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Politique - Réunion Aoun-Mikati

Ouverture prochaine d'une session parlementaire extraordinaire et convocation du gouvernement "d'ici deux jours"

Le cabinet sera appelé à se réunir pour discuter du projet de budget 2022, annonce le Premier ministre de Baabda. 

Ouverture prochaine d'une session parlementaire extraordinaire et convocation du gouvernement

Le Premier ministre Nagib Mikati s'exprimant au palais de Baabda après un entretien avec le président Michel Aoun, le 5 janvier 2022. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais, Michel Aoun, et le Premier ministre, Nagib Mikati, se sont entendus mercredi matin sur l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, et sur la convocation d'un Conseil des ministres, bloqué depuis mi-octobre "dès réception du projet de budget 2022" dans les deux prochains jours. 

A l'issue d'une réunion avec M. Aoun à Baabda, M. Mikati a annoncé que leur entrevue s'était avérée "fructueuse". "Nous nous sommes mis d'accord sur la signature d'un décret pour l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, qui commencera immédiatement et durera jusqu'au début de la session ordinaire", le 21 mars 2022.

Le chef du gouvernement a indiqué, par ailleurs, avoir informé le chef de l'Etat que le projet de budget national pour l'exercice 2022 était désormais prêt "et qu'il le réceptionnera dans les deux prochains jours". "Dès que cela sera le cas, il faudra que le Conseil des ministres se réunisse pour l'approuver, car il s'agit d'une condition essentielle posée par le Fonds monétaire international" pour approuver un programme d'aide, a-t-il annoncé. "Nous convoquerons donc une réunion du gouvernement dès réception du budget, afin de l'étudier et de l'envoyer au Parlement" pour adoption, a encore déclaré le président du Conseil, dont le gouvernement ne s'est plus réuni depuis le 12 octobre, sur fond de dissensions concernant le sort du juge Tarek Bitar, chargé de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth.

Selon des informations de la chaîne locale LBCI, MM. Aoun et Mikati ont appelé, lors de leur entretien, le chef du Parlement, Nabih Berry, afin de discuter avec lui de ces dossiers.

Avec ces annonces parallèles, il semble donc qu'une entente ait été trouvée entre les différentes parties concernant plusieurs dossiers actuellement dans la balance des tractations politiques, en tête desquels l'enquête sur le drame du 4 août 2020. C'est pour protester contre la direction de cette enquête et le juge Bitar, accusé d'être "politisé", que les ministres du tandem chiite (Amal-Hezbollah) refusent de participer à toute réunion gouvernementale qui serait convoquée par M. Mikati, tant qu'aucune décision n'est prise pour écarter le magistrat, au moins du volet politique de l'enquête. Deux députés du mouvement Amal, anciens ministres, font partie des responsables politiques poursuivis dans cette investigation. 

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La question de l'ouverture d'une session extraordinaire de la Chambre rentre également dans ce cadre. En effet, un Parlement en session assure l'immunité constitutionnelle et l'impossibilité pour le juge d'instruction de les poursuivre ou que des mandats d'arrêt lancés à leur encontre soient exécutés. Dans ce même contexte, l’article 33 de la Constitution donne le pouvoir au président de la République, "en accord avec le chef du gouvernement", de convoquer la Chambre des députés à des sessions extraordinaires par un décret déterminant la date d’ouverture et de clôture des sessions, ainsi que leur ordre du jour. Ces éléments n'ont pas encore été définis par la présidence. Pour motiver cette décision, les députés du groupe du chef du législatif, Nabih Berry, rejoints par certains de leurs collègues du Courant du Futur de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, et du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, avaient lancé une pétition dont la signature par la majorité absolue des députés (65) pouvait contraindre M. Aoun à ouvrir une telle session.

L'opposition de Berry "porte atteinte" au pays
Avant cette réunion, M. Aoun avait exprimé sa grande inquiétude concernant le blocage politique, dans un entretien au quotidien arabophone Nida' el-Watan : "Ce blocage est une grave erreur, qu'aucune partie n'a le droit de commettre". Et d'accuser "les ministres relevant de Nabih Berry de refuser de participer" à toute réunion gouvernementale à laquelle convierait le président du Conseil. "Depuis que j'ai accédé à la présidence, Berry a déclaré qu'il se poserait en opposant du mandat", a-t-il souligné, estimant que cette opposition "porte atteinte au pays et a provoqué le blocage de plusieurs lois" présentées par le groupe aouniste au Parlement.

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En ce qui concerne les tensions entre le parti qu'il a fondé, le Courant patriotique libre (CPL), et le Hezbollah, M. Aoun a souligné que le parti chiite doit "choisir entre l'entente de Mar Mikhaël, qui a permis d'assurer la stabilité dans le pays, et Tayouné", en référence aux affrontements entre des manifestants chiites et des tireurs situés dans un quartier traditionnellement proche des Forces libanaises, du leader maronite Samir Geagea.

