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Nos Lecteurs ont la Parole

Entre la vie et la mort !

Nous qui sommes nés dans les années 70-80, l’âge scintillant où la Terre brillait tout comme nos esprits, nos habits, notre avenir, les étoiles ou même les bombes. Aux yeux de l’enfant que nous étions, « tout était normal ». Notre cher pays qui nous allait comme un gant.

Nous sommes nés cultivés, nous avons fait des ravages dans les écoles les plus prestigieuses du monde, nous avons regardé loin, nous nous sommes très vite adaptés, nous avons dansé sur un volcan à la belle lune, nous avons chéri, nous avons croqué la vie à belles dents, nous avons fermé les yeux de bon gré.

Autrefois majestueux et pleins de vie, on nous emmenait tirés à quatre épingles, le lendemain d’une nuit épouvantable, pour aller passer un dimanche ensoleillé à apprendre le pardon à la montagne ou en bord de mer comme si de rien n’était. Heureux d’avoir survécu 24 heures de bombardements. Le bonheur était parmi nous. Le monde nous appartenait.

Cette façon éblouissante avec laquelle on nous consolait, que le bruit assourdissant de chaque bombe que nous entendions était « un départ », qu’elle sortait de chez nous et allait quelque part de loin, loin de chez nous. Un « chez-nous » bizarre, mais qu’on adore. Un « chez-nous » effrayant, mais qu’on ne veut jamais quitter. Un « chez-nous » qui s’oppose de pied ferme à l’enfance qu’on n’a jamais vécue. Un « chez-nous » qu’on croyait convenable et en ligne avec nos rêves.

Quelle impasse tracée par une alliance qui a voulu avoir le beurre et l’argent du beurre tout au long de notre vie en basculant notre temps ; le temps qui s’est écroulé à notre compte sans même laisser des débris.

Nous avons sûrement vécu l’impensable, voulant permuter notre destin en changeant un cheval borgne pour un cheval aveugle. On a fini à cheval sans gagnant dans la vallée infinie entre deux robustesses ! Apparemment, c’est la vie !

Nous, génération indomptable de la guerre, devenus hommes et femmes, estomaqués, impuissants devant des géants de la corruption. Nous les soi-disant stoïques, courageux et rigoureux dans nos pensées. Nous les « moins jeunes » qui croyions que le monde nous appartenait de notre vivant n’avons pas su nager ou même flotter dans cet immense fleuve. Le courant était herculéen. Nous avons mis terme à notre résistance « re-belle ». Nous avons succombé. Notre espoir est tombé à l’eau. Une eau tombale !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Nous qui sommes nés dans les années 70-80, l’âge scintillant où la Terre brillait tout comme nos esprits, nos habits, notre avenir, les étoiles ou même les bombes. Aux yeux de l’enfant que nous étions, « tout était normal ». Notre cher pays qui nous allait comme un gant.Nous sommes nés cultivés, nous avons fait des ravages dans les écoles les plus prestigieuses du...
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