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Nos Lecteurs ont la Parole

Prendre de la graine avec Mario...

L’Italie est un pays merveilleux. Ses femmes, ses musées, ses clubs de foot, ses monuments, ses pizzas, ses pâtes… Bref, tout est parfait et dire que nous continuons à nous pâmer devant sa grandeur n’est nullement un euphémisme, mais bien une réalité.

Malheureusement, comme tout pays, il connaît ses crises. Elles n’apparaissent peut-être pas au grand jour et à toutes les sauces tout le temps, mais leur présence est souvent lourde. La dernière en date a été la troisième vague du corona qui continuait à prendre en otage la santé et la vie de beaucoup d’Italiens. Face à une telle déferlante sanitaire qui venait s’ajouter à une crise économique laissant un pays en lambeaux, le président italien a décidé de nommer un nouveau Premier ministre capable de tout remettre en place (ou presque). C’est ainsi qu’il mit en avant le nom de l’ancien grand argentier de la Banque centrale européenne : Mario Draghi. Sous son mandat, selon son biographe, la BCE s’est transformée d’un institut prudent à l’une des institutions les plus novatrices du monde.

La tâche est rude mais le nouveau Premier ministre n’en est pas à son premier essai. Il remet en place une procédure de vaccination rapide et, surtout, son principal objectif est de remettre l’économie italienne sur les rails. Le plan national de relance est doté de plus de 200 milliards d’euros, subventions européennes incluses, ce qui n’est pas loin de nous rappeler un autre plan de relance dont on fête, si mes calculs sont bons, le premier anniversaire sans jamais avoir été mis en application. Mais, dans certains cas, c’est l’intention qui compte.

Draghi met en place une équipe de techniciens pour relever le pays, histoire de nettoyer les déchets de son prédécesseur. Son but : réformer, réformer et encore réformer. Il l’a garanti à Ursula von der Leyen. « Elles permettent non seulement la mise en œuvre efficace et rapide des investissements, explique-t-il, mais aussi de surmonter les faiblesses structurelles qui ont longtemps ralenti la croissance. »

L’homme a conscience de la grandeur et de l’importance de son pays non seulement au niveau de la Vieille Europe mais aussi à l’international. Redonner au pays son aura et son poids international pour ne pas faire oublier qu’ils sont aussi importants que les autres, voire plus, est un credo de choc. Draghi n’est pas né de la dernière pluie. Les coups d’éclat, il connaît et n’hésite pas à faire entendre sa voix internationalement. C’est à ce titre que Clément Beaune, secrétaire d’État français aux Affaires européennes, a affirmé : « Parce qu’il est crédible au plan européen, il peut ouvrir des débats qu’aucun de ses prédécesseurs n’était capable d’ouvrir. »

De la crédibilité, il en faut à tout le monde et il faut être capable de l’acquérir par une certaine aisance et un charisme naturels doublés d’un caractère fort. Draghi a les ingrédients et a réussi à convaincre la plupart des grands partis de le laisser faire, en fermant les yeux sur certaines piques intestines. Avoir conscience que parfois, pour reconstruire, il faut savoir faire abstraction du passé car le passé ne mène à rien sinon à s’engluer plus dans des situations inextricables. Pour le moment, la formule marche. Les tensions se sont apaisées et le chef de l’exécutif travaille. Il n’est pas là pour camper sur ses positions mais pour trouver des solutions et redonner un éclat à son pays. Il n’oublie cependant pas qu’il n’a pas les mains totalement libres avec une opposition, sans doute légèrement en berne actuellement, mais qui l’attend au tournant.

Avec la méthode Draghi, l’Italie se relèvera-t-elle ?

Devons-nous nous inspirer de l’Italie pour acquérir la crédibilité qui nous manque cruellement ?

Est-ce que vraiment la donne change dans un pays comme le nôtre, notamment avec les incursions étrangères dans nos affaires intérieures ?

N’est-il pas le moment de grandir un peu ?

Ou doit-on faire confiance au chef du Parlement qui parlait sévèrement mais avec beaucoup de lassitude de « dernière chance » ?

Allons, les enfants, la cloche a sonné. Il est temps de rentrer dans les rangs.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

L’Italie est un pays merveilleux. Ses femmes, ses musées, ses clubs de foot, ses monuments, ses pizzas, ses pâtes… Bref, tout est parfait et dire que nous continuons à nous pâmer devant sa grandeur n’est nullement un euphémisme, mais bien une réalité.Malheureusement, comme tout pays, il connaît ses crises. Elles n’apparaissent peut-être pas au grand jour et à toutes les sauces...
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