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Économie - Invasion russe de l'Ukraine

Le Liban craint pour son approvisionnement en carburant et en blé

Les carburants "suffisent pour quelques jours", prévient Abou Chacra ; la livraison de farine limitée aux boulangeries qui produisent du pain arabe. 

Le Liban craint pour son approvisionnement en carburant et en blé

Un ouvrier tenant des grains de blé à Beyrouth, le 1er mars 2022. Photo REUTERS/Mohammad Azakir

Le risque de pénuries de blé et d'essence planait à nouveau samedi au Liban au vu de l'invasion russe de l'Ukraine, qui a frappé de plein fouet l'économie mondiale. Si le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chacra, a indiqué que les carburants "suffisent pour quelques jours", le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, s'est voulu plus rassurant, assurant que "des navire-citerne qui se trouvent au large seront déchargés lundi ou mardi au plus tard". De leur côté, les minoteries ont annoncé que "la farine sera uniquement livrée aux minoteries qui produisent du pain arabe", le Liban importe de la région de la mer Noire (Ukraine, Russie et Roumanie) plus de 60 % de ses besoins en céréales nécessaires à la fabrication du pain. 

"Les quantités de carburant restantes dans les stations-service suffisent pour quelques jours", a confié samedi Fadi Abou Chacra au média local el-Nashra. Il a également expliqué que les sociétés importatrices "rationnent la livraison de carburants aux stations au vu de la fluctuation des prix".

Le président du syndicat des sociétés importatrices d'hydrocarbures au Liban (APIC), Maroun Chammas, a pour sa part estimé que "le marché pourrait connaître une pénurie de pétrole en mars en raison de la difficulté à trouver d’autres sources". Il a aussi indiqué que "les importations actuelles visent uniquement à répondre au besoin du marché" et fait état d'une "impossibilité de stocker les produits au vu des prix des carburants et (des fluctuations) sur le marché mondial". M. Chammas a enfin affirmé que des réunions se poursuivent avec le ministère de l’Énergie afin de trouver des solutions à la situation. 

Le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, s'est pour sa part voulu plus rassurant. "Il n'y a pas de crise de l'essence, mais des tentatives de créer une crise et de paniquer les gens", a-t-il estimé dans un tweet. "Pas besoin d'accourir vers les stations-service. Des navire-citerne sont au large et seront déchargés lundi ou mardi au plus tard", a-t-il assuré. 

Avec la hausse des cours mondiaux du pétrole, conséquence de la guerre en Ukraine, les prix en livre libanaise et en dollar de tous les carburants – essence, diesel et gaz domestique – ont fortement augmenté jeudi au Liban. Une conséquence douloureuse dans un pays en crise depuis plus de deux ans et où le pouvoir d’achat s’est effondré au rythme de la monnaie nationale. 

Conservation du stock de blé
L'offensive russe en Ukraine a par ailleurs ébranlé la sécurité alimentaire dans le pays, un dossier urgent qui s'était invité la veille au Conseil des ministres, bien qu'il n'était pas à l'ordre du jour. Le gouvernement avait décidé de former un comité présidé par le ministre de l’Économie, comprenant ses collègues de l’Industrie, la Culture, la Défense et l’Agriculture, afin que des mesures préventives soient prises pour éviter une crise alimentaire, surtout si la guerre en Ukraine venait à se prolonger.

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Dans ce contexte de crise, le ministre de l'Industrie Georges Bouchikian a annoncé samedi "un rationnement de la farine afin qu'elle soit uniquement utilisée pour la production du pain, jusqu'à ce que cette matière soit importée du Canada". "La crise est internationale et non pas libanaise", a-t-il ajouté.

De son côté, le Rassemblement des minoteries au Liban a déclaré qu'un "accord a été conclu avec les ministres de l’Économie Amine Salam, de l'Industrie Georges Bouchikian et de l'Agriculture Abbas Hajj Hassan, suivant lequel la farine sera uniquement livrée aux boulangeries qui produisent du pain arabe". Il a expliqué que cette procédure restera en vigueur "jusqu'à ce que des quantités supplémentaires de blé parviennent au Liban", rapporte l'Agence nationale d'information. "Le blé est disponible, la coopération entre les différents ministères et le Rassemblement vise à préserver les stocks et assurer les produits alimentaires en permanence", expliquent les minoteries, appelant à "ne pas stocker le pain ni la farine".

Le Liban craint pour son approvisionnement en blé depuis que la guerre a éclaté en Ukraine jeudi dernier. Dimanche dernier, Ahmad Hoteit, porte-parole des importateurs de blé au Liban, avait confié à l'AFP que le pays aura "seulement de quoi tenir un mois et demi" après le déchargement de cinq céréaliers venus d’Ukraine.

Entre-temps, les autorités poursuivent leurs efforts en vue de rapatrier les Libanais d'Ukraine. Samedi, l'ambassadrice du Liban à Varsovie, Reine Charbel, a annoncé qu'un premier groupe ayant trouvé refuge en Pologne sera rapatrié dimanche soir à Beyrouth, alors qu'un troisième rapatriement de Libanais d'Ukraine se trouvant en Roumanie est également prévu dimanche à l'aube, selon des informations de presse. 

Le risque de pénuries de blé et d'essence planait à nouveau samedi au Liban au vu de l'invasion russe de l'Ukraine, qui a frappé de plein fouet l'économie mondiale. Si le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chacra, a indiqué que les carburants "suffisent pour quelques jours", le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, s'est voulu plus rassurant, assurant que "des...

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