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Politique - Décryptage

Le scénario d’« un report technique » des législatives commence à circuler


Le scénario d’« un report technique » des législatives commence à circuler

Des personnes dépouillant les bulletins de vote après les législatives du 6 mai 2018, à Beyrouth. Anwar Amro/AFP

En dépit des assurances répétées des responsables, certaines parties n’en démordent pas. Elles continuent de douter de la tenue des élections législatives le 15 mai prochain. Le dernier scénario qui circule actuellement dans certains milieux politiques consisterait en un « report technique » de quelques mois (trois ou quatre en principe) pour pouvoir assurer à la fois les législatives et la présidentielle avant le 31 octobre, date de l’expiration du mandat de Michel Aoun.

Selon les partisans de cette thèse, qui affirment que certains milieux diplomatiques commencent à être convaincus d’un tel scénario, le rendez-vous des législatives tombe à une période particulièrement complexe pour le Liban, pour la région et pour le monde. La planète entière vit actuellement une période transitoire et nul ne peut prédire avec certitude de quoi l’avenir sera fait et quels seront les nouveaux rapports de force régionaux et internationaux. De fait, contrairement à certains pronostics avancés il y a quelques semaines, la guerre en Ukraine semble s’installer dans la durée ; le paysage politique est confus à l’intérieur des États-Unis où le président Biden semble affaibli alors qu’il doit mener à l’automne les élections de mi-mandat. De même, on annonce depuis quelque temps déjà l’aboutissement imminent d’un accord sur le nucléaire iranien, mais nul ne saurait donner de date précise. En outre, le dialogue entre les Iraniens et les Saoudiens se poursuit par intermittence à Bagdad, mais rien de concret n’a encore été annoncé, à part la trêve militaire au Yémen ; la tendance au retour de la Syrie dans le giron arabe ne s’est pas encore précisée et la tension monte de nouveau entre les Palestiniens et les Israéliens. C’est un peu comme si, dans un monde en pleine transition, toutes les parties cherchent à accumuler des cartes pour s’assurer un siège à la table des négociations le jour où elles commenceront. Dans ce paysage confus, et alors que traditionnellement le Liban guette toujours les développements régionaux et internationaux, chaque partie interne fait soigneusement ses comptes, tout en essayant de deviner les contours de l’étape future avant d’agir. Il faut aussi ajouter à cette complexité régionale et internationale l’absence de données claires sur les intentions véritables des électeurs. Certes, chaque partie politique, ancienne ou nouvelle, peut estimer de façon approximative le nombre de ses partisans, mais ce sont les hésitants – qui, selon certains sondages, seraient les plus nombreux – qui posent problème et qui pourraient constituer le facteur déterminant du prochain scrutin dans le cas d’une abstention massive. Dans ces conditions, cela signifierait que les partisans des différentes parties constitueraient les principaux électeurs et détermineraient presque exclusivement l’issue du scrutin. Pour toutes ces raisons, l’idée d’« un report technique » de quelques mois serait en train de faire son chemin, d’autant que des problèmes concrets commencent à se poser au sujet de la période qui suivra les élections.

Il est ainsi fort probable qu’après les élections et dans ce climat de division aiguë, les différentes parties ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau gouvernement, l’actuel devenant démissionnaire de facto après le scrutin. Or, dans une période aussi cruciale, et alors que les problèmes de la vie quotidienne s’accumulent et deviennent de plus en plus pesants, est-il sage de laisser les Libanais sans gouvernement en titre ? De même, est-il possible d’accueillir le pape François, attendu en juin pour une visite qui s’annonce historique, en l’absence d’un cabinet en pleine fonction ? Certaines parties commencent ainsi à suggérer que le maintien d’un gouvernement en titre est plus important à l’heure actuelle que l’organisation des législatives. La solution pourrait être de décider de maintenir l’actuel gouvernement présidé par Nagib Mikati, après avoir procédé à des changements mineurs, pour la période qui suivra les élections, jusqu’au 31 octobre, date de l’expiration du mandat de Michel Aoun. De la sorte, il n’y aura aucun risque de vacance au niveau de l’exécutif dans cette période aussi délicate.
Mais si cette solution n’était pas retenue avant le déroulement du scrutin, il se pourrait que les parties qui considéreront avoir remporté les élections n’en veuillent pas après. Ce qui signifie que les tiraillements devenus habituels avant chaque formation d’un nouveau gouvernement reprendront, alors que le Liban ne peut pas se payer le luxe d’une telle perte de temps.

De même, si les élections se tiennent à la date prévue et si un accord préalable est conclu pour garder l’actuel gouvernement jusqu’au 31 octobre, le nouveau Parlement pourra-t-il élire un successeur à Michel Aoun dans des circonstances aussi confuses ? Toujours selon les parties qui prônent le « report technique », le Liban a fait l’expérience d’un président élu contre la volonté de nombreuses parties internationales, notamment les États-Unis et l’Arabie saoudite, le 31 octobre 2016 avec l’arrivée de Michel Aoun à Baabda. Tous les problèmes ont alors éclaté en même temps et les appuis traditionnels du Liban n’ont pas vraiment cherché à l’aider. Serait-il donc sage et utile d’avoir un Parlement doté d’une majorité proche du Hezbollah et de ses alliés, et de rééditer ainsi l’expérience de 2016, alors que le monde entier est en période de transition ?

