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Nos Lecteurs ont la Parole

Moi, adolescent de 17 ans, rescapé de l’explosion du 4 août...

Je suis un adolescent libanais de 17 ans qui a été gravement blessé par l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020. Suite à la succession d’événements scandaleux au Liban depuis le début de la crise économique en 2019, mes parents ont pris la décision de déménager aux Émirats arabes unis, à Dubaï. J’aimerais partager mon sentiment au sujet de mon expérience sur ce plan car je pense qu’il reflète, d’une part, l’expérience d’un certain nombre d’adolescents libanais qui ont été contraints de quitter leur pays natal et, d’autre part, il reflète aussi à mon avis le vécu psychologique d’un jeune expatrié de mon âge.

Je ne peux pas nier le fait que mon départ du Liban était pour moi une échappée. Je suis certain que dans d’autres circonstances, moins désastreuses, ce besoin de partir ne se serait pas manifesté ; bien au contraire, cela m’aurait fait de la peine. Après un séjour de plus de huit mois aux Émirats arabes unis, je ne peux pas nier que mon attachement à mon pays d’origine se manifeste tous les jours, et de plus en plus. Se détacher brusquement des relations forgées en l’espace d’une quinzaine d’années ne semblait pas initialement difficile, aveuglé que j’ai été par la splendeur des gratte-ciel de Dubaï. Mais l’habitude reprend toujours le dessus et cet environnement qui fait partie de mon nouveau quotidien n’est plus suffisant pour combler la totalité de mon manque. Je peux donner l’impression que je ne suis pas satisfait de ma nouvelle vie quand en réalité j’en suis fortement reconnaissant.

Je dois admettre que mon intégration s’est faite avec beaucoup de facilité et que les connaissances se sont vite transformées en amitiés qui sont à mes yeux tout aussi précieuses que celles que j’ai eues précédemment. Ici, la qualité de vie, notamment la sécurité, me tranquillise et apaise mes inquiétudes. Par contre, le relief et la nature ne figurent pas dans ce désert. Je pense finalement que je ne peux pas nier le fait qu’habitude et attachement vont de pair et que désormais où que je sois, le manque est omniprésent.

17 ans

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Je suis un adolescent libanais de 17 ans qui a été gravement blessé par l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020. Suite à la succession d’événements scandaleux au Liban depuis le début de la crise économique en 2019, mes parents ont pris la décision de déménager aux Émirats arabes unis, à Dubaï. J’aimerais partager mon sentiment au sujet de mon expérience sur ce plan...

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