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Politique - Consultations

Mikati : Consensus pour accélérer la formation du cabinet

Le nouveau Premier ministre désigné s’est concerté avec le président Michel Aoun après avoir recueilli l’avis de tous les groupes parlementaires.

Le nouveau Premier ministre désigné Nagib Mikati a fait état d’une convergence de vues avec le président Michel Aoun autour de la composition du nouveau gouvernement, après un premier round de pourparlers avec lui, hier soir. Il s’était auparavant entretenu avec les différents groupes parlementaires, en vue de mettre sur pied sa future équipe.

À l’issue de ces concertations, M. Mikati a fait état d’un « consensus de la part de tous les groupes pour accélérer au maximum la formation du nouveau gouvernement ». Cette étape cruciale, près d’un an après la démission de l’équipe de Hassane Diab, permettrait de « redynamiser le rôle de l’État après une longue absence », a-t-il estimé. « Il faut que les citoyens sentent que l’État est présent et se penche sur leurs préoccupations pour leur permettre de vivre en toute dignité, avec de l’électricité, du carburant, des médicaments », a-t-il poursuivi.

Nagib Mikati s’est ensuite rendu au palais présidentiel de Baabda, où il a informé le chef de l’État de la teneur des discussions avec les groupes parlementaires. « J’ai insisté sur la rapidité nécessaire pour former le gouvernement. Nous avons évoqué certains détails et nos opinions étaient de manière générale identiques. Nous aurons de nouvelles réunions dans les prochains jours et nous espérons avoir un gouvernement le plus tôt possible », a-t-il dit brièvement à sa sortie du palais. Selon notre correspondante Hoda Chédid, qui cite des sources informées de la réunion, un nouveau tête-à-tête entre le président et le Premier ministre désigné doit se tenir aujourd’hui.

Les concertations

Parmi les principaux groupes reçus durant la journée, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) a affirmé ne pas vouloir faire partie de la future équipe ni s’impliquer dans les tractations, indiquant toutefois être prêt à « faciliter » la mission du milliardaire de Tripoli. Le Hezbollah a de son côté préconisé la nomination de « spécialistes ayant une expérience de terrain » à la tête de certains ministères-clés, pour sortir de la crise.

M. Mikati avait débuté ses entretiens à 11h30 place de l’Étoile, au siège du Parlement, par une réunion avec le président de la Chambre Nabih Berry.Il s’est ensuite entretenu avec les anciens Premiers ministres Saad Hariri et Tammam Salam, qui ne se sont pas exprimés à leur sortie du Parlement, ainsi qu’avec le vice-président du Parlement Élie Ferzli. À la sortie de l’entretien, le vice-président de la Chambre a affirmé que « le Premier ministre désigné était responsable de la formation du gouvernement, suite aux concertations parlementaires », et ce « par la force de la Constitution car il est responsable du travail du cabinet » – prenant ainsi parti dans la bataille des prérogatives concernant les rôles du chef de l’État et du Premier ministre désigné dans la mise sur pied du gouvernement. Favorable à un cabinet de « spécialistes », il a concédé que le choix des noms revenait à M. Mikati en coordination avec le président de la République.

Premier groupe parlementaire reçu ensuite par M. Mikati, le bloc Berry, principalement affilié au mouvement Amal, a appelé à l’issue de sa réunion avec le député de Tripoli à ce que le gouvernement soit rapidement formé pour « répondre aux besoins des gens, à tous les niveaux ».

Le CPL ne veut pas participer au cabinet

Le groupe du courant du Futur de l’ex-Premier ministre Saad Hariri a de son côté indiqué ne pas avoir évoqué lors de sa réunion avec M. Mikati « la question du nombre de ministres ou de la distribution des portefeuilles ». « Nous n’avons rien demandé, c’est au Premier ministre désigné de former le cabinet », a assuré le député Samir el-Jisr au nom de son groupe, espérant toutefois que ce processus aura lieu rapidement. La future équipe devra « être constituée de technocrates et être capable de se mettre d’accord avec le Fonds monétaire international afin de placer le pays sur la voie du salut ».

Au nom du groupe aouniste, principalement composé de députés du Courant patriotique libre (CPL), le député Gebran Bassil a estimé que le fait que Nagib Mikati ait été désigné sans le soutien de cette formation « prouve » qu’elle ne fera pas partie de la majorité parlementaire. « Nous avons tenu le Premier ministre désigné au courant de notre volonté de ne pas participer au futur gouvernement et de ne pas nous impliquer dans sa formation », a-t-il ajouté, soulignant que son parti est toutefois prêt à « faciliter » cette procédure et « attend de voir la composition du cabinet et son programme pour décider de lui accorder ou non sa confiance ».

Expertise « de terrain »

« Ce qu’il faut, c’est que le gouvernement soit rapidement formé et que toutes les parties coopèrent », a déclaré de son côté Mohammad Raad au nom du groupe du Hezbollah, affirmant que son parti était prêt à coopérer. Il a préconisé que les futurs ministres des Finances, de l’Économie et de l’Éducation soient des « spécialistes et experts », pas uniquement des « bureaucrates, mais qu’ils aient de l’expérience de terrain ». M. Raad a affirmé que le parti chiite n’a pas demandé de portefeuille spécifique.

Le groupe parlementaire « National », composé notamment du mouvement des Marada, a de son côté indiqué que l’heure « n’est pas aux revendications pour obtenir un ministère ou un portefeuille ». « Nous sommes à la disposition de Nagib Mikati et du nouveau cabinet afin qu’ils puissent mettre un terme à l’effondrement », a déclaré le député Farid Haykal el-Khazen, exprimant toutefois son pessimisme quant au succès de la future équipe « au vu des expériences précédentes ». Il a par ailleurs soulevé le fait que le Premier ministre désigné ne dispose pas d’une couverture chrétienne suffisante, le groupe aouniste et les Forces libanaises ayant refusé de nommer un futur président du Conseil.

« La position des Forces libanaises est claire. Nous avons tenu Nagib Mikati au courant du fait que nous ne voulons pas participer au gouvernement », a lancé Georges Adwan, précisant que cette décision « n’est pas liée à la personne du Premier ministre désigné ». Concernant l’absence de couverture chrétienne à la désignation de ce dernier, le député a estimé que la « bataille » actuellement menée face à la crise n’est « ni chrétienne ni musulmane, mais oppose ceux qui ont mené le pays à la crise et ceux qui veulent le changement ».

Le nouveau Premier ministre désigné Nagib Mikati a fait état d’une convergence de vues avec le président Michel Aoun autour de la composition du nouveau gouvernement, après un premier round de pourparlers avec lui, hier soir. Il s’était auparavant entretenu avec les différents groupes parlementaires, en vue de mettre sur pied sa future équipe. À l’issue de ces concertations, M....

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