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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Liban « éthéré »


Le Liban d’aujourd’hui est une image tout à fait éthérée. Les « peuples » du Liban, qui avaient été habitués à vivre en toute convivialité, semblent tout à fait perdus.

« Confédération », « fédération », subdivision, cantons, etc., même les partis politiques sont déconcertés.

En effet, il est inutile de s’évertuer à entretenir le sens de cet esprit fluide qui n’aboutira jamais à concrétiser le citoyen de demain.

Tant que nous demeurerons à la merci des proclamations indolentes, qui évoquent souvent le « vivre-ensemble » ou le « vivre-en-commun » pour les 18 communautés présentes sur ce territoire de 10 452 km2, aucun progrès n’est possible envers ces « vivre ».

En effet, il manque à cette mosaïque de religions un ingrédient essentiel : la citoyenneté. Pour le comprendre, la seule issue pour l’avenir de nos enfants chrétiens, musulmans ou druzes, c’est leur éducation. Aucun parti politique n’a réussi sérieusement, et sans arrière-pensées, à présenter un projet qui consacrerait la réalité d’un citoyen de demain.

Pour ce faire, nous avons besoin d’une révolution. Révolution ! Quel mot bouleversant !

Oui, notre révolution doit être basée sur un programme d’éducation qui serait appliqué sans restriction sur toutes les couches de notre société.

La seule issue pour sortir de cet imbroglio dans lequel nous nous débattons et dans lequel se débattent les représentants de la nation est, selon nous, le suivant :

1- Appliquer sans retard une forme d’éducation qui commence pour la conviction des adultes qui assistent aux prêches du dimanche ou aux prières du vendredi de rentrer chez eux pour dire aux enfants : « Nous sommes 18 communautés appelées à vivre ensemble dans le respect de l’autre, de ses traditions, ses fêtes, ses coutumes, ses mœurs…

2- Compléter cette initiative d’un programme d’éducation, appliqué par la force d’une loi, à toutes les écoles et à toutes les classes, d’un cours d’enseignement basé sur le respect de l’autre et de ses habitudes.

3- Poursuivre cet enseignement au niveau de toutes les communautés et le rendre obligatoire une heure par semaine à tous, pour enseigner et connaître les religions de chaque communauté et en comprendre les comportements.

4- Faire comprendre aux jeunes de chaque génération le sens des traditions des autres, leurs fêtes (le sens de Noël, de Pâques, du ramadan et autres…) et leur respect.

5- Imposer ce système d’éducation selon des cours et des écrits à tous les étudiants jusqu’à l’âge de l’adolescence.

6- Dans les universités, que les candidats à une carrière pour laquelle ils se destinent (le génie, la médecine, etc.) ne puissent aborder toute discussion d’ordre politique à l’intérieur des campus. Est-il permis à celui qui s’inscrit pour être avocat, ingénieur ou autre que la première des règles est de l’inciter à appartenir à tel ou tel parti ?

« Le ver est dans le fruit. »

En conséquence et selon les règles de la susdite éducation, l’on pourra alors apprendre le sens de sa citoyenneté et comprendre les dires d’un grand poète arabe qui a clairement défini « l’être » : «Nous sommes les héritiers de nos traditions dans la religion, et elle nous a été imposé dès notre naissance. » Que vient faire la religion au sein de la vie civile, ses contraintes et ses devoirs dans une société aussi hétéroclite que celle des Libanais ?

Une fois ces idées bien ancrées dans le cœur de ces générations formées sur de bonnes bases, nous pourrons atteindre la maturité politique qui nous permettra de passer au stade de la séparation de la religion et de l’État.

Tout en approfondissant ce programme d’éducation, c’est alors que nous comprendrons le sens de notre citoyenneté, aujourd’hui déséquilibrée. Il est malheureux qu’aucun parti politique n’ait réussi à présenter un tel programme d’éducation qui serait à la base même de la création d’une nation libanaise, au lieu d’être à la recherche de notre identité.

Révolution ! À mon sens, appliquer ces lois essentielles pour assurer l’existence des Libanais est la base même de notre citoyenneté.

Et, si tout ce qui a été dit plus haut ne sera pas imposé et respecté, nous pouvons être sûrs que l’état de décomposition dans lequel nous sommes ira croissant et nous continuerons à vivre sous la veine d’une interrogation continue. Qui sommes-nous ?

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le Liban d’aujourd’hui est une image tout à fait éthérée. Les « peuples » du Liban, qui avaient été habitués à vivre en toute convivialité, semblent tout à fait perdus.« Confédération », « fédération », subdivision, cantons, etc., même les partis politiques sont déconcertés.En effet, il est inutile de s’évertuer à entretenir le sens de...
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