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Politique - Éclairage

Arabie-Liban : il y a bien un après-Macron

Le royaume cherche à construire un front diplomatique uni anti-Hezbollah.

Arabie-Liban : il y a bien un après-Macron

Le sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 14 décembre à Djeddah. Bandar al-Jaloud/ Saudi Royal Palace/AFP

Pour l’Arabie saoudite, le Liban est redevenu un sujet. Alors que la plupart des observateurs n’étaient pas très optimistes quant aux effets de la rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, à Djeddah le 4 décembre, il semble que celle-ci a au contraire convaincu les Saoudiens de remettre le pied à l’étrier. À des conditions précises, toutefois, et sans pour autant adopter une politique moins agressive vis-à-vis du Hezbollah. « La visite de Macron a fait son effet », se félicite un diplomate français, sous le couvert de l’anonymat. Au cours de la discussion, Emmanuel Macron aurait réussi à convaincre son interlocuteur de la nécessité d’empêcher l’effondrement total du Liban, arguant notamment que celui-ci pourrait avoir des répercussions sur le Golfe. L’Arabie saoudite misait pourtant ces derniers mois sur le fait que la détérioration de la situation dans le pays allait affaiblir le Hezbollah et pousser le reste de la population à se retourner contre lui. Mais Riyad semble prêt à revoir une partie de ses calculs, constatant peut-être que la formation chiite s’en sort mieux que les autres en période de crise, et que son retrait contribue aussi à faire son jeu. De sources concordantes, L’Orient-Le Jour a appris que le président français n’est toutefois pas parvenu à obtenir de MBS une promesse d’aides directes aux forces de sécurité et à l’armée, dont la stabilité est une priorité pour les Occidentaux.

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L’Arabie saoudite reste prudente et n’est pas prête à se réinvestir au Liban sans avoir au préalable inversé le rapport de force. Mais elle est sensible à l’argument de la France et d’autres pays qui tirent dans la même direction. Peu avant le déplacement du locataire de l’Élysée, une rencontre a été organisée entre des membres de l’ambassade britannique à Beyrouth et des responsables saoudiens dans le même objectif de convaincre les Saoudiens de modifier leur position. « Vous avez de nombreux alliés au Liban, ils doivent être appuyés, pas abandonnés », ont dit les diplomates britanniques à leurs homologues saoudiens, d’après des sources concordantes ayant assisté à la réunion. Celle-ci a été suivie d’un entretien entre l’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, qui se trouve à Riyad depuis la quasi-rupture des relations diplomatiques avec le Liban le 29 octobre dernier, et l’ambassadeur britannique en Arabie saoudite. Les deux parties sont convenues de la nécessité de porter intérêt au dossier libanais. Riyad est notamment inquiet du fait que son retrait puisse permettre au Hezbollah d’effectuer une percée dans les rangs de la communauté sunnite qui, bien que majoritairement hostile au parti chiite, pourrait se retrouver sans leadership affirmé si le chef du courant du Futur Saad Hariri décide de ne pas se présenter aux élections législatives de 2022. Les Saoudiens comptent aborder cette question avec plusieurs responsables sunnites ainsi qu’avec leurs autres alliés sur la scène libanaise. Le royaume a récemment reçu Melhem Riachi (Forces libanaises) et Waël Bou Faour (Parti socialiste progressiste) dans ce qui ressemble à une volonté de poser les premiers jalons de sa stratégie au Liban. Selon une source diplomatique saoudienne, d’autres invitations à des personnalités sunnites, chrétiennes et même chiites indépendantes pourraient suivre.

Avec Le Caire à mi-chemin

C’est dans cette même dynamique que l’Arabie s’évertue à construire un front diplomatique uni avec les autres pays arabes sur la question libanaise. Lors du sommet de coopération du Golfe qui s’est tenu mardi à Djeddah, le royaume a rallié tous les autres membres à sa vision sur ce dossier. Le communiqué final a insisté sur le respect de la souveraineté, en désignant le Hezbollah comme une organisation terroriste qui déstabilise la sécurité et la stabilité des pays arabes. Non seulement MBS a réussi à entraîner le Qatar et Oman dans cette direction – alors que les deux pays ont des relations moins hostiles avec l’Iran, le parrain du Hezbollah–, mais la déclaration a en plus été complétée par une position claire selon laquelle toute agression contre l’un des États du Golfe est considérée comme une attaque contre tous.