Au sujet de la discorde, chronique et récemment renouvelée, entre le CPL et le mouvement Amal, le chef de l'Etat a affirmé que le "dialogue" pourrait permettre de résoudre cette situation. "Il faut apaiser l'atmosphère sur la scène intérieure pour motiver les pays étrangers à nous aider", a-t-il déclaré. Il a, dans ce cadre, salué la position du président de la Chambre qui s'était dit lundi en faveur d'un tel dialogue "bien que son entourage reste hésitant", et accusé les forces politiques refusant un tel appel de chercher à "fuir leurs responsabilités".

M. Aoun avait appelé au dialogue dans un discours prononcé la semaine dernière, dans lequel il avait précisé que la question de la stratégie de défense, et donc de l'intégration à celle-ci des armes du Hezbollah, devait être abordée.

Nasrallah aurait pu être "plus calme"
Le président Aoun a estimé, par ailleurs, que le discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lundi soir, dans lequel il s'en est pris avec virulence à l'Arabie saoudite, "aurait pu être plus calme". "Il est dans l'intérêt du Liban aujourd'hui que de bonnes relations soient maintenues avec Riyad et, pour cette raison, il faut baisser d'un ton" lorsqu'on évoque le royaume saoudien, a-t-il ajouté, affirmant que ce pays "a, de 2017 à aujourd'hui, appliqué les mesures les plus strictes possibles à l'encontre du Liban".

Il a encore indiqué que, selon lui, les "divergences" entre le parti chiite et Riyad sont notamment liées à la guerre au Yémen, où l'Arabie mène une coalition contre les rebelles houthis, soutenus par l'Iran et le Hezbollah, et que "lorsque cette guerre prendra fin, les relations entre Riyad et Téhéran s'amélioreront, ce qui aura des répercussions positives pour le Liban".

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Aoun et Mikati se démarquent des propos de Nasrallah sur l'Arabie saoudite

En 2017, le Premier ministre libanais d'alors Saad Hariri avait annoncé sa démission depuis l'Arabie, dénonçant la mainmise du Hezbollah sur la politique du pays, certains assurant que cette annonce a été faite alors que le président du Conseil était détenu contre son gré à Riyad. Depuis, le royaume saoudien s'est désintéressé du Liban pendant plusieurs années, avant de prendre, il y a plusieurs mois, d'importantes mesures de rétorsion, au niveau économique et diplomatique, contre Beyrouth, entraînant dans son sillage plusieurs autres monarchies du Golfe.

Cette crise a été déclenchée par des propos de l'ex-ministre de l'Information Georges Cordahi concernant l'implication saoudienne dans le conflit au Yémen, mais visait surtout à mettre une pression renouvelée contre l'influence du Hezbollah, comme l'ont affirmé à plusieurs reprises des dirigeants et responsables saoudiens. Si un relâchement des tensions semblait avoir été observé suite à une visite du président français Emmanuel Macron à Djeddah et à une initiative franco-saoudienne annoncée en faveur du Liban, comprenant notamment des aides humanitaires, et qu'à cette occasion le prince héritier Mohammad ben Salmane avait même appelé M. Mikati, aucune avancée tangible n'a encore été observée. Les déclarations de lundi du chef du Hezbollah, dans lesquelles il accusait l'Arabie saoudite d'être "terroriste" et de se servir des Libanais résidant dans le Golfe pour "menacer" Beyrouth, tombaient donc mal face à cette volonté d'un rééquilibrage des relations, et MM. Mikati et Aoun ont d'ailleurs tenu à s'en démarquer.

Le président libanais, Michel Aoun, et le Premier ministre, Nagib Mikati, se sont entendus mercredi matin sur l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement, et sur la convocation d'un Conseil des ministres, bloqué depuis mi-octobre "dès réception du projet de budget 2022" dans les deux prochains jours. A l'issue d'une réunion avec M. Aoun à Baabda, M. Mikati a annoncé que leur...

commentaires (12)

ça sent le deal pourri.

PPZZ58

19 h 39, le 05 janvier 2022

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Commentaires (12)

  • ça sent le deal pourri.

    PPZZ58

    19 h 39, le 05 janvier 2022

  • La potence: Rien d'autre!!!!!!! Raymond Saidah

    RAYMOND SAIDAH

    18 h 43, le 05 janvier 2022

  • Monsieur l'Usurpateur de Baabda est soucieux du blocage actuel du gouvernement. Ah, Bon, mais il ne se souciait guère entre 2015 et 2017, lorsque le même scénario est survenu pour le placer sur la chaise Présidentielle. Vraiment un Président qui est très, très soucieux de la situation au Liban. Vous voulez rire Monsieur L'Usurpateur ? Vous avez Grandement contribué avec votre Premier ministre Mikati à mettre le pays à terre ! De riche à Mendiant ! Soucieux, vous dites ?

