Voilà ce que l’enquête a révélé sur Congo Futur et plus généralement sur le clan Tajeddine :
– Les données de la banque BGFI ont mis en lumière l’existence d’un réseau de sociétés, officiellement indépendantes de Congo Futur, mais effectivement géré par les mêmes individus. Ces entreprises ont pu prospérer avec le concours de la BGFI de 2012 à 2017. Cette dernière leur a permis d’accéder au système bancaire international.
– Les entreprises de ce réseau ont ainsi transféré quelque 91 millions de dollars vers des comptes aux Émirats arabes unis appartenant à Kassem Tajeddine. Cet autre membre de la fratrie, sanctionné par les États-Unis en 2009, a reconnu devant la justice américaine en 2018 avoir utilisé ces comptes pour blanchir de l’argent. Ces entreprises ont par ailleurs effectué d’importants transferts de nature suspecte entre elles, impliquant des transactions de centaines de milliers de dollars par virements uniques, ainsi que de larges dépôts en liquide, sans aucune référence à des marchandises échangées.
– Les documents fuités montrent également que l’une des entreprises de ce réseau a transféré plus de un million de dollars à une société-écran sous le contrôle effectif du clan Kabila et par ailleurs impliquée dans un scandale de détournement de fonds révélé par « Congo Hold-up ».
– La fuite montre par ailleurs que 11 millions de dollars ont été transférés de la BGFI vers Bankmed Suisse. Ces transferts ont été réalisés depuis des comptes appartenant à des entreprises liées à Congo Futur vers un compte lié à Kassem Tajeddine, malgré les sanctions américaines. Les banques correspondantes et certains employés de la BFGI avaient pourtant sonné l’alerte à plusieurs reprises, mais les transferts ont continué entre 2011 et 2015.
– Enfin, quelque 7,14 millions d’euros de fonds européens ont été versés à une société appartenant au réseau Congo Futur qui, à son tour, a transféré des millions sur des comptes contrôlés par Kassem Tajeddine.
Vous avez des questions sur cette enquête, ses conclusions, sa réalisation ? Posez-les à notre journaliste Nada Maucourant Atallah, en envoyant un email à redaction@lorientlejour.com, elle vous répondra demain jeudi sur www.lorientlejour.com à 17h (heure Beyrouth).
La haute finance et le terrorisme, même racines, même combat.
12 h 08, le 24 novembre 2021