Grosso modo, la définition de l’obscurantisme consiste en un système politique ou religieux qui vise à freiner la diffusion des connaissances, le progrès des classes sociales et l’amélioration des conditions de vie de ces dernières.
L’obscurantisme s’oppose à l’émancipation des peuples. Il refuse leur progrès. Il est contre la libre-pensée et encourage l’intégrisme.
Le Liban actuel est pris entre ces deux courants. Il oscille entre un pouvoir qui applique l’obscurantisme, le clientélisme, le favoritisme et l’ignorance (quoiqu’il prétende le contraire) et, d’un autre côté, une catégorie de citoyens qui tend corps et âme vers le changement, l’échange des idées, l’évolution, le respect des droits, l’égalité de tous devant la loi et vers plus de dignité humaine.
C’est un peu comme les dix siècles d’ignorance et de féodalisme du Moyen Âge – durant lesquels la soumission du vassal au suzerain était aveugle, totale et absolue – et les périodes qui leur ont succédé, notamment le siècle des Lumières (XVIIIe).
C’est, si vous voulez, Voltaire, Rousseau, Montesquieu et Diderot contre l’abêtissement et l’abrutissement des masses, contre l’indigence, l’avilissement, la soumission et la spoliation des droits.
C’est l’État de droit contre l’État policier. C’est la liberté de pensée, d’opinion et d’expression contre le contrôle de la censure de cette Dame Anastasie au mauvais caractère. Ce sont les initiatives personnelles encouragées, les rêves, les aspirations, l’épanouissement et le rayonnement. C’est l’éclosion des penseurs, des philosophes, des inventeurs et des génies contre la pensée unique (et inique), la mainmise, l’intolérance et le refus de l’autre différent. C’est la liberté responsable contre l’assujettissement. C’est l’ouverture d’esprit contre les mentalités obtuses et bornées. Ce sont les inventions, l’art, l’ingéniosité, la culture et l’intellect contre la médiocrité, l’analphabétisme et l’illettrisme des individus. C’est la culture de la vie contre celle de la mort. Le blanc contre le noir. L’élévation contre la décadence. La lumière contre les ténèbres.
P-S : La censure communément appelée Madame Anastasie est représentée par une vieille dame revêche aux lunettes qui tient à la main une grosse paire de ciseaux.
Michel Antoine AZAR
Avocat à la cour
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