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Politique - Frontière maritime du Liban

Menaces de Nasrallah contre Israël : un "point fort" selon Bassil, une "fin du compromis" pour Joumblatt

Pour Samy Gemayel, le chef du Hezbollah "entraîne le peuple dans une nouvelle aventure dont il paiera le prix sans y consentir".

Menaces de Nasrallah contre Israël : un

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant son discours le 13 juillet 2022. Capture d'écran/al-Manar

Au lendemain des menaces de guerre proférées par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre Israël, autour du litige sur la délimitation de la frontière maritime avec le Liban, les réactions au sein de la classe politique libanaise ont montré une division autour de la question. Si Gebran Bassil, l'allié chrétien du leader chiite, a estimé que le Hezbollah constitue un "point fort" dans cette équation, le leader druze Walid Joumblatt et le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, ont dénoncé les propos du chef du parti de Dieu, mettant en garde contre une fin d'un éventuel compromis et une "aventure" à laquelle les Libanais n'auront pas consenti.

Le soutien de Bassil
Mercredi soir, M. Nasrallah s'est exprimé pour la première fois depuis l'envoi de drones de son parti dans la zone du champ de Karish, au large d'Israël, où une plateforme gazière était arrivée début juin. Ce champ pourrait se trouver dans une zone contestée par le Liban s'il officialise ses revendications maximalistes. Le leader chiite a ainsi prévenu que ces drones "ne sont qu'un début modeste", mettant l'option d'une guerre sur la table. "L'équation aujourd'hui va au-delà de Karish", a-t-il martelé.  "Si vous ne permettez pas aux compagnies d’extraire le gaz, nous allons renverser la table et le monde entier en pâtira", a-t-il menacé en s'adressant aux Israéliens, dans une allusion aux sociétés actuellement chargées de l’exploration dans les champs non contestés, mais aussi celles auxquelles le Liban pourrait faire appel à l'avenir. Des sociétés qui seraient selon lui soumises à des menaces et des pressions de la part d'Israël et des États-Unis.

"La carte de la résistance est un point fort pour le Liban si nous savons comment l'utiliser en vue de délimiter notre frontière, d'extraire des ressources et d'obtenir nos droits", a estimé le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, sur Twitter. "Tout comme l'équation sécuritaire est claire sur le plan terrestre, celle-ci devrait l'être également sur le plan gazier offshore", a estimé M. Bassil. "Vous voulez votre gaz, nous voulons le nôtre", a ajouté le chef du CPL en s'adressant à Israël.

"Chef de l'État, du gouvernement et de l'armée"
Mais du côté de l'opposition au Hezbollah, les critiques ont fusé. "Hier, Hassan Nasrallah s'est de nouveau déclaré chef de l'État, du gouvernement et de l'armée", a estimé le chef des Kataëb, Samy Gemayel. Selon lui, le dirigeant chiite "entraîne le peuple dans une nouvelle aventure dont il paiera le prix sans y consentir". "Rétablir la souveraineté demeure la cause essentielle, sans laquelle il ne peut y avoir d'État", a-t-il dit.

De son côté, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a estimé que "les propos du secrétaire général du Hezbollah ont limité la possibilité de réfléchir à un compromis au sujet de la ligne 23". "(...) Hassan Nasrallah peut-il préciser ce qui est permis et ce qui est interdit (...)", s'est-il interrogé, non sans ironie.

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Les pourparlers entre le Liban et Israël, qui avaient été entamés sur la base des revendications libanaises officielles enregistrées en 2011 auprès des Nations unies, en référence au décret 6433/2011 portant sur une zone de 860 km2 délimitée par ce qui a été appelé ligne 23, avaient en effet été interrompus en mai 2021 lorsque la délégation libanaise de négociateurs avait annoncé sa volonté de réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2 limités par la ligne 29, coupant en deux le champ de Karish qui, selon l’État hébreu, se trouve dans sa zone économique exclusive reconnue par l’ONU. Mais pour être officialisée, cette revendication nécessitait l’amendement du décret 6433/2011, ce qui n’a jamais été fait par le Liban. Lors de la dernière visite de l'émissaire américain Amos Hochstein, les responsables libanais lui avaient communiqué une nouvelle proposition consistant à élargir la ligne 23 pour inclure la totalité du champ maritime de Cana dans l'espace maritime libanais.

M. Hochstein, qui accompagne le président américain Joe Biden dans sa tournée actuelle au Proche-Orient, devrait se réunir de nouveau avec les responsables israéliens pour évoquer le dossier. Il devrait, ensuite, se rendre au Liban pour annoncer aux autorités la réponse finale israélienne. Les négociations pourraient reprendre à Naqoura, au siège de la Finul, comme l’exigent certaines parties libanaises. Mais les Israéliens souhaitent que la réunion de Naqoura soit consacrée à la signature de l’accord final, d’après des informations obtenues par L’Orient-Le Jour.

Au lendemain des menaces de guerre proférées par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre Israël, autour du litige sur la délimitation de la frontière maritime avec le Liban, les réactions au sein de la classe politique libanaise ont montré une division autour de la question. Si Gebran Bassil, l'allié chrétien du leader chiite, a estimé que le Hezbollah constitue un "point fort"...

commentaires (10)

Les chiens aboient, la caravane passe …

Citoyen Lambda

17 h 17, le 15 juillet 2022

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Commentaires (10)