Toujours selon les partisans de la thèse du « report technique », les quatre prochains mois seront cruciaux pour le monde et pour la région en particulier. Il vaudrait donc mieux attendre et organiser les législatives à la lumière des développements internationaux. Le nouveau Parlement élira alors un nouveau président et cette élection sera suivie de la formation d’un nouveau gouvernement en harmonie avec la nouvelle tendance régionale et internationale. L’idée peut donc paraître séduisante, mais il faudrait en convaincre toutes les parties internes, car aucune d’elles n’oserait assumer à elle seule une telle responsabilité, devant les Libanais et devant la communauté internationale. 

En dépit des assurances répétées des responsables, certaines parties n’en démordent pas. Elles continuent de douter de la tenue des élections législatives le 15 mai prochain. Le dernier scénario qui circule actuellement dans certains milieux politiques consisterait en un « report technique » de quelques mois (trois ou quatre en principe) pour pouvoir assurer à la fois les...

commentaires (9)

de fait scarlett H prone tres indirectement- pense t elle- sournoisement , la rallonge de la presence de son idole michel aoun a baabda. comme elle dit, elections legislatives reussies mais pas d;entente sur un nouveau gouvernement-SUREMENT DU A SON IDOLE JUSTEMENT- ne serait pas une situation saine... et donc -ah la sournoiserie politicienne-grader les choses telles quelles , m aoun a baabda, hezb partout meme dans nos maisons en attendant la liberation de jerusalem , autre amour de scarlett H

Gaby SIOUFI

10 h 42, le 20 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • de fait scarlett H prone tres indirectement- pense t elle- sournoisement , la rallonge de la presence de son idole michel aoun a baabda. comme elle dit, elections legislatives reussies mais pas d;entente sur un nouveau gouvernement-SUREMENT DU A SON IDOLE JUSTEMENT- ne serait pas une situation saine... et donc -ah la sournoiserie politicienne-grader les choses telles quelles , m aoun a baabda, hezb partout meme dans nos maisons en attendant la liberation de jerusalem , autre amour de scarlett H

    Gaby SIOUFI

    10 h 42, le 20 avril 2022

  • Pourquoi, chère Madame, vous ne parlez que de « certains », les partisans de cette thèse…..pourquoi ne pas citer clairement ceux qui veulent reporter les élections par peur de la claque électorale qu’ils vont recevoir? Pourquoi ne pas citer ceux qui craignent leur non-élection et les conséquences judiciaires ? Vos sources, sont-elles vérifiables ? Que d’inconnus qui mettent y Un doute sur la véracité de cet article.

    Karam Georges

    16 h 35, le 19 avril 2022

  • Reprise des commentaire de Marwan Charbel concernant les élections et la nécessité de garder ce même couvert-et-ment... serait-ce dex sources qaraoniques aussi polluées que ce lac artificiel?

    Wlek Sanferlou

    16 h 20, le 19 avril 2022

  • Chere Scarlett, personne n'attend les developments exterieurs. Il n y a que une dynamique: le parti des armes iranien qui sape l'autorité de la legalize Libanaise tel un parasite, et la moitié des Libanais qui ou en profitent, ou s'en defendant.

    Tina Zaidan

    11 h 07, le 19 avril 2022

  • Pas besoin de faire le tour du monde pour essayer d'expliquer et justifier ce qui est clair et évident: deux éléments parmi nos "responsables" à la date limite de consommations largement dépassée...un autre au goût insupportable et hautement indigeste...en plus d'un très gros morceau étouffant...donc, ces éléments vont tout faire pour éviter ces élections qui les propulseront enfin là où ils devraient être depuis longtemps: 1) musée de cire ou étagères d'archives 2) grenier-débarras 3) cave de conservation climatisée...on ne sait jamais... -Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 47, le 19 avril 2022

  • Des divagations journalistiques pour essayer de justifier un report des élections parce que le CPL va connaître sa plus grande défaite électorale avec ZÉRO député élu. Ainsi M Bassil pourra toujours parader tel un paon sur les médias se prétendant le meilleur et le plus fort avec des arguments aussi débiles que ceux de cet article

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 38, le 19 avril 2022

  • Bel article ! Le libanais moyen qui croit que les prochaines élections législatives nous rapprocheraien5 du bout du tunel font encore une fois de faux calculs . Inguérissables !

    Chucri Abboud

    03 h 12, le 19 avril 2022

  • Qu’ils attendent le14 mai à minuit pour l’annoncer..!

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 35, le 18 avril 2022

  • Une longue argumentation passablement alambiquée et confuse pour nous dire à la fin que les "parties internes" ne sont pas d'accord avec ce scénario (ce dont on se serait douté...) et qu'aucune d'elles "n'oserait assumer à elle seule une telle responsabilité, devant les Libanais et devant la communauté internationale"...Ca on en doute moins, car, comme disait Audiard, "A quoi reconnait-on les c...? Au fait qu'ils osent tout". Comme eux, ce à quoi on reconnaît infailliblement la classe politique libanaise, c'est qu'elle ose tout aussi!

    otayek rene

    19 h 00, le 18 avril 2022

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