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Politique - Focus

Pour l’opposition, cap sur les commissions parlementaires et le gouvernement

Les treize députés de la contestation se sont réunis hier en soirée pour décider des choix à prendre en vue de la prochaine phase.

Pour l’opposition, cap sur les commissions parlementaires et le gouvernement

Les treize députés de la contestation rassemblés place de l’Étoile, peu avant la séance parlementaire d’hier. Photo Mohammad Yassine

Après l’échec, les nouvelles batailles. Le Hezbollah et ses alliés ont remporté hier, bien qu’avec une très mince majorité, deux victoires avec l’élection de Nabih Berry à la présidence du Parlement dès le premier tour et celle d’Élias Bou Saab, député affilié au camp aouniste, à la vice-présidence au second tour. Mais en dépit de cette première défaite, les députés de la contestation et les partis traditionnels qui se réclament de l’opposition ont déjà les regards braqués sur la prochaine bataille : le nouveau gouvernement, mais avant tout les commissions parlementaires. Ces commissions sont le véritable « atelier » de la Chambre, dans la mesure où tous les projets et propositions de lois y sont examinés avant d’être déférés devant l’Assemblée pour adoption, d’où l’importance pour les protagonistes d’en faire partie. Selon l’article 19 du règlement intérieur du Parlement, ces commissions sont au nombre de seize, les plus importantes étant celles des Finances et du Budget (17 députés), de l’Administration et de la Justice (17 députés), des Travaux publics (17 députés) et de la Défense (17 députés). Toujours selon le règlement intérieur, en particulier l’article 19, le Parlement devrait former les commissions après l’élection des membres du bureau de la Chambre (le président, le vice-président, deux secrétaires et deux membres) à l’issue des législatives. La même démarche est censée avoir lieu au début de la session parlementaire d’octobre (qui débute le premier mardi suivant le 15 octobre). C’est donc à la faveur de ce texte que le chef du législatif Nabih Berry a convoqué la nouvelle Chambre hier à sa seconde réunion fixée pour mardi prochain à 11 heures, afin d’élire les commissions parlementaires. Un appel saisi au vol par les treize députés de la contestation, qui se sont réunis hier soir afin de « discuter des décisions à prendre en vue de la prochaine étape », pour reprendre les termes de Paula Yacoubian, députée de Beyrouth, contactée par L’Orient-Le Jour.

L'éditorial de Issa Goraïeb

La promesse du plumeau

En attendant l’issue de ces contacts, les élus de la contestation s’efforcent de mettre en avant certains points sur lesquels ils convergent. « Lors de l’élection du président de la Chambre, nous avons voté en faveur de la justice pour les victimes de la double explosion au port de Beyrouth. Il nous importe donc de faire notre entrée à la commission de l’Administration et de la Justice, afin de plaider pour l’adoption de la loi sur l’indépendance du pouvoir judiciaire », affirme Waddah Sadek, député de Beyrouth. Dans un contexte de crise économique inédite, la thaoura veut également réserver sa place au sein des « commissions les plus importantes, dont celle des Finances et du Budget », selon le nouveau parlementaire beyrouthin.

Les Forces libanaises, elles aussi, ont les commissions dans le collimateur. « Nous espérons pouvoir garder (la présidence de) la commission de l’Administration et de la Justice », déclare à L’OLJ Ghayath Yazbeck, député FL de Batroun, rappelant que les alliés mais aussi les adversaires de sa formation saluent le travail de Georges Adwan, député du Chouf, à la tête de cette commission. « Mais avant de se lancer dans ce chantier, il faut œuvrer pour unifier les opposants », dit-il. « D’autant que la séance d’aujourd’hui (hier) a bien montré les méfaits des divisions de l’opposition face au camp adverse, soudé autour d’un parti bien connu », ajoute M. Yazbeck dans une référence au Hezbollah qui est parvenu à réduire les tensions politiques entre ses alliés, notamment le mouvement Amal et le Courant patriotique libre, ce qui a facilité la reconduction de Nabih Berry et l’élection d’Élias Bou Saab.