  • Les chiens aboient, la caravane passe …

    Citoyen Lambda

    17 h 17, le 15 juillet 2022

  • Je le répète 10,000 fois mais seuls les simples d’esprit ne veulent pas voir ..LE HEZBOLLAH est la faiblesse du Liban c’est un cheval de Troie assadien puis iranien . Imaginez un seul instant que Béchir ait vécu ait imposé une paix avec Israël et intègre les milices (y compris la sienne) au sein de l’armée nationale qui aurait pu avec Tsahal (qui se serait ensuite retirer une fois le travail fait) buté les Syriens dehors Il aurait été critiqué par les Arabes comme l’Égypte l’a été, mais l’histoire a montré qu’il avait raison car plus tard ils vont tous se joindre la vague, Jordanie, UAE, Arabie, Bahreïn, Maroc même Soudan et bientôt Libye. Que ce serait ‘il passé alors, le Liban aurait eu 10 ans d’avance, le tourisme, le commerce l’économie auraient flambé. Le Libanais n’auraient pas émigré mais auraient accueilli des expats comme Dubaï le fait la avec beaucoup plus à leur offrir que des salaires. Le Liban précurseur et pont entre l’orient et l’occident aurait été un Dubaï en 10 fois mieux. Encore pour les simples d’esprit, les arabes se sont ‘il mis à aimer Israël. Surement pas, mais ils ont réfléchi et compris leurs intérêts et celui de leur peuple. Ce schéma peut toujours se réaliser et le Liban rejoindre (avec 30 ans de retard) le train régional. Qui l’en empêche et veut le garder sous sa coupe pour des intérêts que le peuple Iranien lui-même rejette. PAS DE PROSPERITE, NI D ‘AIDE NI FIN DE LA CORRUPTION SANS REMISE DES ARMES

    Liban Libre

    11 h 42, le 15 juillet 2022

  • Le hezb aurait ses députés, même si les FL ne lui ont pas fait barrage … j’aimerais ajouter que ceux qui défendent les thawraiste ne peuvent s’en prendre qu’à eux même C’EST EUX QUI ONT FAVORISER LA SUPRÉMATIE DU HEZB ET NON LES FL … mais quel gâchis et il existe encore des gens qui prennent les ouï-dire des moumana3istes affirmant que c’est grâce au FL … ALORS QUE VOUS N’AVEZ RIEN COMPRIS À LEUR STRATAGÈME QUI EST DE DISTILLER LE MENSONGE POUR CRÉER LE DOUTE CHE leur adversaire STRATÉGIE VIEILLE COMME LE MONDE

    Bery tus

    22 h 45, le 14 juillet 2022

  • Le hezb aurait ses députés, même si les FL ne lui ont pas fait barrage … j’aimerais ajouter que ceux qui défendent les thawraiste ne peuvent s’en prendre qu’à eux même C’EST EUX QUI ONT FAVORISER LA SUPRÉMATIE DU HEZB ET NON LES FL … mais quel gâchis et il existe encore des gens qui prennent les ouï-dire des moumana3istes affirmant que c’est grâce au FL … ALORS QUE VOUS N’AVEZ RIEN COMPRIS À LEUR STRATAGÈME QUI EST DE DISTILLER LE MENSONGE POUR CRÉER LE DOUTE CHE leur adversaire STRATÉGIE VIEILLE COMME LE MONDE …

    Bery tus

    22 h 33, le 14 juillet 2022

  • Samy Gemayel se trompe sur toute la ligne : le Hezbollah n'a rien à perdre, seul le Liban perdra quelque chose (s'il lui reste d'ailleurs quelque chose?). De plus, Nasrallah et son parti dominent le Liban ce qui donne une légitimité que cela plaise aux minoritaires ou pas. J'ajoute que Bassile démontre de plus en plus qu'il est le candidat idéal pour la présidence avec sa clairvoyance, son esprit critique et surtout son intégrité. J'admire cet homme qui considère que les politiques au Liban sont au-dessus de la loi car d'émanation divine (comme le Hezbollah tiens!)

    Georges Olivier

    21 h 31, le 14 juillet 2022

  • Bassil, quel imbécile…c’est ça le point fort Il ne s’intéresse qu’à la présidence et comme son beau-père il avalera toutes les couleuvres pour y arriver.

    Karam Georges

    20 h 42, le 14 juillet 2022

  • Le point fort c'est le droit du plus fort ! Nos concitoyens n'ont pas trouve mieux que de donner au duopole Chiite 27 deputes Chiites sur 27 (grace egalement a la complicite des FL "souverainistes" d'ailleurs). Sans oublier la reelection du ministre des finances a l'origine de la catastrophe de 2019 (Ali el Khalil) et l'election des 4 precedents ministres de l'energie qui nous ont reduit a 1 heure d'electricite sur 24 (Cesar Abi Khalil, Elie Bou Saab, Gebran Bassil et Nada Boustani qui a aussi a son actif le barrage de Mseilha qui ne garde l'eau que 10 jours environ...). En politique, sous nos latitudes, c'est celui qui tue le plus facilement qui impose son point de vue.

    Michel Trad

    18 h 48, le 14 juillet 2022

  • Le musée de cire...le meilleur endroit pour planquer tous ces "responsables" usés par l'âge, champions du ridicule et de l'arrogance inépuisables. Là, on pourra les visiter et les montrer à ceux qui le demandent...on ne sait jamais ! - Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 42, le 14 juillet 2022

  • Comment les menaces de guerre deviennent- elles un point fort ? Chez Bassil, ce qui parle, c'est sa vision pour le poste qu'il espère gagner, et non sa raison. Par ailleurs, on est encore une démocratie, qu'ils le veuillent ou non, et personne ne peut négliger les autres avis. Personne n'a le droit de conduire le pays dans une nouvelle aventure de destruction et de guerre. Ensuite, on ne fait pas la guerre en ayant le ventre creux, et quand on n'a pas l'appui de personne. Donc, il est préférable que ces menaces restent ce qu'elles sont.

    Esber

    17 h 07, le 14 juillet 2022

  • Ou te cache tu?

    Assouad Fady

    15 h 54, le 14 juillet 2022

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