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Pourquoi l’affaire Salamé est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît

Pourquoi l’affaire Salamé est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, dans son bureau le 23 novembre 2021. Mohamed Azakir/Reuters

(Mardi 16 mai 2023, la juge d'instruction française chargée de l'enquête sur le patrimoine européen de Riad Salamé a délivré un mandat d'arrêt international le visant, après son refus de se présenter à un interrogatoire à Paris. Nous vous proposons de relire ce commentaire que nous avions publié en février 2022)

Dans n’importe quel autre pays au monde (ou presque), il aurait été démis de ses fonctions depuis déjà bien longtemps. Comment, en effet, survivre à la pire crise financière de l’histoire du Liban lorsque l’on est gouverneur de la banque centrale depuis presque trente ans ? Comment se maintenir à ce poste si stratégique, qui lui permet notamment d’être un interlocuteur-clé dans les négociations avec le FMI, lorsque l’on est ciblé par des enquêtes judiciaires dans au moins quatre pays européens ? Riad Salamé est-il encore un magicien? Non plus de la finance, comme il était autrefois présenté, mais de la politique à la libanaise ? Peut-être. Car si le patron de la BDL est encore en poste plus de deux ans après le début de la crise financière, c’est essentiellement pour une raison : le Liban n’est pas n’importe quel pays et, ici, le sort du fonctionnaire le plus puissant de la République est l’enjeu d’une âpre bataille politique où se mêlent intérêts privés, considérations communautaires, surenchère démagogique et volonté d’échapper à toute forme de responsabilité.

Riad Salamé paraît à la fois impassible et inébranlable. Mais sa personnalité, sa résilience à toute forme de critique, son obstination à vouloir défendre son bilan à bien des égards indéfendable demeurent secondaires dans cette affaire. Ce qui rend en réalité la chose complexe, c’est que l’affaire en question comporte trois dimensions distinctes que ses détracteurs comme ses soutiens s’efforcent de mélanger pour en faire un seul sujet politique.

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La première est d’ordre purement judiciaire. La Suisse, la France, le Luxembourg et le Liechtenstein ont chacun ouvert une enquête sur le gouverneur de la BDL, soupçonné entre autres de « détournement de fonds » et de « blanchiment d’argent ». Le Liban en a fait de même en réaction. Au cœur de l’enquête suisse, la première à avoir été lancée, des virements réalisés entre 2002 et 2014 depuis des comptes de la Banque du Liban vers une société dénommée Forry. Or le bénéficiaire économique de la société précitée n’est autre que le frère du gouverneur, Raja Salamé. On parle ici de plusieurs centaines de millions de dollars. Le gouverneur de la BDL dément les faits qui lui sont reprochés, arguant que tout le monde « confond les fonds qui appartiennent à la BDL et ceux qui y transitent ». Mais après avoir eu accès à des contrats entre la banque centrale et une banque libanaise, l’agence Reuters a révélé lundi que pendant plus d’une décennie, la BDL a facturé des commissions aux banques lorsqu’elles achetaient des obligations d’État sans que ne soit jamais mentionné le véritable bénéficiaire de cette transaction : la société Forry.

Les Européens avancent et coopèrent dans ce dossier. Ils soupçonnent Riad Salamé de s’être constitué un patrimoine immobilier sur le Vieux Continent avec les fonds possiblement détournés. Mais le Liban, lui, fait tout pour entraver l’enquête. Le magistrat qui en a la charge, Jean Tannous, a été empêché en janvier d’effectuer une perquisition dans plusieurs banques libanaises, qui hébergent des comptes de la société Forry, puis de se rendre à Paris pour coordonner son action avec ses homologues européens. Le Premier ministre Nagib Mikati, proche de Riad Salamé, est accusé d’avoir interféré dans l’affaire, ce qu’il n’a qu’à moitié nié.

