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Nos Lecteurs ont la Parole

Un de Gaulle libanais serait l’ultime solution...

La crise dans laquelle le Liban est plongé depuis des années, exacerbée par « l’occupation iranienne », est similaire à celle qu’a connue la France lors de la guerre d’Algérie qui n’aurait pu prendre fin sans le général Charles de Gaulle. La classe politique en France était à l’époque divisée, faible et brimait les Algériens qui réclamaient leur indépendance afin d’étouffer leur révolution. L’Algérie comprenait un million de Français et neuf millions d’Algériens, et c’est l’armée française qui a fini par être déployée pour les gouverner. Le pouvoir en France était instable, politiquement et économiquement faible. La guerre était imminente surtout avec la divergence d’avis entre les Français eux-mêmes. La classe politique française était corrompue et divisée tout comme la classe politique libanaise actuelle. Et c’est l’armée française qui a fait face à la situation et qui a sorti la France de sa crise historique où le monde entier la condamnait et la boycottait en raison de sa position envers la guerre d’Algérie. Le Liban, bien que plus petit que la France, souffre actuellement d’une crise similaire. Le monde nous condamne pour ce que nous faisons de notre pays. Mais, dans notre cas, ce n’est pas l’armée qui fera face à la crise, mais la magistrature.En Algérie, l’armée perpétra deux coups d’État. Le premier fut contre le pouvoir à Paris pour demander que le général de Gaulle prenne les rênes du pouvoir. Les Français en Algérie criaient « Vive de Gaulle ! » et de Gaulle, du haut du balcon du gouvernement général d’Alger, avait lancé à la foule : « Je vous ai compris. » Il s’est avéré qu’il avait compris les Algériens et la réalité française, sortant ainsi la France de sa crise historique en Algérie. Le second coup d’État fut contre de Gaulle lui-même, mais il a pu l’étouffer et vaincre les putschistes militaires qui ne voyaient pas sa gestion de la crise algérienne d’un bon œil.

Charles de Gaulle est un homme démocrate et n’a pas pris les rênes du pouvoir, à la suite du premier coup d’État, moyennant chars et parachutes. Tout au contraire, il a refusé l’idée d’accéder au pouvoir en usant de la force militaire et insista qu’il soit nommé Premier ministre par le président de la République René Coty et que le Parlement lui donne sa confiance.De Gaulle était un homme d’État, de légitimité et de démocratie. C’est lui qui sauva la France lors de la Seconde Guerre mondiale et aussi lors de la guerre d’Algérie. C’est lui qui a fait de nouveau de la France une superpuissance après qu’elle avait atteint le fond de l’abîme à cause de la classe politique corrompue qui régnait. Il a établi la politique française sur des règles constitutionnelles modernes convenables à un rôle important à être joué par la France ! Il a fait de même face aux manifestations de mai 1968 en dissolvant l’Assemblée nationale. Enfin, il a quitté le pouvoir quand il a senti qu’il était temps de partir !

La crise par laquelle passe le Liban actuellement se trouve menacée par une magistrature douteuse. Jadis, les juges étaient remarquables : Salim Jahel, par exemple, avait refusé un compromis entre Fouad Chéhab et le général de Gaulle concernant Air France car, selon lui, la politique ne doit pas intervenir dans la magistrature qui doit refuser toute intervention de la politique ; sans oublier Abdel Baset Ghandour, Émile Tyan, etc.

De nos jours, les juges intègres sont rares. Le rôle de la magistrature pour libérer le Liban de « l’occupation iranienne » est le même que celui qu’a joué l’armée française dans la crise algérienne.

La France a eu un homme qui a fait l’histoire, Charles de Gaulle. Le Liban a eu plusieurs hommes, Fouad Chéhab, Raymond Eddé, Bachir Gemayel, Saëb Salam, Riad el-Solh... Et le salut du Liban maintenant doit être aux mains d’un général de Gaulle libanais. Émergera-t-il de la magistrature malgré l’état déplorable de celle-ci ? Ou même à cause de son état déplorable ? Serait-il un homme de loi qui, en réformant la magistrature, réformera le pays pour qu’il reprenne son rôle de pays de liberté, de dignité et des droits de l’homme dans ce Moyen-Orient?

Abdel Hamid EL-AHDAB

Avocat à la cour

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La crise dans laquelle le Liban est plongé depuis des années, exacerbée par « l’occupation iranienne », est similaire à celle qu’a connue la France lors de la guerre d’Algérie qui n’aurait pu prendre fin sans le général Charles de Gaulle. La classe politique en France était à l’époque divisée, faible et brimait les Algériens qui réclamaient leur...

commentaires (2)

Et Camille Chamoun était un grand président, je me souviens de lui

Eleni Caridopoulou

17 h 12, le 12 avril 2022

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Commentaires (2)

  • Et Camille Chamoun était un grand président, je me souviens de lui

    Eleni Caridopoulou

    17 h 12, le 12 avril 2022

  • faudrait alors un De Gaulle a triple faces-pour le moins-conjuguant les cultures des 18 communautes formant le peuple libanais,et donc aussi ou un De Gaulle prestidigitateur sachant les satisfaire tous a la fois. puisqu'une telle TROUVAILLE est impossible la seule autre option pour nous est un citoyen pouvant assumer la politique supra dure qu MBS a reussi a jouer chez lui en Arabie Saoudite

    Gaby SIOUFI

    10 h 06, le 12 avril 2022

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