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Politique - Élections

La société civile met en garde contre un report délibéré des législatives

Quatre associations militant pour la tenue des élections dénoncent « l’indifférence du pouvoir politique, et le non-respect des délais légaux et constitutionnels ».

La société civile met en garde contre un report délibéré des législatives

Quatre associations de la société civile ont mis en garde contre un ajournement sine die des législatives. Photo DR

Quatre associations de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme hier et mis en garde contre un report délibéré des prochaines législatives, prévues au printemps 2022. LADE (Association libanaise pour des élections démocratiques), la Fondation Maharat, l’Union libanaise des personnes à handicap physique et l’Association libanaise pour la transparence ont dénoncé « l’indifférence du pouvoir politique et le non-respect des délais légaux et constitutionnels », lors d’une conférence de presse tenue au Club de la presse à Furn el-Chebbak. Ces associations ont également lancé une « coalition pour la réforme électorale » afin de garantir la tenue des élections à temps. « Nous craignons un report délibéré des législatives », confie à L’Orient-Le Jour Ali Slim, responsable au sein de la LADE, qui souligne qu’à moins d’un an du scrutin, les autorités n’ont toujours pas désigné une nouvelle commission nationale pour la supervision des élections. « La commission qui a travaillé lors des législatives de 2018 n’a pas été démise de ses fonctions après la fin des élections. Elle ne peut donc pas être considérée comme démissionnaire, mais elle n’a pas les moyens non plus pour travailler », souligne M. Slim.Roula Mikhaël, directrice exécutive de la Fondation Maharat, appelle également à la vigilance pour éviter que les législatives ne soient indéfiniment ajournées. « Les préparatifs pour les élections devraient commencer dans près d’un mois et demi. Or, le sort de la commission nationale pour la supervision des élections n’est toujours pas clair. Son mandat aurait dû expirer six mois après les dernières législatives, mais elle est toujours là. On ne sait pas si elle sera reconduite ou si une nouvelle commission sera formée », explique-t-elle.

Dysfonctionnements

Les préparatifs pour les législatives, qui devraient être suivies l’année prochaine par les municipales puis la présidentielle, sont déjà menacés par de nombreux dysfonctionnements relevés par Ali Slim. « Pour commencer, les élections partielles n’ont toujours pas été tenues », souligne ce militant qui rappelle que onze sièges parlementaires sont vacants après la démission de huit députés au lendemain des explosions au port de Beyrouth et le décès de trois autres.

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Cet activiste relève par ailleurs que la loi électorale prévoit la création d’une carte magnétique qui permet de voter à partir de la ville de résidence. Elle prévoit également six sièges pour les députés qui représentent la diaspora, sauf qu’aucune indication n’a été donnée pour le moment sur le déroulement de ces processus. « Nous avons peur qu’ils décident d’aborder toutes ces questions à la dernière minute et qu’ils retardent les élections à cause de ces détails. Nous les invitons donc à en parler dès maintenant », indique M. Slim. Et de se demander également : « Quel taux de change sera adopté pour les dépenses des campagnes électorales ? Comment superviser ces financements avec la crise du secteur bancaire ? » M. Slim souligne en outre que « d’habitude, les candidats sont tenus d’ouvrir des comptes pour leur campagne qui ne sont pas protégés par le secret bancaire ». « Or, avec la crise, la tendance est à l’utilisation des espèces, ce qui rendra notre travail difficile », observe-t-il.

« Je ne pouvais pas garantir des élections honnêtes »

Sylvana Lakkis, présidente de l’Union libanaise des personnes à handicap physique, a été membre de la commission pour la supervision des élections en 2018, avant de claquer la porte. Elle indique que de nombreux obstacles risquent d’entraver le prochain scrutin. « Ce n’est pas normal d’avoir des ministres chargés de l’organisation des législatives qui se présentent en tant que candidats, comme par exemple le ministre de l’Intérieur ou celui des Affaires étrangères, qui occupent des postes-clés », lance-t-elle. « J’ai démissionné de la commission en 2018 parce qu’elle n’était pas impartiale. Elle n’avait pas non plus les moyens logistiques pour effectuer son travail, indique Mme Lakkis à L’OLJ. Je ne pouvais pas garantir des élections honnêtes et démocratiques comme promis lors de ma prestation de serment. J’ai donc préféré me retirer. »

Pour mémoire

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« J’appelle les citoyens à voter pour un programme électoral et non pour un leader lié à une communauté religieuse. Certains nous critiquent parce que nous parlons des élections alors que le pays s’écroule. Or, la situation actuelle est le fruit des mauvais choix que nous avons effectués lors des législatives précédentes. Si nous n’avons pas d’essence aujourd’hui par exemple, c’est parce que nous avons voté pour les mauvaises personnes », lance Sylvana Lakkis, qui appelle par ailleurs à la création de bureaux de vote adaptés aux personnes à besoins spécifiques.

Quatre associations de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme hier et mis en garde contre un report délibéré des prochaines législatives, prévues au printemps 2022. LADE (Association libanaise pour des élections démocratiques), la Fondation Maharat, l’Union libanaise des personnes à handicap physique et l’Association libanaise pour la transparence ont dénoncé...

commentaires (1)

"Certains nous critiquent parce que nous parlons des élections alors que le pays s’écroule". "la situation actuelle est le fruit des mauvais choix que nous avons effectués lors des législatives précédentes.". Les deux ont raison. Mais dans toute maladie, il faut considérer le traitement symptomatique et le traitement de fond. Autrement dit, traitement à court terme et à long terme. . Il faut se préoccuper des SEUX, et ne pas miser uniquement sur les prochaines élections (même si ei on peut en espérer une amélioration, elles n'a[pporteront pas un changement drastique). En attendant, des gens meurent de faim ou faute de soins.

Yves Prevost

07 h 09, le 12 août 2021

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Commentaires (1)

  • "Certains nous critiquent parce que nous parlons des élections alors que le pays s’écroule". "la situation actuelle est le fruit des mauvais choix que nous avons effectués lors des législatives précédentes.". Les deux ont raison. Mais dans toute maladie, il faut considérer le traitement symptomatique et le traitement de fond. Autrement dit, traitement à court terme et à long terme. . Il faut se préoccuper des SEUX, et ne pas miser uniquement sur les prochaines élections (même si ei on peut en espérer une amélioration, elles n'a[pporteront pas un changement drastique). En attendant, des gens meurent de faim ou faute de soins.

    Yves Prevost

    07 h 09, le 12 août 2021

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