    Marwan Takchi

    17 h 36, le 05 janvier 2022

  • Ce souk est devenu infréquentable et la puanteur règne ! Faudrait isoler ces prédateurs criminels dans un endroit où ils ne resurgiront plus jamais et créer un marché sain et propre.

    Wow

    16 h 33, le 05 janvier 2022

  • 10:40 am- 16:07 pm.... aucun media, aucune "source", pas un mot sur cette annonce sommes toutes tres importante ! POURQUOI DONC ?

    Gaby SIOUFI

    16 h 08, le 05 janvier 2022

  • il faut baisser d'un ton" CE PRESIDENT AURAIT DU DIRE je suis et tout le pays est contre ces affirmations contre l'Arabie Seoudite et ne sont pas acceptable et j'exige de Mr Nasrallah qu'il s'excuse d'accuser de la sorte un pays ami et fidele au Liban LA VERITE: ON A LE DROIT DE REVER MAIS AUSSI DE VOTER POUR ELIMINER UNE FOIS POUR TOUTE CETTE CLIQUE DE MALFAISANTS QUI FONT SEMBLANT D'ETRE DES AMIS-ENNEMIS TOUT EN ETANT DES COMPARSES DE TOUTES LES MALVERTIONS DES LEADERS DE CE PAYS . LIBANAIS DE TOUT BORD IL EST DE NOTRE DEVOIR ENVERS NOTRE PATRIE DE LES JETER DEHORS LE 15 MAI 2022 ET QU'ON NE PUISSE PAS REVOIR UNE SEULE TETE D'ENTRE EUX AU PARLEMENT SUTOUT ET EN PRIORITE DU CPL ET DE AMAL DONT LA DISPUTE DEPUISL'ACCESSION DE AOUN A LA PRESIDENCE A CAUSE LE PLUS GRAND MALHEUR QUE LE PAYS A SUBIT DEPUIS LE DEBUT DE SON EXISTENCE AMEN

    LA VERITE

    15 h 53, le 05 janvier 2022

  • """Aoun a estimé, par ailleurs, que le discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lundi soir, dans lequel il s'en est pris avec virulence à l'Arabie saoudite, "aurait pu être plus calme""" maniere tres POLITICIENNE de dire que Nasrallah l'a completement ignore- pire il a fait expres de s'attaquer aux Saoudiens apres le discours de aoun. BRAVO pour ces accords a la C....

    Gaby SIOUFI

    15 h 36, le 05 janvier 2022

  • "Ouverture prochaine d'une session parlementaire extraordinaire" en sorte que les députés échappent encore et toujours à la justice. Quant à la prochaine convention du gouvernement, elle signifie qu'un accord a été trouvé ... sur le dos du Liban, évidemment !

    Yves Prevost

    13 h 40, le 05 janvier 2022

  • A nouveau tout le monde veut rester au pouvoir . Tant pis si la justice est inexistante ou le pays est en faillite .

    Antoine Sabbagha

    12 h 17, le 05 janvier 2022

  • Tu me donnes…. Je te donne… entre-temps la population crève et ne reçoit rien… enfin excepté les restes que MesSeigneuries auront daigné laisser au gentil petit peuple libanais obéissant.

    LE FRANCOPHONE

    12 h 16, le 05 janvier 2022

  • Tour à tour Aoun et son gendron s’égosillent de déclarations et d’accusations incriminant les autres (encore hier leurs alliés et partenaires) dans l’exécution de leurs complots dévastateurs du pays. Ils viennent se laver les mains de tous les crimes commis sur le peuple alors qu’à l’époque ils ne faisaient que les congratuler et encourager à saper la république. Il est clair que dès lors qu’on touche à leurs postes ou fonctions politiques ils se rebellent mais qu’ont ils fait ces deux là pendant des années à part couvrir les crimes et les exactions de tout genre de leurs alliés de toujours qui aujourd’hui encore menacent la stabilité et I’existence même du pays à part leur proposer des marchés pour consolider leur alliance contre la garantie du fauteuil? Gendron accuse Amal du vol des milliards pour le seul ministère de l’énergie? N’était il pas ministre à l’époque et son bi père président? Pourquoi avoir tu tous les scandales et couvert les vols jusqu’à maintenant? S’il n’a pas volé mais qu’il a couvert les pillages et le saccage des institutions il est tout comme son bo père responsable de complicité à des fins personnelles ce qui est aussi grave que de commettre directement les crimes. Ils ne s’en sortiront pas grandi de ce lavage de linge sale, cela ne fait que nous conforter dans nos soupçons de trahison de ces deux individus qui ont saccagé le pays en connaissance de cause.

    Sissi zayyat

    12 h 04, le 05 janvier 2022

  • Yalla … on va assister à un nouveau cirque des ministres boycotteurs et de leurs partis respectifs. Je suis très curieux de savoir ce qu’ils vont inventer comme termes ou stratagèmes. Le pays s’enfonce de jour en jour et les inféodes à l’Iran y vont à grandes pelletées

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 48, le 05 janvier 2022

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