A la différence des autres mouvements se revendiquant du 17 octobre, le parti de Charbel Nahas, Citoyens et Citoyennes dans un État, présente des candidats dans chacune des quinze circonscriptions pour les législatives du 15 mai prochain. Ce choix peut paraître paradoxal compte tenu du fait que l’ancien ministre du Travail perçoit les élections comme un instrument au service de la réaffirmation de la "légitimité des leaders communautaires". Dans le deuxième épisode de notre podcast "Aux urnes citoyens !" consacré aux législatives libanaise, Charbel Nahas détaille sa vision du scrutin et sa stratégie électorale. Pour lui, "la confrontation doit toucher la légitimité du système", ce qui implique une approche politique transversale sur les quinze circonscriptions "pour ne pas tomber dans le piège de l’emprise territoriale des chefs communautaires".
L’ancien ministre perçoit le scrutin comme une forme de référendum pour son projet et espère obtenir l’un des scores les plus importants à l’échelle nationale. Par la suite, il entend négocier une transition de pouvoir avec les différents chefs communautaires. Cette stratégie est-elle crédible ? A-t-il les moyens de ses ambitions ? La réponse est dans notre podcast.
La question du Hebzollah, et de la position de M. Nahas vis à vis du parti chiite dénoncée par ses détracteurs comme étant ambiguë, est également au coeur de ce long entretien. "Le Hezbollah ne porte pas de projet politique", déclare l’ancien ministre. Il considère aussi que le Hezbollah est le plus fort aujourd’hui mais n’est pas fondamentalement différent des autres. Selon lui, il est même "otage de la structure communautaire".
Dans le cadre de celui-ci, le premier de L'Orient-Le Jour, des candidats issus de la société civile et des partis traditionnels confrontent leur programme à nos questions. Notre parti pris, dans le cadre de ces grands entretiens, est d'aller en profondeur, d'explorer les programmes, les stratégies des différents interlocuteurs. Avec toujours la même règle : ni complaisance, ni agressivité.
Et pour une information complète -analyses, décryptages, repères- sur les législatives de mai, rendez-vous sur notre site dédié.
Et notre dossier spécial consacré aux forces de l'opposition est ici
J'ai oublié de dire une chose dans mon commentaire précédent, qui pèse très lourd en défaveur de M. Nahas (ou peut-être en sa faveur, suivant votre position sur le Hezb): C'est le fait qu'il était ministre, associé étroitement au CPL ,et qu'il a suivi à l'époque la politique d'alliance très poussée du CPL avec le Hezb. Son départ est dû uniquement à un désaccord sur une question économique. Je suis d'ailleurs très surpris qu'il ait pu s'associer de cette manière au CPL alors que leurs discours respectifs sont si radicalement différents, par leur contenu et par leur niveau intellectuel.
03 h 16, le 09 avril 2022