Les secrets de la République

On en vient justement à la deuxième dimension, politicienne et populiste. Michel Aoun sait que son mandat est un désastre absolu. Mais le président de la République ne peut pas supporter le fait d’en assumer seul la responsabilité. Il a besoin d’un coupable, d’un bouc émissaire qui lui permette de se dédouaner. Riad Salamé a le profil idéal. Il incarne tout ce que le aounisme politique combat depuis des années : c’est l’homme de Rafic Hariri, mais aussi celui de Nabih Berry et de Walid Joumblatt, ce « trio infernal » qui aux yeux de Michel Aoun est à l’origine de tous les maux du pays. Même s’il est président, même si son gendre a joué au vice-Premier ministre pendant trois ans, même si son parti a le plus grand nombre de sièges au Parlement, Michel Aoun continue de se présenter comme le principal opposant au système. Et le fait que Riad Salamé échappe effectivement à son contrôle lui permet de corroborer ce récit. S’il obtient sa tête, il prouve à ses partisans qu’il n’a pas peur, contrairement aux autres, de s’attaquer à la corruption. S’il n’y parvient pas, il joue les victimes d’un système uni contre lui. Plus les élections approchent, tout comme la fin du mandat, plus cette victoire lui est nécessaire. Pour l’obtenir, le président a déployé ses armes au sein de la République. L’arme sécuritaire, avec le chef de la Sécurité de l’État, le général Tony Saliba, lui-même mis en cause dans l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth ; et judiciaire, avec la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun. Cette dernière ne cache pas ses sympathies pour le chef de l’État et s’en prend systématiquement à ses adversaires. Cela ne veut pas dire que ses enquêtes sont infondées, simplement qu’elles sont politiquement orientées.

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Riad Salamé est encore en place parce qu’une large partie de l’establishment politique ne veut pas qu’il en soit autrement. Parce que l’homme détient tous les secrets de la République. Parce que les opposants à Michel Aoun refusent qu’il remporte cette carte à leur détriment. Parce qu’il serait impossible, dans le contexte actuel, de s’entendre sur le nom de son successeur, une perspective qui inquiète notamment les États-Unis. Parce qu’enfin, la chute de Riad Salamé serait le symbole de la fin d’une ère que beaucoup, de Nabih Berry à Walid Joumblatt en passant par Saad Hariri et Nagib Mikati, redoutent.

La responsabilité

C’est la troisième dimension de l’affaire, d’ordre symbolique et idéologique. Depuis le début de la crise libanaise, chaque camp défend son storytelling. La crise est le résultat, selon les orientations de chacun, de la mainmise du Hezbollah sur l’État, du haririsme politique, du « blocus américain », de la corruption à grande échelle ou encore de la financiarisation de l’économie. L’un de ces storytellings, relayé notamment par une partie de la gauche libanaise, fait de Riad Salamé le principal acteur de cette crise. En tant que gouverneur de la Banque du Liban, sa responsabilité est évidente. Elle l’est d’autant plus que l’homme n’est pas un simple exécutant, c’est l’architecte de la pyramide de Ponzi mise en place à l’échelle nationale, dont l’écroulement est l’une des principales causes de la crise économique et financière. Elle l’est également en raison de son comportement depuis 2019. Le gouverneur de la BDL a nié la réalité des faits, a laissé entendre que le pays était victime d’un dessein étranger et a encouragé via ses circulaires une large « lirification » des dépôts (un haircut déguisé, en somme). Le présenter comme l’alpha et l’oméga de la crise relève toutefois d’une démarche sinon malhonnête, du moins limitée. Le gouverneur ne peut être tenu responsable du fait que les gouvernements successifs n’aient réalisé aucune des réformes demandées par la communauté internationale depuis deux décennies, ni que le clientélisme soit devenu une religion d’État, ni du coût exorbitant de la dette accumulée, résultant des déficits d’Électricité du Liban (environ 50 % de la dette libanaise). Il ne peut pas non plus être tenu responsable du climat d’instabilité permanente (lié aux crises gouvernementales, aux attentats, à l’occupation du centre-ville, à la guerre ou aux risques de guerre avec Israël, au conflit syrien), qui a coûté une fortune au pays tout en dissuadant les potentiels investisseurs, ni de la rupture diplomatique entre le pays du Cèdre et les monarchies du Golfe, dont les pétrodollars avaient le mérite de maintenir l’économie locale sous perfusion.

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Faire de Riad Salamé l’acteur principal de la tragédie libanaise, c’est ne pas avoir compris que la crise est politique avant d’être économique. Mais rappeler cette évidence ne doit certainement pas contribuer à blanchir un homme dont l’action raconte une partie des racines du naufrage libanais.

