Dans ce qui semble être un rétropédalage par rapport aux menaces de conflit avec Israël qu'il avait dernièrement brandies, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mardi que la guerre n'est "pas inévitable", alors que le Liban a dernièrement connu une recrudescence des tensions avec l'État hébreu sur fond de litige autour du tracé de leur frontière maritime, à la suite de l'arrivée d'une unité flottante sur le champ de Karish.
Riposte israélienne qui mène à la guerre ?
"La résistance a une opportunité historique pour sauver le Liban", a affirmé le leader chiite, selon des propos rapportés mercredi par le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah. "Il n'y aura pas d'extraction d'hydrocarbures dans toute l'entité israélienne si le Liban n'obtient pas ses droits", a encore prévenu Hassan Nasrallah. Mais il a ensuite affirmé que "la guerre n'est pas inévitable". "Nous ne sommes pas sûrs de nous diriger vers une guerre. Nous pourrions assister à un ciblage local et avoir une réponse adéquate. Mais c'est la riposte israélienne qui pourrait mener à la guerre", a-t-il toutefois prévenu. "Israël pourrait cependant se soumettre sans guerre", a estimé le chef du Hezbollah.
Début juillet, le Hezbollah a envoyé plusieurs drones en direction du champ de Karish, avant que les engins en question ne soient détruits. Une poussée de fièvre qui a fait craindre un éventuel conflit. Le 13 juillet, le chef du Hezbollah a directement menacé Israël d'une guerre, accroissant les tensions. "Menacer de guerre et lancer une guerre est une option plus honorable que nous soumettre aux menaces d’affamer les Libanais", avait-il ainsi affirmé.
Mais face aux craintes suscitées par ces propos, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohamad Raad, avait tenté de calmer le jeu, soulignant que le parti pro-iranien ne souhaitait pas la guerre, mais qu'il s'y tenait prêt. Mardi, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a menacé à son tour le Liban, prévenant que si ses dirigeants "choisissent la voie du feu, ils seront blessés et grièvement brûlés".
Mercredi, le chef de la Task force américaine pour le Liban (American Task Force for Lebanon, ATFL), l'ex-ambassadeur Edward Gabriel, a estimé qu'il existait une "opportunité" de régler le litige frontalier maritime entre le Liban et Israël, alors que le processus n'a toujours pas abouti, malgré une médiation US. L'ex-diplomate a toutefois mis en garde contre "la fermeture de cette fenêtre d'opportunité". Selon lui, "il n'y aura plus, à ce moment-là, d'autres opportunités pour régler les affaires entre les deux pays avant plusieurs siècles".
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LA LIBRE EXPRESSION
14 h 48, le 21 juillet 2022