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Nos Lecteurs ont la Parole

Comment sauver la république

C’est une chose dangereuse d’ordonner la vie des gens et je me suis toujours étonnée de la confiance des politiciens, réformateurs et autres qui sont préparés à prendre des mesures qui altèrent leurs manières, leurs habitudes et leurs points de vue.

Mais il y a un personnage qui a façonné l’histoire en imposant à ses compatriotes des mesures et des lois pour le bien de son pays. C’est le général Charles de Gaulle.

On a toujours tendance à glorifier ceux à qui les siècles ont donné la dimension historique et à la refuser aux contemporains. De Gaulle a donné à la France un éclat qu’elle n’avait pas connu depuis Louis XIV et Napoléon. Or, quand ces derniers ont pris le pouvoir, elle était déjà la plus grande puissance d’Europe, donc de la planète, et quand ils l’ont quitté, la France était ruinée et diminuée.

De Gaulle l’a prise deux fois, alors qu’elle était au fond de l’abîme ou qu’elle y roulait, et l’a remise sur pied par la seule force de sa volonté. Il l’a sortie, à l’admiration du monde, de cette infernale guerre d’Algérie. Il a débarrassé les Français d’un siècle d’illusions coloniales et de la quatrième république en 1958. Il les a débarrassés des Anglais, et deux fois : la première en 1958, quand ils ont voulu torpiller le marché commun de l’extérieur (sur la zone de libre-échange) ; la seconde, alors qu’ils s’apprêtaient à le torpiller de l’intérieur. Il a dit non aux États-Unis qui voulaient empocher la bombe atomique. C’est un héros de l’histoire. De plus, il a institué l’élection du président de la République au suffrage universel, c’est-à-dire qu’il tient son pouvoir du peuple et non pas de la Chambre des députés. Il a achevé des travaux d’Hercule. L’efficacité de l’État, l’indépendance de la France, l’image de la France dans le vaste univers, tout cela ne s’est fait que par une série de coups de force. Il savait fort bien que toutes ses constructions et réalisations étaient fragiles, mais il est resté, malgré son âge, pour consolider ces structures édifiées à la hâte. Il a toujours forgé du neuf. À chacune de ses conférences de presse, tout le monde se demandait ce qu’il allait encore inventer. Le 18 juin 1940, c’était ça. Les autres ne voyaient qu’un trou noir, et des façons de s’arranger le moins mal possible avec le malheur. Lui, il a vu ce que personne ne voyait, ne pouvait voir. Il a vu la flamme, la résistance, la présence dans la victoire. Il n’avait jamais attendu que l’histoire vienne à lui. Il l’a suscitée, il l’a provoquée, il l’a faite. Il n’a déçu personne. Il était l’homme d’une situation absolue.

Le parcours du président Michel Aoun est connu. Mais le temps presse. Tout le monde attendait à ce que le président fort honore ses promesses. Malheureusement, le pays ne s’y prêtait pas, ou plutôt les circonstances ont voulu que rien ne soit fait. Mais il n’est jamais trop tard. Il lui reste quelque huit mois à gouverner. Le ministre Gebran Bassil a dit tout haut ce que tout le monde dit tout bas. On n’a pas laissé au président fort l’occasion de montrer sa force et honorer ses promesses. Michel Aoun peut se rattraper. Tout d’abord un référendum doit être organisé pour que le peuple puisse se prononcer sur l’élection du président au suffrage universel. Si le peuple approuve, l’élection du futur président se fera illico après un changement de la Constitution.

Alors il sera facile au président et à son gouvernement de diriger le pays et ainsi mettre tout le monde à contribution. Cela veut dire que le peuple règne, les ministres gouvernent et les directeurs généraux administrent. Ainsi les fonctions des directeurs généraux sont essentiellement militantes. Ce sont les ministres du premier degré, ce sont les contremaîtres de l’atelier gouvernemental. Ils sont, ils doivent être largement rétribués, afin que l’État ait la faculté de choisir des hommes capables, et ne soit pas condamné à se contenter des avortons du barreau, de la littérature, de l’industrie et du commerce.

Le président élu au suffrage universel tient sa force du peuple et non plus du Parlement. C’est à ce moment-là qu’on peut dire que le président est fort. En concentrant l’autorité et en divisant le travail, cette réforme donne au pouvoir l’unité qui lui manque et imprime à l’expédition des affaires l’impulsion sans laquelle la centralisation, au lieu de jaillir comme une source, croupit dans un marais.

Enfin cette réforme donne les moyens d’exercer sur les délibérations de l’Assemblée législative une salutaire influence, en ce qu’elle permet aux ministres, tout en se réservant, eux, pour les occasions solennelles, d’opposer toujours l’homme spécial au discoureur superficiel. Ce n’est qu’en constituant un pouvoir dont les ressorts soient simples que l’on constituera un pouvoir dont l’action est forte.

Là où le pouvoir est faible, là où le pouvoir n’a pas de durée, la liberté n’a pas d’avenir. La liberté a donc grand intérêt à ce que le pouvoir soit durable et fort ; de son côté, le pouvoir a un égal intérêt à ce qu’aucune révolution ne puisse promettre plus qu’il n’a donné. Mais la liberté non limitée, c’est l’anarchie ! Erreur profonde, erreur fatale ! L’anarchie n’éclate en bas que lorsqu’elle existe en haut. L’anarchie n’est dans la rue que lorsqu’elle est dans le pouvoir. Or un président fort doit taper fort pour changer le système et sauver la république.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

C’est une chose dangereuse d’ordonner la vie des gens et je me suis toujours étonnée de la confiance des politiciens, réformateurs et autres qui sont préparés à prendre des mesures qui altèrent leurs manières, leurs habitudes et leurs points de vue.Mais il y a un personnage qui a façonné l’histoire en imposant à ses compatriotes des mesures et des lois pour le bien de son pays....

commentaires (2)

Cher Bail ¹1111¹¹1¹¹11¹¹¹111¹1111¹11¹111

Teresa INGEGNO

18 h 59, le 05 janvier 2022

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Commentaires (2)

  • Cher Bail ¹1111¹¹1¹¹11¹¹¹111¹1111¹11¹111

    Teresa INGEGNO

    18 h 59, le 05 janvier 2022

  • Cher Bassil, vous êtes jeune vous avez devant vous la possibilité (capacité ? ) de réaliser votre desir et ambition. Je considère le buts nécessite sense du devoir

    Teresa INGEGNO

    18 h 40, le 05 janvier 2022

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