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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Russe qui a sauvé le monde

La guerre entre la Russie et l’Ukraine nous rappelle que la nature humaine est foncièrement contradictoire. L’homme possède simultanément les germes de la bonté et de la cruauté. L’humanisme devrait être l’une des vertus principales de l’homme. D’ailleurs, l’héroïsme est l’expression suprême de l’homme bienveillant qui travaille pour le bien de l’humanité en faisant des sacrifices pour servir une noble cause. C’est dans cette perspective que j’aimerais relater l’histoire de cet homme russe qui a sauvé le monde de par son comportement profondément altruiste et bienfaisant.

L’histoire se déroule le 26 septembre 1983. Stanislav Petrov, lieutenant-colonel dans l’armée soviétique, a pour charge de surveiller les missiles nucléaires des États-Unis. Soudainement, le système d’alerte nucléaire résonne dans son poste d’observation. Apparemment, un satellite soviétique rapporte que cinq missiles balistiques intercontinentaux sont lancés à partir des États-Unis. Petrov dispose de très peu de temps pour réagir face à cette situation ultradramatique. En effet, les missiles vont atteindre leurs cibles dans quelques minutes. S’il signale l’attaque à la chaîne de commandement soviétique, ses supérieurs fort probablement prendront les mesures de représailles qui s’imposent en de pareilles circonstances, à savoir larguer des missiles vers les États-Unis. Cet enchaînement d’événements déclencherait ainsi une guerre nucléaire à grande échelle dont l’aboutissement serait apocalyptique, en l’occurrence l’anéantissement de la moitié de la population de l’URSS et des États-Unis. Pour rappel, cet incident se produit au plus fort de la guerre froide. La tension est donc à son paroxysme entre les deux plus grandes puissances nucléaires. Quelques semaines auparavant, l’URSS avait froidement abattu un avion de ligne sud-coréen qui s’était malencontreusement égaré dans l’espace aérien soviétique.

Petrov prend alors une décision fort courageuse. Il décrète que l’alerte est fausse, outrepassant ainsi le protocole militaire soviétique. Son agissement audacieux est le fruit d’un mélange d’instinct et de connaissance. En effet, une véritable attaque nucléaire américaine comporterait raisonnablement des dizaines, voire des centaines de missiles. Dans ce cas-là, le système d’alerte note que seulement cinq missiles sont largués à partir des États-Unis. Logiquement, il y a quelque chose qui sonne faux dans cette alerte. Ultérieurement, une enquête confirmera que le système de détection d’alerte nucléaire soviétique comportait un dysfonctionnement au niveau du logiciel informatique. Le satellite d’observation soviétique avait confondu un alignement rare de la lumière du soleil se reflétant sur les nuages à haute altitude au-dessus du Dakota du Nord comme un dégagement d’énergie causé par un lancement de missiles. En conséquence, les données informatiques sont erronées.

Pour son agissement téméraire et exemplaire, Petrov a d’abord été félicité. Cependant, il a été ensuite réprimandé par ses supérieurs. Spécifiquement, on lui reprocha de ne pas avoir formellement signalé l’incident dans le journal de guerre. C’est dans cette même perspective que Petrov indique que les enquêteurs de l’incident (la fausse alerte) voulaient injustement lui attribuer le dysfonctionnement du système de défense, donc en faire de lui un bouc émissaire. Il faut dire que son acte de bravoure embarrassait fortement les hauts responsables soviétiques. Entre parenthèses, cet incident ne fut révélé au grand public qu’en 1998 pour des raisons d’ordre militaire et politique.

Il ne fait aucun doute que Petrov, cet homme somme toute quelconque, est un héros d’une stature rare. Heureusement que c’était lui – et personne d’autre – qui était en charge dans le poste d’observation au moment de l’incident. C’est en effet grâce à sa perspicacité et sa lucidité qu’il a pu ainsi épargner la vie à des millions de personnes innocentes. Espérons aujourd’hui qu’un autre héros puisse émerger dans ce grand pays qu’est la Russie pour mettre un terme à l’agression de Poutine contre l’Ukraine. Comme l’énonce si bien Gibran Khalil Gibran, « le mérite d’un homme réside dans sa connaissance et dans ses actes ».


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La guerre entre la Russie et l’Ukraine nous rappelle que la nature humaine est foncièrement contradictoire. L’homme possède simultanément les germes de la bonté et de la cruauté. L’humanisme devrait être l’une des vertus principales de l’homme. D’ailleurs, l’héroïsme est l’expression suprême de l’homme bienveillant qui travaille pour le bien de l’humanité en faisant...
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