(Mardi 16 mai 2023, la juge d'instruction française chargée de l'enquête sur le patrimoine européen de Riad Salamé a délivré un mandat d'arrêt international le visant, après son refus de se présenter à un interrogatoire à Paris. Nous vous proposons de relire ce commentaire que nous avions publié en février 2022)Dans n’importe quel autre pays au monde (ou presque), il aurait...

commentaires (34)

Si le gouverneur est responsable, il l'est parce qu'il a essayé seul de minimiser l'impact de la corruption généralisée sur les finances de l'Etat par des moyens monétaires dangereux (taux élevés, entre autres). D'un autre côté, le mandat d'arrêt par une juge déroutée par le tapage aouniste, reste pour les 4 pays qui ont fait des enquêtes. Rien nest encore acquis ni validé pour son accusation concernant Forry.

Esber

19 h 27, le 17 mai 2023

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Commentaires (34)

  • Si le gouverneur est responsable, il l'est parce qu'il a essayé seul de minimiser l'impact de la corruption généralisée sur les finances de l'Etat par des moyens monétaires dangereux (taux élevés, entre autres). D'un autre côté, le mandat d'arrêt par une juge déroutée par le tapage aouniste, reste pour les 4 pays qui ont fait des enquêtes. Rien nest encore acquis ni validé pour son accusation concernant Forry.

    Esber

    19 h 27, le 17 mai 2023

  • Excellent article qui résume tout.

    LE FRANCOPHONE

    09 h 36, le 17 mai 2023

  • Ce n'est pas juste ! Uncle Riad ne peut être tenu responsable que d'une chose : avoir seulement détourné 330 millions de dollars des coffres de la BDL pour son propre compte (oh, pardon, celui de forry). Pour le reste, il a utilisé les mêmes méthodes que ses compagnons politiques, rodés à l'exercice depuis des années. Libérez Uncle Riad !

    Ca va mieux en le disant

    01 h 34, le 17 mai 2023

  • Affaire complexe ? Ha Ha Ha ! Laissez-moi rire ! Et alors ? Le Liban ne sera sauvé que le jour où on le mettra sous les verrous !

    Chucri Abboud

    17 h 57, le 16 mai 2023

  • Excellent ! Merci.

    Brunet Odile

    14 h 58, le 23 novembre 2022

  • Bref Riad Salamé a toujours été entouré d'une bande plus malhonnêtes que lui . Les pays qui ont dénoncé les malversations et les détournements de fonds, continuent à le faire passivement. S'il y avait de bonnes intentions de la part de ces pays à l'égard du Liban nous ne serions pas arrivés à la trame. Ici et ailleurs, tous font leurs choux gras des milliards de dollars atterris à l'étranger.

    Hitti arlette

    10 h 08, le 24 février 2022

  • Exactement, il n'est pas le seul coupable. Tout l'establishment politique, Aoun et compagnie inclus, pour les torts à l'économie par le temps perdu avant et pendant son mandat, et son alliance avec le parti qui a éloigné les investissements arabes et les touristes qui renflouaient les rentrées en devises, etc... C'est dire combien ce mandat a causé plus de tort que les erreurs de Salamé.

    Esber

    16 h 54, le 23 février 2022

  • On a beau dire, Salame est et a été l’alpha et l’oméga de ce hold up orchestré et controlé par lui. Il a instauré un système pour permettre au pouvoir en place de spolier les caisses et a assuré le service après vol pour permettre le transfert de leurs larcins ni vus ni connus moyennant une bonne rémunération pour son génie frauduleux. Loin de lui l’altruisme ou la loyauté du bon soldat des ennemis de la république, il a fait fait ça dans le seul but de s’enrichir en même temps qu’eux assurant ainsi son immunité en tant que détenteurs de leurs secrets qui va de paire avec la leur. Personne ne veut qu’il s’en sorte mais en sachant que son remplaçant est au starting bloc et que Aoun veut promouvoir à ce poste comme offrande pour son allié pour assurer sa succession et qui n’est autre que le pion de Berry et de HB on préfère garder la pourriture qu’on connaît plutôt que de nous confronter à une pourriture encore plus grasse (oui ça existe) en attendant que ces élections tant prometteuses nous balayent tout ça pour faire de ce capharnaüm pays digne de ce nom. Allez les libanais vous savez ce qui vous reste à faire si l’opposition va savoir profiter de ce moment en s’unissant pour récupérer notre pays.

