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Nos Lecteurs ont la Parole

La lente agonie de notre quotidien

Toute vie quotidienne avec ses routines et ses obligations est guettée par la médiocrité. Les humains ne sont grands que par leur dimension affective, intellectuelle, sociale et spirituelle. Ce qui les hisse au-dessus d’eux-mêmes, c’est la foi, la beauté, le souci de la justice et de la vérité, l’amour de la patrie…

Au jour d’aujourd’hui, nous, citoyens libanais, sommes dans un gouffre sans fond. Et à supposer que nous tentions de redresser la tête pour nous élever au-dessus de nous-mêmes, ce serait peine perdue. Car, de foi en notre pays, point.

La beauté ? Laissez-moi rire ! Elle a déserté nos contrées depuis belle lurette. Même notre ciel bleu ne suffit plus à voiler un tant soit peu la laideur indescriptible dont nous avons étouffé le pays du Cèdre.

Le souci de la justice ou de la vérité… Deux principes moraux qui ont cédé la place à l’impunité absolue depuis des lustres. Quant à l’amour de la patrie…comment parler d’amour quand, de patrie, il n’y a plus ?

Nos soucis quotidiens sont une insulte à notre intelligence. S’il est vrai que nous recourons sans cesse à d’indicibles subterfuges pour tenter de les résoudre, toutefois, nos capacités intellectuelles volent au ras des pâquerettes…

Où et comment se fournir en électricité, essence, fioul et autres médicaments ? Et, plus récemment, notre pain quotidien qui vient à manquer ?

Comment gérer sans discontinuer les coupures intempestives de courant électrique dans le seul but d’agencer une simple mise en marche de notre électroménager ?

À ce jour, prendre sa douche relève d’un parcours du combattant. Ne jamais oublier les heures de « rationnement » au risque de se laver sous un mince filet d’eau, au mieux tiède, au pire froide. Et qui plus est, dans le noir…

Les gratte-ciel qui sont légion dans la capitale posent à leurs occupants les plus privilégiés de sérieux tracas. Ceux-là mêmes qui ont réussi à acquérir les étages les plus élevés. Les multiples ascenseurs qui les desservent n’y font rien. Sortir de chez soi ou y rentrer exige un planning drastique. En effet, rater à une minute près la coupure du courant, et ce sont huit, dix, voire douze étages qu’il faudra monter à pied. Même les plus nantis, propriétaires de deux générateurs, ne s’en sortent pas.

Mais encore, comment piloter sa voiture en effectuant sans cesse slaloms et acrobaties, afin d’échapper, autant que faire se peut, aux innombrables crevasses et autres nids-de-poule qui envahissent chaussées et semblants d’autoroute ? Rappelons au passage que les nids-de-poule apparaissaient uniquement à l’époque où les revêtements de route n’existaient pas. Les gallinacés se mettaient alors dans les trous au milieu des routes et y pondaient de temps à autre leurs œufs…

Comment gérer les dépenses les plus élémentaires au vu des multiples restrictions qui pèsent chaque jour davantage sur notre quotidien ? Telles sont les tâches fastidieuses qui nous abêtissent un peu plus chaque jour.

Nous voilà tous dans le caniveau, et même si quelques-uns d’entre nous lèvent la tête pour regarder les étoiles, ils ont un mal fou à les trouver... Peut-on encore rêver d’un Liban de tous les possibles ?


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Toute vie quotidienne avec ses routines et ses obligations est guettée par la médiocrité. Les humains ne sont grands que par leur dimension affective, intellectuelle, sociale et spirituelle. Ce qui les hisse au-dessus d’eux-mêmes, c’est la foi, la beauté, le souci de la justice et de la vérité, l’amour de la patrie…Au jour d’aujourd’hui, nous, citoyens libanais, sommes dans un...
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Lente agonie qui aurait pu être une rapide guérison si seulement on avait eu le courage de regarder en face nos oppresseurs avec leurs armes illégales, de les nommer par leur nom plutôt que par des kellon, et de mener une vraie révolution contre eux. Il n’est pas trop tard, notre dernière chance est aujourd’hui pour les citoyens libanais des pays arabes, après-demain pour les citoyens vivant dans les autres pays étrangers, et le 15 mai pour ceux vivant dans la mère-patrie. Votons pour les seuls qui VEULENT et qui PEUVENT mener la vraie révolution libanaise qui n’a jamais encore vraiment commencé, ni le 14 mars 2005 ni le 17 octobre 2019. Les remèdes aux maux sévères et chroniques sont souvent violents. Il n’y aura pas de guérison du Liban sans une vraie révolution qui jettera en prison les oppresseurs porteurs d’armes illégales.

Citoyen libanais

07 h 57, le 06 mai 2022

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Commentaires (1)

  • Lente agonie qui aurait pu être une rapide guérison si seulement on avait eu le courage de regarder en face nos oppresseurs avec leurs armes illégales, de les nommer par leur nom plutôt que par des kellon, et de mener une vraie révolution contre eux. Il n’est pas trop tard, notre dernière chance est aujourd’hui pour les citoyens libanais des pays arabes, après-demain pour les citoyens vivant dans les autres pays étrangers, et le 15 mai pour ceux vivant dans la mère-patrie. Votons pour les seuls qui VEULENT et qui PEUVENT mener la vraie révolution libanaise qui n’a jamais encore vraiment commencé, ni le 14 mars 2005 ni le 17 octobre 2019. Les remèdes aux maux sévères et chroniques sont souvent violents. Il n’y aura pas de guérison du Liban sans une vraie révolution qui jettera en prison les oppresseurs porteurs d’armes illégales.

    Citoyen libanais

    07 h 57, le 06 mai 2022

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