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Politique - Gouvernement

Le Premier ministre a déjà eu une réunion informelle avec son équipe

Le cabinet prévoit sa première rencontre officielle aujourd’hui pour la mise sur pied de la sous-commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle.

Le Premier ministre a déjà eu une réunion informelle avec son équipe

Le nouveau Premier ministre, Nagib Mikati, se serait mis au travail dès samedi. Mohamed Azakir/Reuters

Chaque minute compte désormais dans une situation de crise aussi critique que celle que vit le Liban et que doit affronter le nouveau gouvernement présidé par Nagib Mikati. Le mot d’ordre est clair et le Premier ministre l’a réitéré à plusieurs reprises : ce n’est pas le moment de parler politique ou de laisser les clivages prendre le dessus, la cohésion au sein de l’équipe est intimement liée à sa performance.

Un slogan que semblent rallier plusieurs ministres qui se sont exprimés jusque-là, notamment le ministre de l’Agriculture Abbas Hajj Hassan (Amal). Réaliste, celui-ci a indiqué samedi que « les rivalités politiques vont se poursuivre sans aucun doute », mais que « la priorité aujourd’hui est aux citoyens et à l’humain ». Un avis partagé par le nouveau ministre de l’Industrie, Georges Bouchikian (Tachnag), qui a indiqué que le moment n’est pas à la politique et aux rivalités.

Autant de slogans qui seront, en tous les cas, testés dès aujourd’hui. La première épreuve sera celle de la rédaction de la déclaration ministérielle dans ses deux volets politique et économique. Dès que la photo de famille traditionnelle sera prise, une réunion du gouvernement suivra pour notamment désigner les membres de la sous-commission chargée de plancher sur le contenu de la déclaration.

Dans les milieux du Premier ministre on est catégorique : le temps presse et personne n’a le luxe de tergiverser, en l’occurrence autour de la déclaration. Celle-ci tient également lieu de programme que l’exécutif soumettra au Parlement d’ici à un mois maximum pour obtenir sa confiance. Dans l’entourage de M. Mikati, on assure que le travail sur la déclaration sera expéditif et ne devrait en principe poser aucun problème, aussi bien pour ce qui est de l’orientation politique du cabinet que des solutions économiques à mettre en chantier.

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M. Mikati avait indiqué à L’Orient-Le Jour, peu après l’annonce, vendredi, de la mise en place du gouvernement avoir déjà élaboré un plan complet pour une sortie de crise, « fondé sur des études approfondies de la situation économique ». Il a également déclaré avoir pris contact avec les donateurs internationaux et les organismes censés aider le Liban à remonter la pente, notamment le Fonds monétaire international (FMI). Il n’a toutefois donné de détail ni sur la teneur de ce plan si sur sa vision économique.

Selon notre chroniqueur politique, Mounir Rabih, le volet politique de la déclaration – notamment la position officielle de l’exécutif sur la question de la résistance – ne posera pas de problème. La solution serait déjà toute trouvée : le cabinet reprendra mot pour mot la formule du gouvernement sortant de Hassane Diab, elle-même empruntée à la déclaration du gouvernement précédent de Saad Hariri. Le texte précisait qu’« aucun effort ni aucune résistance ne sera épargnée pour libérer le reste du territoire occupé et protéger le Liban face aux ambitions israéliennes », mais nuançait en même temps que cette tâche incombait au peuple libanais et non au seul Hezbollah. Une manière d’éviter la mention du célèbre triptyque – armée, peuple, résistance – auparavant imposé à plusieurs cabinets.

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En principe, la nouvelle formule ne devrait pas poser problème, principalement au Hezbollah, qui compte donner son appui total au nouvel exécutif. Le feu vert du parti chiite serait octroyé dès aujourd’hui, lors d’une intervention du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, à en croire Kassem Kassir, un journaliste proche de la formation pro-iranienne.

C’est le dossier économique qui risque, selon notre chroniqueur, de susciter des débats dans la mesure où l’unanimité autour des idées élaborées en amont par M. Mikati n’est pas nécessairement garantie. À ce sujet, les sources proches du chef du gouvernement indiquent qu’il vaut mieux ne pas anticiper ni prédire des complications à ce stade.

Réunions préliminaires

Le chef du gouvernement n’a toutefois pas attendu que soient achevées les discussions autour de la déclaration pour commencer à travailler, assure-t-on de même source. Après avoir créé un groupe WhatsApp incluant tous les membres du cabinet pour une communication plus efficace, M. Mikati a réuni dès samedi ses ministres pour récolter leurs idées et propositions concernant leurs départements respectifs. Il a par la même occasion échangé avec eux sur la teneur de la déclaration ministérielle et rassemblé en un second temps les ministres sortants (Affaires sociales, Économie et Santé) concernés par la carte d’approvisionnement et leurs successeurs pour que les échanges sur ce dossier, considéré urgent, puisse s’établir au plus tôt. « M. Mikati a voulu à cette occasion s’assurer que les fonds destinés à financer cette carte étaient disponibles », peut-on lire dans un document écrit distribué à la presse.Dans son premier discours sur le perron de Baabda immédiatement après l’annonce de la formation du cabinet, le Premier ministre s’est engagé à lever les subventions et a justifié sa décision par l’épuisement des réserves nécessaires, à la BDL, pour continuer à financer ce mécanisme.

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Jeudi dernier, les ministres sortant de l’Économie et des Affaires sociales avaient annoncé le lancement de la distribution de la carte d’approvisionnement. Dès octobre, près de 500 000 familles devront recevoir un montant moyen de 93 dollars ou son équivalent en livres au taux du marché libre.

Adoptée en juin, la carte d’approvisionnement est un dispositif d’aide financière directe devant servir de substitut aux mécanismes de subventions mis en place dès octobre 2019 par la Banque du Liban, officiellement pour limiter la hausse des prix en livres de certains produits importés : blé, carburant, médicaments ou encore matériel médical. Ces mécanismes ont commencé à être levés au cours des derniers mois. Le dernier encore en place, qui couvre les importations d’essence, de mazout et de gaz domestique, devrait être définitivement supprimé dans les jours qui viennent.

Lors de leur conférence de presse du 9 septembre, les ministres Ramzi Moucharrafiyé et Raoul Nehmé ont indiqué que le mécanisme est principalement financé par un crédit exceptionnel de 556 millions de dollars ouvert auprès de la Banque du Liban et d’autres sources de financement, notamment via la Banque mondiale et les droits de tirage spéciaux (DTS) versés par le Fonds monétaire international.

Chaque minute compte désormais dans une situation de crise aussi critique que celle que vit le Liban et que doit affronter le nouveau gouvernement présidé par Nagib Mikati. Le mot d’ordre est clair et le Premier ministre l’a réitéré à plusieurs reprises : ce n’est pas le moment de parler politique ou de laisser les clivages prendre le dessus, la cohésion au sein de l’équipe...

commentaires (2)

La barre de la performance est bien haute pour lui, après les 97% de Diab

M.E

09 h 34, le 13 septembre 2021

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Commentaires (2)

  • La barre de la performance est bien haute pour lui, après les 97% de Diab

    M.E

    09 h 34, le 13 septembre 2021

  • Que Miqati demande a ses ministres, par commencer par son ministre de l'information, de bien vouloir se la fermer avant qu'ils ne produisent des résultats. Merci.

    Mago1

    04 h 26, le 13 septembre 2021

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