    Sissi zayyat

    16 h 12, le 23 février 2022

  • Échec et mat à dame Agatha Christie !

    Wlek Sanferlou

    15 h 12, le 23 février 2022

  • Je ne fais que répéter les autres. Très bon article, Mr. Samrani. Une chose est certaine. Vous n’êtes pas un des autres qui touchent mensuellement un salaire de la BDL, (de notre argent propre) pour louanger et fleurir l’image du patron. A en croire le général Hamdan (lors d’une émission télévisée), à qui un émissaire lui avait proposé $25,000 par mois quand if fut nommer à la tête de la garde présidentielle, presque tous les hauts responsables de l’Etat, fonctionnaires, politiciens, des forces de la sécurité, des juges ou de la presse écrite ou visuelle sont sur la liste de paie de la BDL. Quelques 10 millions de dollars par mois, (ma propre estimation). Cela fait plus de 3 milliards de dollars durant les 25 dernières années de notre argent propre dilapidé et gaspillé à cette clique mafieuse au pouvoir depuis 30 ans. c'est la quatrième dimension de votre excellente analyse.

    Aref El Yafi

    14 h 18, le 23 février 2022

  • IL FUT ET L,AIDE ET LE COMPLICE DES GRANDS CORROMPUS ET DES MAFIEUX, LES GRANDS MAFIEUX SONT BIEN CONNUS, FAUDRAIT COMMENCER PAR EUX CAR ILS FONT TOUT PAR PRETENDUE JUGE POUR AVOIR SA TETE ET EN FAIRE UN BOUC EMISSAIRE... ET SEUL MAFIEUX DANS L,OCEAN DES MAFIEUX QUI ONT DEVALISE ET DETRUIT LE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 07, le 23 février 2022

  • le Liban, lui, fait tout pour entraver l’enquête. c est pas le Liban c est tous ces mafieux , si Salamé tombe il va les entrainer avec lui . final. n aller pas plus loin

    barada youssef

    13 h 19, le 23 février 2022

  • "… Michel Aoun sait que son mandat est un désastre absolu …" - Ah bon? Non seulement il ne le voit pas du tout comme ça, mais en plus il est persuadé que la situation serait bien pire sans lui…

    Gros Gnon

    13 h 14, le 23 février 2022

  • Les mafieux politiques doivent tous tomber sans exception. Il suffit de démystifier une carte pour que les autres suivent mécaniquement. Les voleurs de nos économies se protègent mutuellement, c’est clair !

    Wow

    12 h 37, le 23 février 2022

  • Omerta...

    Gemayel GABRIEL

    11 h 56, le 23 février 2022

  • "Michel Aoun sait que son mandat est un désastre absolu." Le sait-il vraiment? A entendre ses thuriféraires, si tout autre que Michel Aoun était président, on aurait été en bien pire état...Si seulement on l'avait laissé gouverner! Mais l'accord de Taef a limité le pouvoir du président!!! Mais lui il était contre cet accord, et patati et patata...Dites-donc, messieurs dames, quand il a tout fait pour devenir président, il n'était pas au courant des prérogatives limitées de ce poste tant convoité???

    Georges MELKI

    11 h 34, le 23 février 2022

  • en tous cas une autre question est de rigueur" les aounistes semblent ne pas craindre des divulgations scandaleuses que salame aurait sur eux , pour qu;ils le poursuivent aussi "sincerement". a moins que leurs mefaits crapuleux ne soient impossible a pointer du doigt-ie, grace au machiavelisme de selim J , le raspoutine de baabda ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 51, le 23 février 2022

  • comment expliquer que les "anges purs" parmi Kellon-les aounistes quoi-se soient reveilles seulement maintenant apres avoir laisse les mains libres des annees durant a salame et son frere? yaani des centaines de millions en commissions au frere salame? Bon dieu ils & les autres kellon etaient ils aussi C..? avaient ils ete coupables de faire confiance aveugle a riad bey? stupides ou c'etait parce qu'ils beneficiaient de certaines largesses ? ALL OF THE ABOVE ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 49, le 23 février 2022

  • Bon analyse, pour une fois. Mais le patron de Riad Salameh, Nabih Berri doit etre recherché par la justice. Plus que Riad. Riad nous avait prevenu des effets desastreux de la grille des salaires de 2017. Berri ne l'avait pas ecouté: Il avait besoin d'electeurs. Aujordhui on paie le prix d'avoir donné le pays aux communistes en 2017

