L'émissaire américain, Amos Hochstein, s'entretenant avec la ministre israélienne de l'Énergie, Karin ElHarrar. Photo Twitter @KElharrar
L'émissaire américain Amos Hochstein a parlé de "bons progrès" réalisés "tant au Liban qu'en Israël" pour la délimitation de la frontière maritime entre les deux pays, un dossier marqué dernièrement par une recrudescence de tensions, tandis que la presse israélienne faisait, elle, état d'une déception des responsables quant à la réponse libanaise que leur a communiquée l'émissaire au cours de ses aller-retours auprès des deux parties.
"Nous estimons avoir réalisé de bons progrès tant au Liban qu'en Israël", a affirmé jeudi M. Hochstein, à l'issue d'une réunion avec la ministre israélienne de l'Énergie, Karen Elharrar, dans le cadre de son déplacement au Proche-Orient avec le président américain Joe Biden. "Nous avons réduit certains écarts et avons eu de bonnes discussions", a assuré le négociateur qui s'était entretenu avec des responsables libanais et israéliens en juin dernier au sujet du litige frontalier, indique-t-on de même source. "Nous poursuivrons les discussions après mon retour d'Arabie saoudite", a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par la presse israélienne. Selon lui, "il devrait y avoir un accord mutuel entre Israël et le Liban. Le rôle des États-Unis est d'aider à parvenir à un accord qui servirait les intérêts des deux pays", a-t-il espéré.
"Pas de message significatif"
La presse de l'Etat hébreu se montrait, elle, généralement moins optimiste. M. Hochstein "n'a pas transmis de message significatif de la partie libanaise" à la ministre ElHarrar, selon des articles israéliens repris par des médias libanais. Mme ElHarrar a tout de même a assuré, dans un tweet, "continuer à travailler pour aboutir à un accord qui protégera les actifs stratégiques et sécuritaires d'Israël". La presse israélienne faisait également état de la déception des responsables qui n'auraient constaté aucune malléabilité de la part des dirigeants libanais concernant leur position.
Face à cette situation, et selon des informations obtenues par L'Orient-Le Jour, Amos Hochstein retournera en Israël à la fin de sa tournée moyen-orientale, avant de revenir une nouvelle fois à Beyrouth pour communiquer aux autorités la réponse finale israélienne. Les négociations pourraient ensuite reprendre à Naqoura, au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), comme l’exigent certaines parties libanaises. Mais les Israéliens souhaitent qu'une éventuelle réunion de Naqoura soit uniquement consacrée à la signature de l’accord final.
Dans un communiqué publié vendredi, le département d'Etat US a réaffirmé "son engagement à faciliter les négociations pour arriver à une décision sur la délimitation de la frontière maritime". "Tout progrès vers une résolution ne peut être atteint que via des négociations entre les parties", ajoute le texte, qui souligne que l'administration américaine encourage "l'esprit ouvert des différentes parties pour atteindre une décision finale". Un tel dénouement "a le potentiel d'assurer la stabilité, la sécurité et la prospérité pour le Liban et Israël ainsi que pour la région", poursuit la diplomatie américaine qui affiche son optimisme : "Une résolution du litige est possible".
Ces développements ont lieu après un virulent discours prononcé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a menacé Israël de "renverser la table" s'il empêche le Liban d'extraire du gaz. Le conflit entre les deux pays s'est ravivé à la suite de l'arrivée d'une unité flottante d'extraction gazière sur le champ de Karish, au large de l'État hébreu, qui pourrait être contesté par le Liban. Le Hezbollah, qui a lancé des drones vers cette zone, a prévenu que ceux-ci "ne sont qu'un début modeste", et avancé l'option d'une guerre.
Les pourparlers entre le Liban et Israël, qui avaient été entamés sur la base des revendications libanaises officielles enregistrées en 2011 auprès des Nations unies, en référence au décret 6433/2011 portant sur une zone de 860 km2 délimitée par ce qui a été appelé ligne 23, avaient été interrompus en mai 2021 lorsque la délégation libanaise de négociateurs avait annoncé sa volonté de réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2 limités par la ligne 29, coupant en deux le champ de Karish qui, selon l’État hébreu, se trouve dans sa zone économique exclusive reconnue par l’ONU. Mais pour être officialisée, cette revendication nécessitait l’amendement du décret 6433/2011, ce qui n’a jamais été fait par le Liban. Lors de la dernière visite de l'émissaire américain, les responsables libanais lui avaient communiqué une nouvelle proposition consistant à élargir la ligne 23 pour inclure la totalité du champ maritime de Cana dans l'espace maritime libanais.
qui ment des deux, qui est celui qui dit vrai ? progres ou pas ? la ministre Harrar avoue n'avoir recu des libanais via hochstein rien de substantiel . moi je suis pour la croire a elle !
09 h 53, le 16 juillet 2022