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En plus des pays de la péninsule Arabique, l’Arabie saoudite veut aussi obtenir le soutien de l’Égypte. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, s’est rendu à Riyad la semaine dernière. « Le Liban était à l’ordre du jour », assure un diplomate arabe, qui a requis l’anonymat. Profitant du retrait saoudien, l’Égypte s’est particulièrement investie sur la scène libanaise au cours de ces derniers mois, tentant de se placer comme le nouveau parrain de la communauté sunnite. Le Caire avait jusqu’ici une politique beaucoup moins frontale que celle de Riyad, en témoigne sa volonté de fournir du gaz au Liban via la Syrie de Bachar el-Assad, allié du Hezbollah. Malgré son hostilité à l’Iran, l’Égypte n’en fait pas son principal ennemi au Moyen-Orient et a pour priorité au Liban d’empêcher l’effondrement des institutions, et en particulier de l’armée. Mais les deux pays ont récemment rapproché leurs positions. « L’Égypte est prête à intensifier sa coordination avec l’Arabie sur la question iranienne, et plus particulièrement sur le dossier libanais », dit le diplomate arabe précité.

Les deux pays se retrouveraient à mi-chemin : Riyad est d’accord pour se réinvestir à condition de mettre en avant le sujet Hezbollah. Pour le royaume, la carte égyptienne est doublement importante, sur le plan symbolique et diplomatique, dans l’esprit notamment d’éloigner Damas de Téhéran sur la question libanaise, dans le cas où la Syrie serait tentée de se réinvestir au Liban. « L’Arabie souhaite être plus présente au Liban, mais elle a besoin pour cela du soutien des autres acteurs », résume un responsable du Golfe. Selon lui, Riyad va désormais coordonner son action avec Paris et Le Caire avant de définir les prochaines étapes, tout en refusant qu’un autre pays du Golfe s’investisse sur la scène libanaise avant qu’elle n’y fasse son retour.

Pour l’Arabie saoudite, le Liban est redevenu un sujet. Alors que la plupart des observateurs n’étaient pas très optimistes quant aux effets de la rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, à Djeddah le 4 décembre, il semble que celle-ci a au contraire convaincu les Saoudiens de remettre le pied à l’étrier. À des...

commentaires (12)

IL Y A BIEN UN APRES MACRON. IL SERA PIRE QUE L,AVANT MACRON. C,ETAIENT DES MESURES ECONOMIQUES. DES LORS SE SONT DES CONDITIONS POLITIQUES AUSSI. L,ELIMINATION DES MERCENAIRES IRANIENS. LES ENTURBANES LES PREMIERS.

JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

00 h 32, le 18 décembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • IL Y A BIEN UN APRES MACRON. IL SERA PIRE QUE L,AVANT MACRON. C,ETAIENT DES MESURES ECONOMIQUES. DES LORS SE SONT DES CONDITIONS POLITIQUES AUSSI. L,ELIMINATION DES MERCENAIRES IRANIENS. LES ENTURBANES LES PREMIERS.

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    00 h 32, le 18 décembre 2021

  • Ils n’ont qu’à aider Tripoli que le peuple souffre et ils sont des sunnites

    Eleni Caridopoulou

    18 h 07, le 17 décembre 2021

  • Il faut comprendre ce ne chose très simple un pays travaille POUR CES INTÉRÊTS ET NON POUR LES INTÉRÊTS DES AUTRES … LE 3 QUART DES VIREMENTS AU LIBAN VIENNENT DES OAYS DU GOLF …. PAS DE LIRAN NI DU YÉMEN

    Bery tus

    17 h 57, le 17 décembre 2021

  • ??☝☝

    Attié Adel

    15 h 03, le 17 décembre 2021

  • "Le royaume cherche à construire un front diplomatique uni anti-Hezbollah" . Comme c'est lamentable. Et s'ils commençaient par arreter le genocide au Yemen . Est ce que l'argent donne le droit de massacrer advitam eternam les yemenites. A ce qu'on sache les yemenites sont chez eux au Yemen ! Pas les saoudiens, ni les emiratis .... Ils ont rassemblés des milliers de mercenaires pour detruire ce pays en toute impunité ! L'argent achete le droit de tuer et l'occident hypocrite qui avalise tout en faisant la comedie comme le grand "comedien" Macron

    nabil zorkot

    14 h 10, le 17 décembre 2021

  • Force est de constater que l'ingérence saoudienne au Liban devient aussi pesante que l'iranienne d'autant que le Liban a toujours été l'arène idéale où les belligérants font leurs querelles de chiffonniers à nos dépens.

    Hitti arlette

    12 h 59, le 17 décembre 2021

  • Le monde entier peut s’allier pour sauver notre pays en vain. Les libanais sont eux mêmes le problème, et tant que des vendus restent au pouvoir pour nourrir les intérêts des fossoyeurs de notre pays et que le peuple ne se manifeste pas pour les en empêcher rien ni personne ne pourra sauver notre nation. Dans un pays où le peuple est divisé, le pouvoir est acheté la justice est soumise et l’armée le cul entre deux chaises nous ne pouvons pas prétendre à la liberté ni à la souveraineté et encore moins à sauver notre dignité en restant immobiles. Ce ne sont pas les aides financières qui sauveront le pays puisque depuis de décennies des milliards ont été injectés et ils se sont évaporés, partagés par les corrompus au pouvoir. Les libanais ne voient pas que les lascars qui se cramponnent à leurs postes ne leur veulent aucun bien et certains continuent à les défendre et à croire à leurs mensonges malgré tous leurs actes de vandalisme et les crimes commis contre eux. Allez trouver un peuple qui ressemble au notre dans le monde, ça n’existe pas.