    Tina Zaidan

    10 h 19, le 23 février 2022

  • En résumé, toutes les personnes citées dans cet excellent article sont responsables de la faillite du pays en commençant par le président de la république et son entourage, Nabih Berry, tous les premiers ministres depuis 1988, tous les ministres, tous les députés, tous les hauts fonctionnaires avec à leur tête Riad Salameh. Conclusion : ils doivent tous être jugés pour corruption et détournement de fonds publics et privés et doivent rembourser toutes les pertes du système financier. Mon rêve le plus cher est de les voir tous dans le box des accusés a l’image du procès de Nuremberg

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 11, le 23 février 2022

  • Pauvre Liban ….

    Eleni Caridopoulou

    10 h 04, le 23 février 2022

  • Votre analyse est très objective, a ma vue, car c'est la première qui prend en compte tous les aspects de l'affaire et distribue les responsabilités équitablement. Riad Salamé n'a été que l'outil des corrompus du régime et ce depuis son arrivé a la tete de la banque centrale. Il n'a fait que couvrir la politique Haririenne et Hezbollahi sous le prétexte de vouloir éviter une guerre civile ou de défendre la pseudo-résistance contre Israël. Sauf que Salamé a refusé de le faire gratuitement. Alors il a plongé des deux mains dans le coffre fort en s'en ait mis plain les poches autant que les autres. Quand a Aoun, qu'il n'oublie pas que ce sont ces allies qui ont tout fait pour le garder, qu'il s'en ai servi atout autant pour augmenter encore plus le déficit de l'EDL a des fins politiciennes personnelles et que lui comme ses amis, en particulier son gendre, se sont remplis les poches au détriment du contribuable sans remplir une seule de ses promesses. Je tiens a rappeler le discours de GB la première fois en charge d'un ministère mentionnant qu'il arrêtera en coupera l’électricité de ceux qui ne paient pas en particulier la banlieue sud. Le lendemain sous la pression du Hezbollah, il s'est dédit. Les Aounistes sont donc aussi responsables que tous les autres pour avoir bloqué le pays pendant des années, pour avoir soutenu la politique du Hezbollah et des partis a allégeances étrangères, pour avoir presque doublé le déficit de la dette rien que pour satisfaire leur ego et poches

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 04, le 23 février 2022

  • Très bon papier qui a le mérite de prendre du recul pour inclure dans le cadre certains acteurs qui se la jouent masqués, comme Walid Joumblatt, Nabih Berri, Saad Hariri, Négib Mikatîmaisnpas qu’eux. La chute de Salamé en dirait long sur leurs agissements et… leurs propres patrimoines.

    Marionet

    08 h 47, le 23 février 2022

  • Vous lire est un plaisir,la plupart des articles de l'orientlejour sont difficile à lire, pas le votre,c'est clair net et précis!

    Nassar Jamal

    08 h 05, le 23 février 2022

  • Très bon article. Si Aoun n'arrive toujours pas à avoir la tête de Riad Salamé, qu'il s'en prenne en premier à son maître jaune safavide. Riad Salamé et sa pyramide de Ponzi sont les fondements même du mythe haririen, sans lequel son antithèse le mythe aouniste ne peut subsister. Ce n'est que parce que les sunnites ont été aveuglés par le mythe haririen et les chrétiens par le mythe aouniste que fort de son propre mythe moumanaaiste de "résistance contre Israël", (comme une synthèse de la thèse haririenne et de l'antithèse aouniste) le Hezbollah est arrivé à dominer le Liban. Ceux qui croient le plus au aounisme tout comme ceux qui croient le plus au haririsme sont ceux qui auraient dû le plus s'opposer ensemble au hezbollahisme. Au lieu de cela ils s'opposent les uns aux autres et laissent le Hezbollah asservir le Liban. Face au mythe de la pseudo-résistance du Hezbollah se dresse la vraie résistance libanaise commencée avec saint Jean Maroun et perpétuée de siècle en siècle. Sa doctrine n'est pas une crétinerie de wilayat el faqih inventée de toutes pièces par un homme égaré, sa doctrine est la doctrine révélée par Dieu à l'humanité entière et authentifiée par tant de miracles et de prophéties dont toute religion autre que la religion catholique est dépourvue. C'est pourquoi même des hommes d'origine non-chrétienne comme les Emirs Maan ou Chéhab ont été les dignes continuateurs de la vraie résistance libanaise, seule cause qui a fédéré les Libanais de toutes origines.