Le futur gouvernement

Autre échéance qui guette le nouveau Parlement : la formation du gouvernement, quelques mois avant l’expiration du mandat du président de la République Michel Aoun, le 31 octobre prochain. Si le Liban, noyé dans la pire crise économique de son histoire, a besoin de se doter d’une nouvelle équipe ministérielle le plus rapidement possible pour enclencher le processus de réformes, rien ne prête à croire que cela sera chose facile. Car les diverses forces politiques ont déjà commencé à imposer leurs conditions sur ce plan. Tel est le cas du chef du CPL Gebran Bassil. Au lendemain du scrutin du 15 mai, il s’opposait clairement à un gouvernement de technocrates, tel que voulu par la contestation et plusieurs opposants, dont les Kataëb. « Le prochain cabinet devrait être formé de spécialistes indépendants, loin de la traditionnelle logique de partage du gâteau », soutient Élias Hankache, député Kataëb du Metn, assurant que sa formation ne prendra pas part à la future équipe, préférant rester dans le camp de l’opposition.

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Même son de cloche chez les contestataires. « L’heure n’est pas aux querelles politiques, mais à un sauvetage du pays », souligne Waddah Sadek, plaidant pour la nomination de ministres spécialistes « capables de prendre les décisions à même de sortir le pays de la crise ». Interrogé au sujet du futur Premier ministre, le député affirme qu’aucun nom n’a encore été choisi. « Mais personnellement, je suis pour la nomination de Nawaf Salam (ancien ambassadeur du Liban aux Nations unies et juge à la Cour internationale de justice) », souligne-t-il.

À Meerab, la position n’a pas changé d’un iota. Samir Geagea, qui s’est félicité d’avoir remporté les élections haut la main, est déterminé à mener le combat pour un gouvernement de majorité afin de « consacrer la logique de la reddition des comptes », selon les termes de Ghayath Yazbeck.

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Le tableau général sera un peu plus clair quand Michel Aoun convoquera les députés aux consultations parlementaires contraignantes afin de nommer un Premier ministre. « Nous fixerons une date une fois que la Chambre nous enverra la répartition des nouveaux groupes parlementaires », nous confie un proche de Baabda.

Après l’échec, les nouvelles batailles. Le Hezbollah et ses alliés ont remporté hier, bien qu’avec une très mince majorité, deux victoires avec l’élection de Nabih Berry à la présidence du Parlement dès le premier tour et celle d’Élias Bou Saab, député affilié au camp aouniste, à la vice-présidence au second tour. Mais en dépit de cette première défaite, les...

commentaires (17)

Pour l’opposition, cap sur les commissions parlementaires et le gouvernement. Maman j’ai peur! Qu’espèrent ils au juste, faire peur avec leurs deux pelés et trois tondus. Il est un peu tard pour se morfondre.

Sissi zayyat

12 h 23, le 02 juin 2022

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Commentaires (17)

  • Pour l’opposition, cap sur les commissions parlementaires et le gouvernement. Maman j’ai peur! Qu’espèrent ils au juste, faire peur avec leurs deux pelés et trois tondus. Il est un peu tard pour se morfondre.

    Sissi zayyat

    12 h 23, le 02 juin 2022

  • Par le passé, les barbus et leur oranges sanguines ont bloqué tout le pays pour imposer leur diktat ... il n'y aura rien de différent demain, il n'y a rien à espérer dans un pays gouverner par des voyous qui veulent coute que coute maintenir leur hégémonie. Le Liban est mort, nous sommes à son enterrement.

    Zeidan

    22 h 43, le 01 juin 2022

  • Bla bla bla bla…. Le gouvernement sera sous la coupe du Hezbollah ou bien il n’y aura pas de nouveau gouvernement. Le prochain président sera choisi par le Hezbollah ou bien il n’y aura pas de nouveau président. Que ce soir clair, ça sera de gré ou de force comme le veut le Hezbollah. Alors arrêtez tous vos discours, tant que vous n’aurez pas les moyens de défaire le Hezbollah, ce dernier mènera le pays là où ses maîtres iraniens lui diront de faire

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 57, le 01 juin 2022

  • On a plus besoin d’attendre .. on avait prévenue qu’au parlement c’est pas comme parler dehors mais bon ces énergumènes de la contestation se croient plus fort que tout le monde !! Allez dormir c’est mieux

    Bery tus

    18 h 47, le 01 juin 2022

  • C’est tout simplement du N’importe quoi, ces députés de la contestation … MAIS QUEL GÂCHIS !!! Et dire que certains ne voient même pas qu’on a été flouer par ces mêmes députés de la contestation !! ON VOUS AVEZ PRÉVENUE QUE SEULE VOUS N’ÊTES RIEN ET SI VOUS RESTER COMME ÇA A AVOIR LA FORTE TÊTE ER NE PAS VOUS ALLEZ AVEC LES VRAIS SOUVERAINISTES VOUS ALLEZ RESTER À RIEN FAIRE !! J’espère être publier déjà que je suis à 2 doigts de laisser tomber la politique libanaise, afin de me concentrez à la politique dans mon pays d’accueil

