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Nos Lecteurs ont la Parole

La magie de Noël

Dans L’Orient-Le Jour du 20 décembre 2021, une photo montre quatre soldats libanais portant à bout de bras un sapin de Noël. La photo date du 23 décembre 1987, c’est-à-dire au beau milieu de la guerre civile libanaise. La scène se déroule quelque part sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth-Ouest (majoritairement musulmane) de Beyrouth-Est (majoritairement chrétienne). La photo montre un « no man’s land » d’une désolation indescriptible. Le paysage lugubre glace le sang. La destruction intégrale des immeubles témoigne de la hargne des combats. La rue est jonchée de gravats, de tiges de métal et d’autres objets innommables. Ce qui frappe surtout dans cette photo est le contraste incongru des couleurs : le quartier fantôme est de couleur grise maussade ; par contre, le sapin brille de mille couleurs : verte, rouge, jaune, bleu et rose. La présence de ce sapin rayonnant au beau milieu d’un spectacle apocalyptique digne d’un film de science-fiction est fortement symbolique. On a l’impression que le sapin nargue effrontément les dieux de la guerre et de la mort. Contre vents et marées, le sapin se veut imposant et triomphant, à l’instar des cèdres millénaires du Liban.

Cette photo du sapin et des soldats évoque étrangement le film Joyeux Noël écrit et produit par le Français Christian Carion. Le scénario du film est inspiré d’une histoire vraie. La scène principale du film se déroule la veille de Noël en 1914. Une bataille des tranchées oppose les forces allemandes aux forces françaises et britanniques lors de la Première Guerre mondiale. Ce soir-là, un événement majeur va bouleverser le déroulement des évènements. Tout commence lorsqu’un soldat allemand brandit un sapin de Noël et commence à fredonner une chanson de fête. Les soldats des tranchées françaises et britanniques sont pris par surprise par cette scène insolite. Après un moment d’hésitation, ils déposent leurs armes et vont à la rencontre de l’ennemi allemand. Les soldats se serrent la main. Ils échangent des cigarettes et des chocolats. Ils se souhaitent un joyeux Noël. Ils exhibent les photos de leurs familles qu’ils ont laissées pour aller à la guerre. Une métamorphose dramatique se produit : les soldats découvrent alors que cet ennemi, jadis sans visage et sans voix, n’est pas cette créature immonde qu’on voudrait lui faire croire. En fait, c’est un être humain qui nous ressemble à tout point de vue. Il possède les mêmes sentiments, les mêmes soucis, les mêmes craintes et les mêmes espoirs que les nôtres. Les soldats déposent les armes et délaissent leurs tranchées. Au lieu de s’entre-tuer, ils décident de fraterniser.

Seule la magie de Noël peut engendrer un tel miracle de paix et d’harmonie. Cette fête est incontestablement le plus beau cadeau céleste que l’homme puisse recevoir. Elle renforce les liens familiaux tout en prônant une fraternité universelle. De façon subtile, Noël porte un message d’amour sublime. Il nous rappelle, d’année en année, que Dieu nous aime profondément en toute humilité et en toute simplicité.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dans L’Orient-Le Jour du 20 décembre 2021, une photo montre quatre soldats libanais portant à bout de bras un sapin de Noël. La photo date du 23 décembre 1987, c’est-à-dire au beau milieu de la guerre civile libanaise. La scène se déroule quelque part sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth-Ouest (majoritairement musulmane) de Beyrouth-Est (majoritairement chrétienne). La...
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