    Citoyen libanais

    07 h 51, le 23 février 2022

  • Excellente analyse, claire, lucide et sans concession d'aucune sorte. Merci!

    Yves Prevost

    07 h 47, le 23 février 2022

  • L’explosion du système financier tout comme l’explosion du port résultent des mêmes logiques avec les mêmes résultats que l’on connait. Des responsables et des coupables qui ne seront jamais jugés. Il n’y a que l’enfer où les démons ne sont pas inquiétés?

    Sam

    07 h 36, le 23 février 2022

  • Bonne analyse. Le NY Times avait ecrit que 40 % des interets bancaires appartiennent a des politiciens. De par sa position (il a ete reconduit dans ses fonctions… meme par ceux qui le critiquent aujourdhui), Salameh est surement responsable. Mais comme il a ete genereux et complaisant avec nos politiciens vereux, il a de solides appuis. Le probleme c’est que ceux qui l’attaquent sont eux aussi pourris. Un corrompu ne peut pas valablement juger un autre corrompu. Ne dites-vous pas que 50% de la dette releve de l’electricite ? C’est tout dire !!!

    Goraieb Nada

    07 h 30, le 23 février 2022

  • Merci à cet article d'une belle clarté malgré la complexité du contexte. On en sort étrangement heureux d'une telle analyse oubliant presque qu'elle décrypte les immondices de la politique qui a conduit à notre ruine. Merci quand même...

    stop béton

    07 h 24, le 23 février 2022

  • Pertinente analyse. Bravo à son auteur !

    Fadi MOUSSALLI

    05 h 30, le 23 février 2022

  • Nous attendons tous impatiemment le jour où ils seront tous derrière les barreaux... Salamé y compris...

    C EL K

    05 h 30, le 23 février 2022

  • Belle analyse, Mr Samrani, qui prend en compte tous les aspects entourant l’affaire Salame et sa complexité! Et vous l’avez bien dit: le Liban n’est pas n’importe quel pays, en effet: c’est tout simplement un ramassis de tribus antagonistes qui s’entendaient seulement sur une chose: comment dépecer et se partager le gâteau d’une pseudo-République bananière et remplir les poches d’une oligarchie sans foi ni loi, une vraie grotte de Ali Baba, une Cosa nostra où l’impunité est de règle! Et dans cela, le pauvre Salame, finalement n’était qu’une sorte de comptable en chef pour toute la mafia locale et, réalisant la position unique où il se trouvait étant dans le secret des Dieux, on ne pourrait lui reprocher d’empocher quelques commissions juteuses pour couvrir la loi du silence ambiante! Et croyez-moi, ce n’est ni le Président ni autre justice Libanaise qui le débusquera et il continuera de crâner et de jouer les innocents et, encore pire, se faire passer pour la personne incontournable pour négocier avec le FMI et redresser l’économie….Rien à dire: le Liban est bien le champion de tous les scandales et les contradictions et rien ne changera de sitôt! Pauvres déposants honnêtes et naïfs…

    Saliba Nouhad

    03 h 46, le 23 février 2022

  • S’il détenait les secrets de la république …. Il n’aurait plus été la !

    Bery tus

    02 h 43, le 23 février 2022

  • UNIQUE RÉPONSE À TOUTE CETTE DIATRIBE INUTILE : SI FEU EDMOND NAIM AVAIT ÉTÉ À LA PLACE DE SALAMÉ , AUCUNE MALVERSATION N'AURAIT PU PASSER .NI ÊTRE CAMOUFLÉE . AU PÉRIL DE SA VIE , AFFRONTANT TOUTES SORTES DE MENACES DE MORT , EDMOND NAIM RESTAIT IMPASSIBLE , INFLEXIBLE , UN HOMME DEBOUT RÉSISTANT À TOUTES LES PRESSIONS ,DÉNONÇANT TOUTES LES INFRACTIONS , AFIN DE SAUVER LES FINANCES PUBLIQUES DE SON PAYS .

    Chucri Abboud

    02 h 29, le 23 février 2022

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