    Bery tus

    18 h 47, le 01 juin 2022

  • On s’en tape de cette opposition qui c’est opposer à rien mais qu’au contraire ont tout fait pour détruire ce qui restait

    Bery tus

    18 h 33, le 01 juin 2022

  • Cette maigre opposition nous rappelle ce proverbe dans notre adage libanais que peut faire le porteur d'encensoir devant cent pesonnes qui petent

    Antoine Sabbagha

    17 h 34, le 01 juin 2022

  • Je lis des gens qui commencent déjà à rouspéter comme des enfants! Nous le savions tous que la route sera dure est longue! Je trouve cela honteux de votre part! Vous pensez faire mieux? Alors je vous suggère de commencer à vous préparer pour 2026! Présentez-vous comme candidat et voyons ce que les lecteurs superman vous seriez capable de faire!

    Marwan Takchi

    16 h 05, le 01 juin 2022

  • Les nouveaux nuls d’hier, il fallait agir plutôt que réagir comme vous l’avez fait. Vos égos narcissiques vous ont ils empêcher d’unifier vos rangs ? Agaçante votre rentrée des classes pour ne pas dire plus.

    Wow

    15 h 59, le 01 juin 2022

  • Pour hier, je leur donne un gros zéro! Leur comportement était affligeant !

    Wow

    14 h 08, le 01 juin 2022

  • Vous etes des zeros

    Robert Moumdjian

    12 h 06, le 01 juin 2022

  • J,AI DEJA DIT : OPPOSITION ? INDEPENDANTS ? THAWRISTES ? INTIMIDATIONS, MENACES ET ACHATS DE TOUS CES EGOS DE LA BLAGUE EN REDUIRAIENT LE NOMBRE A ZERO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 43, le 01 juin 2022

  • Le jour où ces gens de la contestation comprendront qu’en se la,jouant solo ils n’arriveront à rien, on pourra espérer voir un jour notre système démocratique reprendre du service. En attendant ils ont montré leur amateurisme profond et ce n’est pas en pleurant après qu’ils arriveront à changer le cours dès chose.

    Sissi zayyat

    10 h 56, le 01 juin 2022

  • 2 e succes des elus de la contestation. Bravo, alors que des chantres - je realise nombreux- bizarrement nombreux- les poursuivent de leurs critiques avec acrimonie , sans justification aucune, alors que seuls les qqs rares experts SAURAIENT EXACTEMENT QUI A VOTE POUR QUI ET COMMENT !

    Gaby SIOUFI

    09 h 56, le 01 juin 2022

  • OPPOSITION ( LA BLAGUE ) QUEL NIVEAU TRAGIQUE/STUPIDE ! LEUR ARRIVÉE (EN FANFARE A L’AMÉRICAINE) AU PARLEMENT ( HONTEUX ). AU DEUXIÈME TOUR DU VOTE POUR LE VICE – PRÉSIDENT LEUR INDÉPENDANCE DÉJÀ DISPARAIT … ENCORE DEUX RÉUNIONS DU PARLEMENT ILS VONT FAIRE POUF ET TOMBER DANS LA POUBELLE DES OUBLIS .

    aliosha

    09 h 26, le 01 juin 2022

  • La révolution ne consiste pas à se parader les poings fermés ni à porter des espadrilles. Quand on est 13 sut 128, on doit nouer des alliances avec les souverainistes, les vrais. Sinon ce sera 13 marionnettes manipulées par les meneurs de la danse.

    elias austa

    08 h 46, le 01 juin 2022

  • Les souverainistes étaient en fait unis in fine puisque Ghassan Skaff a obtenu quand-même 60 voix. Ce n’est pas plus de 5 voix qui ont fait défection pour aller à son adversaire. Il faut pour les prochaines échéances que l’union se fasse bien plus tôt et non pas à la dernière minute. Ainsi il sera bien plus facile de démasquer les traîtres et de mobiliser les électeurs trahis et fraudés contre eux.

    Citoyen libanais

    06 h 57, le 01 juin 2022

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