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Société - Explosions du 4 août

L'Espagne arrête un Portugais recherché en lien avec l'explosion du port de Beyrouth

Jorge Moreira, 43 ans, était recherché par Interpol dans le cadre de l'enquête sur le drame qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés en 2020.

L'Espagne arrête un Portugais recherché en lien avec l'explosion du port de Beyrouth

Vue sur les silos détruits du port de Beyrouth. Photo d'archives Anwar Amro/AFP

Les autorités espagnoles ont annoncé jeudi l'arrestation et le placement en liberté provisoire d'un Portugais recherché par Interpol en lien avec l'explosion qui avait fait plus de 200 morts en août 2020 dans le port de Beyrouth.

Jorge Moreira, Portugais de 43 ans, a été arrêté mercredi à Madrid et placé en "liberté conditionnelle" avec "interdiction de quitter le territoire" dans l'attente de l'examen de la demande d'extradition vers le Liban par le haut tribunal espagnol de l'Audience nationale, a indiqué l'un de ses porte-paroles à l'AFP.

L'homme est recherché par le Liban "pour un délit de terrorisme et usage d'explosifs entraînant la mort, avec une peine maximale prévue de réclusion à perpétuité", a précisé le tribunal espagnol.

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Jorge Moreira avait d'abord été arrêté au Chili à son arrivée à l'aéroport de Santiago à bord d'un vol en provenance d'Espagne, avant d'être immédiatement renvoyé vers Madrid, en coordination avec Interpol, avait annoncé la police chilienne mercredi. "La notice rouge à l'encontre de cette personne était en vigueur jusqu'à aujourd'hui (mercredi). De manière générale, elle permet de localiser et arrêter une personne dans un pays étranger", expliquait Maximiliano MacNamara, responsable d'Interpol à Santiago.

Selon le quotidien portugais Jornal de Noticias, Jorge Moreira travaillait jusqu'en 2016 pour la Fabrique d'explosifs du Mozambique. C'est en tant que salarié de cette entreprise qu'il aurait passé une commande de nitrate d'ammonium qui devait être acheminé depuis la Géorgie vers le Mozambique, mais qui a fini par être stocké dans le port de Beyrouth.

D'après le journal portugais, la Cour d'appel de Porto n'avait pas donné suite, en juin 2021, à la demande d'extradition adressée au Portugal par le Liban, celui-ci n'ayant pas fourni toute la documentation nécessaire dans les délais requis.

A l'époque, Jorge Moreira vivait dans le nord du Portugal, entre Paços de Ferreira, où il résidait, et Bragança, où il travaillait comme cadre d'une société de produits surgelés, rapporte encore ce quotidien portugais.

L'explosion, le 4 août 2020, de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, stockées depuis des années dans le port de Beyrouth "sans mesure de précaution" de l'aveu même des autorités, avait fait plus de 220 morts, dévastant des quartiers entiers de la capitale.

Une enquête qui piétine

L'enquête sur l'explosion est suspendue depuis des mois. Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités sont accusées par les familles des victimes et des ONG de la torpiller pour éviter des inculpations.

En janvier 2021, une source judiciaire libanaise avait indiqué à l'AFP qu'Interpol avait informé les autorités libanaises avoir émis à leur demande des "notices rouges" contre trois personnes liées à l'explosion. Selon cette source, les notices, réclamées par le juge libanais Ghassan Khoury, concernaient le propriétaire et le capitaine d'un navire qui avait transporté une grande cargaison de nitrate d'ammonium à l'origine de l'explosion, ainsi qu'un homme d'affaires portugais à l'origine de la commande de cette cargaison.

Outre le lourd bilan humain, le cataclysme a dévasté des quartiers entiers de la capitale dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019.

Les 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium avaient été acheminés à Beyrouth via un cargo, le navire Rhosus, battant pavillon moldave et entré au port en novembre 2013. Parti depuis la Géorgie et censé livrer sa cargaison à une société mozambicaine, le navire-poubelle (jugé inapte à la navigation) était resté amarré au port de Beyrouth avant de couler sur place en 2018. Sa cargaison avait été déchargée quatre an plus tôt dans le port de Beyrouth et stockée dans le hangar numéro 12 sans mesures de sécurité. Rien n'avait été concrètement entrepris pour évacuer les matières dangereuses malgré plusieurs rapports alertant les autorités sur le danger en question. La cargaison avait finalement explosé le 4 août 2020.

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Confiée au juge Tarek Bitar, l'enquête au Liban est suspendue depuis des mois par les nombreux recours présentés à son encontre par plusieurs responsables politiques et sécuritaires qu'il poursuit. Les ingérences flagrantes de toutes parts de l'échiquier politique font craindre aux proches des victimes une impunité totale des responsables. Si une quinzaine de suspects sont en détention depuis un an, comme par exemple l'ancien directeur des Douanes, Badri Daher, des députés et responsables politiques poursuivis sont, eux, toujours en liberté.

Les autorités espagnoles ont annoncé jeudi l'arrestation et le placement en liberté provisoire d'un Portugais recherché par Interpol en lien avec l'explosion qui avait fait plus de 200 morts en août 2020 dans le port de Beyrouth.Jorge Moreira, Portugais de 43 ans, a été arrêté mercredi à Madrid et placé en "liberté conditionnelle" avec "interdiction de quitter le territoire" dans...

commentaires (9)

N’importe quoi…

Sissi zayyat

11 h 22, le 23 avril 2022

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Commentaires (9)

  • N’importe quoi…

    Sissi zayyat

    11 h 22, le 23 avril 2022

  • OLJ ! Le titre de cet article est mensonger et racoleur ... Ce portugais n'a pas introduit "d'explosif" comme vous le dites ! Il a commandé du nitrate d'ammonium, qui est devenu un produit explosif, suite aux nombreuses failles organisées au port de Beyrouth pour en détouner l'usage à des fins politiques. L'article est factuel, quoique mal rédigé, mais le titre ne correspond pas au contenu. Il oublie, à tout le moins, la présomption d'innocence. Pas digne de l'OLJ !

    GM92190

    23 h 54, le 21 avril 2022

  • “… l'arrestation et le placement en liberté provisoire …" - euh, ça veut dire qu’ils l’ont relâché?

    Gros Gnon

    21 h 21, le 21 avril 2022

  • Vous n'aimez pas mes commentaires sur l'explosion du port de Beyrouth qui met en cause le juge Jad Maalouf? Eh bien tant pis! Vous n'aimerez pas non plus quand je vais suspendre mon abonnement!

    Georges MELKI

    20 h 00, le 21 avril 2022

  • L’arbre qui cache la forêt !! Haha

    Bery tus

    15 h 42, le 21 avril 2022

  • Ingérences de “toutes parts”… Vraiment? De toutes parts? Je pensais d’une seule, outre le menu fretin.

    Akote De Laplak

    15 h 34, le 21 avril 2022

  • Voilà, à présent nous savons qui a causé l'exposition du port, nous savons tout. C'est la faute du portugais qui voulait peut-être pêché la sardine à la dynamite dans le port, et les libanais ne sont absolument pour rien dans cette affaire.

    Céleste

    15 h 09, le 21 avril 2022

  • tout cela c' est de la petite friture...les commanditaires sont ailleurs...Au Liban et dans les pays visins...

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 17, le 21 avril 2022

  • C'EST QUOI CET INFORMATION ?

    Gebran Eid

    11 h 30, le 21 avril 2022

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