Rechercher
Rechercher

Économie - Sécurité alimentaire

Invasion de l’Ukraine : le Liban craint pour son blé

Invasion de l’Ukraine : le Liban craint pour son blé

Une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé près du village de Krasnoïe, dans la région de Tchernihiv en Ukraine. Anatolii Stepanov/AFP

Important de la région de la mer Noire (Ukraine, Russie et Roumanie) plus de 60 % de ses besoins en céréales nécessaires à la fabrication du pain, le Liban craint pour son approvisionnement en blé depuis que la guerre a éclaté en Ukraine jeudi dernier, après l’invasion de ce pays par son voisin russe. Déjà fauché par une crise économique et financière sans précédent depuis deux ans et demi, le Liban aura « seulement de quoi tenir un mois et demi » après le déchargement de cinq céréaliers venus d’Ukraine, a indiqué dimanche à l’AFP Ahmad Hoteit, porte-parole des importateurs de blé au Liban.

Hier, le premier de ces navires a commencé le déchargement de 7 000 tonnes de blé à Tripoli (Liban-Nord), a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Ahmad Tamer, directeur du deuxième port du pays derrière celui de Beyrouth, dont les silos ont été détruits par l’explosion en son sein le 4 août 2020, a indiqué que le cargo provient du port ukrainien de Marioupol, une cible stratégique pour la Russie. Il a également assuré qu’une autre cargaison de 11 000 tonnes, provenant d’un autre port d’Ukraine, devrait arriver jeudi prochain, précisant que ces bateaux ont quitté les ports ukrainiens peu avant le début de l’invasion russe.

La région MENA sur le qui-vive

Lors d’une rencontre hier avec le président du Parlement, Nabih Berry, le ministre de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, lui a assuré « suivre ce dossier » et signalé que son ministère « a obtenu l’autorisation d’importer du blé afin d’établir une sorte d’assurance pour la sécurité alimentaire », selon ses propos tenus à l’ANI. Ce projet avait été récemment présenté en Conseil des ministres pour permettre à la direction générale des graines et de la betterave sucrière, rattachée au ministère de l’Économie, d’importer du blé pour suppléer les 12 minoteries du pays.

Vendredi dernier, se voulant rassurant, Amine Salam avait déclaré au site elnashra que des discussions pour diversifier les sources d’approvisionnement en blé avaient commencé « il y a trois mois » avec d’autres pays producteurs, sans préciser lesquels. Il avait également précisé que les réserves de blé du pays étaient suffisantes pour « un mois », en sus des « cinq céréaliers (transportant du blé) se trouvant (actuellement) au port de Beyrouth et ceux devant les suivre », sans non plus fournir de calendrier. Une durée trop courte pour la filière.

Lire aussi

"Le Liban dépend à 50% pour son alimentation du blé russe et ukrainien"

Le Liban n’est d’ailleurs pas le seul pays à craindre pour son blé. L’ensemble de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), fortement dépendante en importations alimentaires, est sur le qui-vive. Le Middle East Institute a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme dimanche en indiquant à l’AFP le risque d’une crise qui « pourrait déclencher de nouvelles manifestations et de l’instabilité dans plusieurs pays ».

Du côté de l’Europe, ces troubles géopolitiques ont également fait flamber les cours mondiaux de cette céréale, ainsi que les prix du maïs, notamment en Europe, indiquait l’Agence France Presse (AFP) hier. Ainsi, sur le marché européen, la tonne de maïs gagnait 31,75 euros à 321 euros (360,39 dollars) sur l’échéance de mars et 15,75 euros à 284 euros (318,85 dollars) la tonne sur celle de juin sur Euronext. Le blé grimpait aussi, mais dans de moindres proportions, gagnant 21,25 euros à 311,25 euros (349,43 dollars) la tonne sur l’échéance de mars.

Important de la région de la mer Noire (Ukraine, Russie et Roumanie) plus de 60 % de ses besoins en céréales nécessaires à la fabrication du pain, le Liban craint pour son approvisionnement en blé depuis que la guerre a éclaté en Ukraine jeudi dernier, après l’invasion de ce pays par son voisin russe. Déjà fauché par une crise économique et financière sans précédent depuis...

commentaires (1)

Nous avons largement la Bekaa pour concevoir le blé , petit épeautre et maïs ,,,

Wow

15 h 12, le 01 mars 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Nous avons largement la Bekaa pour concevoir le blé , petit épeautre et maïs ,,,

    Wow

    15 h 12, le 01 mars 2022

Retour en haut