    Sissi zayyat

    12 h 32, le 17 décembre 2021

  • Trêve de fanfaronades voire pantalonades. Le liban , de tout temps a (bien) vécu grâce aux pays du gulf. Que ce soit par le tourisme, que par les aides que par tous les investissements sans compte les emplois assurés aux libanais dans leurs pays. Que les pédants qui se croient "meilleurs" que ces pays ( qui ont leurs défauts, leurs mentalités mais cela les regarde ) ont été présents pour aider le liban. Avant guerre et après guerre ( que ce soit les accords de paix ou la reconstruction du pays). Donc l'arabie et les pays pétroliers, lorsqu'ils "se mêlent" de nos affaires c'est pour nous aider à sortir du pétrin dans lequel les libanais, palestiniens, syriens etc... nous enfoncaient et enfoncent encore (avec les iraniens actuellement). La FFA envoyée au liban en 1977 : Les saoudiens en faisaient partie. Il a fallu que les pro syriens voire syriens militaires les agressent pour qu'ils s'en retirent progressivement et la syrie était restées maîtresse au liban à l'époque. Contrairement aux iraniens qui n'investisssent que dans des missiles, guerres, menaces, idéologies jihadiste à la noix, l'arabie n'a jamais menacé la région militairement à partir du liban. Même pas politiquement. Donc Merci à M MACRON pour ses interventions pour aider le liban via le retour de l'oxygène saoudien au liban. Seuls certains orangistes ont une detestation envers l'arabie en général et le sunnisme politique au liban mais c'est leur problème et complexe. A eux de consulter un psy s'ils le souhaitent

    LE FRANCOPHONE

    12 h 22, le 17 décembre 2021

  • L,APRES MACRON VA REVENIR A L,AVANT MACRON A CAUSE DES CONNERIES DES NOTRES ET DE LA PRESENCE DU HEZBOLLAH IRANIEN SUR LE SOL NATIONAL.

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    09 h 10, le 17 décembre 2021

  • "L’Arabie saoudite misait pourtant ces derniers mois sur le fait que la détérioration de la situation dans le pays allait affaiblir le Hezbollah". Une très grave erreur d'analyse! C'est exactement l'inverse! Sinon, pourquoi le parti iranien s'acharnerait-il à détruire le pays si cela allait contre ses intérêts? Nasrallah a été très clair à ce sujet: sa stratégie vise à arracher le Liban au camp pro-occidental et le pousser vers l'Iran et la Chine.

    Yves Prevost

    07 h 24, le 17 décembre 2021

  • En termes plus simples: le principal obstacle au redressement économique du pays et à la stabilité politique est le Hezbollah et ses alliés (soumis) du CPL

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 15, le 17 décembre 2021

  • L'Arabie Saoudite est autant une calamité pour le Liban que le Hezbollah. Quant aux "Britanniques' ils sont à peine moins nuisibles que leurs maîtres étasuniens pour NOUS (Français et Libanais). Enfin le Macron est tout aussi malfaisant pour les Libanais que pour les Français. Il fait partie du complot contre les Peuples. Il gesticule dans tous les sens pour séduire les Français, à la veille des prochaines élections qu'il perdra même si elles seront truquées comme partout ailleurs; il sait à quel degré viscérale la France éternelle et les Français nourrissent pour le Liban (éternel, pas celui du Hezbollah ou d'autres fanatiques exotiques) un amour fraternel et même maternel. "Comme les Libanais nourrissent d'ailleurs un amour filial à l'égard de leur mère patrie supérieur à celui-là même des Français à l'égard de leur propre pays", me faisait remarqué hier le Prince Hugues de Bourbon à la tête d'une association caritative dédiée aux Libannais. Le Chef de la famille Bourbon-Parme, le Prince Sixte, qui connait le Liban depuis son adolescence est disposé au geste les plus fous et irresonnables pour ce pays qu'il considère comme nôtre, comme sien, silloloquant la promesse de Saint Louis faîtes à ses sujets Maronites. Tous les Princes du Royaume de France sont derrière Nous, Français et Libanais, et leur amour, leurs prières sont plus certaines que les gesticulations de tous les clowns sordides et les faux messies.

    Nicolas ZAHAR

    01 h 25, le 17 décembre 2021

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