Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, et le chef de l'Etat, Michel Aoun, ont échangé mercredi des "propositions et commentaires" concernant la mouture du gouvernement que le député de Tripoli a été chargé de former il y a deux jours. Ce dernier a dit après la réunion avoir eu le sentiment que le président Aoun a "accepté" ses propositions.
"J'ai présenté à Michel Aoun mes propositions concernant la mouture de mon cabinet et j'ai eu l'impression que celles-ci avaient été acceptées par le président", a déclaré M. Mikati de Baabda. "J'ai pris ses commentaires en considération et, si Dieu le veut, nous aurons bientôt un gouvernement", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la présidence. Répondant par ailleurs à une question des journalistes sur la date à laquelle le cabinet pourrait être formé, le milliardaire tripolitain a rétorqué : "le jour où vous me verrez porter un smoking". Selon une source informée de la réunion, citée par notre correspondante Hoda Chedid, Nagib Mikati a présenté au chef de l'État une liste de 24 ministres sans préciser de noms. Une nouvelle réunion doit se tenir demain entre les deux responsables. "Tout le processus de répartition des ministères est encore en cours", précise cette source. Le palais de Baabda a confirmé que M. Mikati a présenté une liste des ministères au président Aoun mais n'évoque pas le nombre des ministères en questions. Il a lui aussi indiqué qu'une nouvelle réunion doit se tenir jeudi après-midi pour poursuivre l'étude de cette liste.
Nagib Mikati s'était déjà rendu à Baabda la veille, à l'issue de discussions politiques avec les différents groupes parlementaires et députés indépendants concernant le programme et la composition de son équipe, attendue depuis près d'un an alors que le Liban traverse une grave crise socio-économique et financière. Il avait dans ce cadre promis mardi de former un nouveau gouvernement, qu'il a dit souhaiter "purement technocrate", dans les plus brefs délais.Dans un entretien téléphonique avec l'agence de presse américaine Bloomberg, le Premier ministre désigné Nagib Mikati a affirmé pour cela avoir "le soutien international nécessaire de la part de l'Union européenne et en particulier de la France". "J'ai confiance dans le fait que les États-Unis seront prêts à me soutenir également", a-t-il ajouté. Mais jusque-là, les capitales occidentales ont fait preuve de prudence dans leurs réactions à la désignation de M. Mikati. Commentant la crise au Liban, le Premier ministre désigné a concédé qu'il ne "pouvait pas éteindre le feu". "Mais je peux l'empêcher de se propager. C'est ce que j'ai l'intention de faire, et je l'espère, au cours des cent premiers jours de mon mandat", a-t-il assuré.
Mercredi, dans un entretien à la chaîne Sky News Arabia, l'ex-Premier ministre Saad Hariri, qui a jeté l'éponge le 15 juillet après neuf mois d'impasse politique, a exprimé une nouvelle fois son soutien à Nagib Mikati. "C'est dans l'intérêt du Liban que Nagib Mikati puisse réussir à former un gouvernement", a estimé le leader sunnite. "Nous le soutenons fortement", a-t-il ajouté.
Nommé déjà deux fois Premier ministre par le passé, le riche homme d'affaires a été nommé pour reprendre le flambeau de la formation du cabinet une dizaine de jours après la récusation de Saad Hariri. Il s'agit depuis fin août 2020 du troisième Premier ministre désigné pour former un gouvernement de "mission" réclamé à l'international, notamment par la France, qui a proposé en septembre dernier un plan de réformes économiques et de lutte anticorruption en contrepartie d'un déblocage d'une aide financière cruciale.
"Il n'y a plus de temps à perdre"
Avant ce nouvel entretien entre MM. Aoun et Mikati, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exhorté les autorités libanaises à former rapidement un nouveau gouvernement.
"Les Etats-Unis renouvellent leur appel à rapidement former un gouvernement" qui s'engage "à mettre en œuvre des réformes essentielles", a déclaré aux journalistes Jalina Porter, porte-parole du département d'Etat. De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, écrit sur Twitter que "la désignation de Nagib Mikati devrait être suivie de la formation rapide d'un gouvernement qui mettra en place les réformes requises pour rétablir la stabilité dans le pays". "Il n'y a plus de temps à perdre pour faire face à la crise économique et humanitaire croissante", a-t-il également averti.
Lundi, peu après la fin des consultations parlementaires, la France avait pris "note" de la désignation de M. Mikati. "L’urgence est désormais de former un gouvernement compétent et capable de mettre en œuvre les réformes indispensables au relèvement du pays, que tous les Libanais attendent", avait ajouté la porte-parole du Quai d'Orsay, avant d'ajouter que Paris "appelle l’ensemble des dirigeants libanais à agir en ce sens le plus rapidement possible. Leur responsabilité est engagée". L'Union européenne avait de son côté indiqué qu'il était d'une "importance cruciale qu’un gouvernement crédible et pouvant rendre des comptes soit formé au Liban sans délai, une équipe qui peut répondre à la sévère crise économique et sociale à laquelle le pays fait face".
curieux que personne, aucun politique Citoyen libanais ou pays quelconque n'evoque LA CONDITION ESSENTIELLE POUR QUE REUSSISSE UN NOUVEAU GOUV- A PART GEN.ROUKOZ : POUVOIRS EXCEPTIONNELS.difficile a obtenir? impossible? soit mais du diable qu'ils en parlent au moins, qu'ils l'exigent , NON ?
13 h 56, le 29 juillet 2021