dont nous saluons le dialogue constructif", a souligné le porte-parole de la diplomatie américaine. Et de poursuivre : "Nous nous félicitons du progrès qui a été effectué, et ferons tout ce que nous pouvons - Amos Hochstein fera tout ce qu'il peut à ce niveau - pour soutenir ce dialogue et le faire avancer".
Commentant également le litige sur la frontière maritime, le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, a quant à lui affirmé jeudi que le dossier est "dans une phase de progrès". "Les choses devraient se clarifier dans les trois prochaines semaines, sinon nous aurons perdu notre temps", a-t-il dit après une réunion des commissions parlementaires mixtes, faisant état de "résultats positifs" après les discussions de M. Hochstein avec les deux parties. Estimant que le Liban est "en position de force et non de faiblesse" dans les discussions, il a toutefois insisté sur le fait qu'il "ne peut pas s'exprimer de manière définitive" sur le sujet, "car le diable se niche toujours dans les détails".
Les tensions entre les deux parties, concernant la délimitation de cette frontière, ont repris de plus belle depuis l'arrivée, début juin, d'une unité flottante sur le champ de Karish, au large de l'État hébreu. Pour tenter de parvenir à un compromis sur cette question, Washington a repris sa médiation entre les deux pays. C'est dans ce cadre que M. Hochstein s'est rendu à Beyrouth et Tel Aviv et a dernièrement parlé de "bons progrès" réalisés "tant au Liban qu'en Israël" à ce sujet, bien que la presse israélienne ait, elle, fait état d'une déception des responsables quant à la réponse libanaise. Le médiateur était également présent lors de la tournée au Moyen-Orient du président américain Joe Biden, la semaine dernière, au cours de laquelle il s'est brièvement entretenu avec le Premier ministre israélien Yair Lapid. Selon le site d'information américain Axios, M. Lapid a alors affirmé au médiateur qu'il souhaite qu'un accord soit trouvé avec le Liban "le plus rapidement possible". De son côté, M. Hochstein a exprimé son optimisme à plusieurs responsables israéliens concernant la signature d'un accord "dans un futur proche". Il a déclaré aux dirigeants des deux parties qu'il souhaiterait conclure un accord "d'ici septembre". Le médiateur était censé retourner à Tel-Aviv, avant de revenir une nouvelle fois à Beyrouth pour communiquer aux autorités la réponse finale israélienne, selon des informations obtenues par L'Orient-Le Jour.
Début juillet, le Hezbollah a envoyé plusieurs drones en direction du champ de Karish, avant que les engins en question ne soient détruits. Une nouvelle poussée de fièvre qui a fait craindre un éventuel conflit. Le 13 juillet, le chef du Hezbollah a directement menacé Israël d'une guerre, accroissant les tensions. "Menacer de guerre et lancer une guerre est une option plus honorable que nous soumettre aux menaces d’affamer les Libanais", avait-il ainsi affirmé. Le leader chiite a toutefois tenté de calmer le jeu mardi, affirmant que la guerre n'est "pas inévitable". "Nous ne sommes pas sûrs de nous diriger vers une guerre. Nous pourrions assister à un ciblage local et avoir une réponse adéquate. Mais c'est la riposte israélienne qui pourrait mener à la guerre", a-t-il prévenu.
"Agir urgemment"
S'exprimant au sujet de la situation politique locale, le porte-parole de la diplomatie américaine a par ailleurs indiqué que l'administration américaine "exhorte les parties libanaises concernées à former un gouvernement engagé à mettre en œuvre des réformes et à restaurer la confiance du peuple". "Nous appelons les dirigeants libanais à agir sérieusement et urgemment afin de mettre en œuvre des réformes et prendre les mesures nécessaires pour sauver l'économie du Liban, y compris les mesures qui peuvent être prises actuellement d'ici la formation du gouvernement', a-t-il ajouté.
Les tractations gouvernementales semblent dernièrement gelées, quelques semaines après la désignation du Premier ministre Nagib Mikati, dont le cabinet sortant expédie les affaires courantes depuis le 22 mai dernier.
Selon l'ensemble des acteurs, les pourpalers evoluent positivement. Mais alors ? Pourquoi le principal negociateur est il alle a la peche ?
15 h 39, le 21 juillet 2022