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Politique - Diplomatie

L'Italie prête à accroître son soutien au Liban à condition que le cabinet soit formé

Le président Aoun assure à Marina Sereni que les législatives de 2022 auront bien lieu à l'échéance prévue. 

L'Italie prête à accroître son soutien au Liban à condition que le cabinet soit formé

Le président libanais, Michel Aoun, recevant la vice-ministre italienne des AE, Marina Sereni, et une délégation, le 17 mai 2021 à Baabda. Photo Dalati et Nohra

La vice-ministre italienne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Marina Sereni, actuellement en visite au Liban, a affirmé lundi que son pays était prêt à "accroître son soutien" au pays du Cèdre, à la condition qu'un nouveau gouvernement, attendu depuis août dernier, soit formé.

Lors d'une réunion au palais Bustros, Mme Sereni et le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé,  "ont examiné la volonté de l'Italie d'accroître son aide, à condition qu'un gouvernement de salut soit formé. L'Italie s'est interrogée sur les alternatives possibles pour le gouvernement sortant, au cas où un nouveau cabinet ne pourrait pas être mis en place", précise un communiqué du ministère libanais. L'entretien a également porté sur "la position et le rôle de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), basée dans le sud du pays, à la lumière de l'escalade dans les territoires occupés". Dans ce contexte, Mme Sereni a assuré que son pays soutenait une cessation immédiate de la violence en Palestine.

Le Liban est sans gouvernement depuis plus de neuf mois, suite à la démission du cabinet de Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières de l'été dernier au port de Beyrouth. Le Premier ministre désigné Saad Hariri et le chef de l'État Michel Aoun, empêtrés dans des rivalités personnelles et politiques, s'accusent mutuellement de blocage du processus gouvernemental et ne se sont pas réunis depuis mi-mars.

Les élections de 2022
La ministre italienne s'est par ailleurs entretenue avec le président Aoun. Lors de leur réunion, ce dernier a affirmé que la formation du nouveau gouvernement était "la priorité actuelle" au Liban, "en dépit des obstacles internes et externes". "Nous déployons tous les efforts possibles pour y parvenir et mettre sur pied un cabinet dont la première mission sera de réaliser les réformes requises, de lutter contre la corruption et de mener à bien l'audit juricomptable", a ajouté M. Aoun, selon des propos rapportés par le bureau de presse de Baabda. Il a encore demandé à l'Italie d'aider le Liban à récupérer les "fonds qui ont été illégalement envoyés vers l'étranger et notamment vers des banques européennes". 

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Le chef de l'Etat a par ailleurs affirmé que les élections législatives et municipales, qui doivent se tenir en 2022, auraient bien lieu à l'échéance prévue, et ce "malgré les conditions difficiles que connait actuellement le pays". Certains observateurs craignent que ce scrutin législatif ne fasse l'objet d'un report, alors que la classe politique traditionnelle est conspuée par la rue depuis le soulèvement populaire de 2019. 

De son côté, Marina Sereni a confirmé, après son entretien avec M. Aoun, la solidarité "constante" de Rome envers le Liban et "sa volonté d'aider" le pays du Cèdre dans tous les domaines. Elle a rappelé que l'Italie était "immédiatement" venue en aide au pays après la double explosion du 4 août et avait notamment envoyé un hôpital de campagne pour accueillir les blessés. Elle a en outre annoncé avoir signé, dimanche soir, un accord de coopération avec l'Unesco afin de contribuer, à hauteur d'un million d'euros, à la restauration du musée Sursock, à Beyrouth, fortement endommagé par la déflagration. 

"Réformes profondes et structurelles"
Elle a réitéré que pour faire face aux "nombreux défis" auxquels il est confronté, le Liban doit impérativement "mener des réformes profondes et structurelles". "Il n'est plus possible de reporter" ces réformes, a-t-elle insisté, appelant à une formation rapide du gouvernement. A cette fin, l'Italie appelle toutes les parties à mettre de côté leurs divergences et à œuvrer dans l'intérêt du pays". Rome "soutient toutes les initiatives qui permettront de dépasser l'immobilisme actuel", a ajouté la ministre, qui a rappelé que l'Union européenne étudie actuellement tous les moyens à sa disposition pour prendre des mesures "équilibrées et efficaces" à cet effet. 

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Marina Sereni a également été reçue par Hassane Diab, au Grand Sérail, et elle doit encore se rendre à Bkerké pour rencontrer le patriarche maronite Béchara Raï. Elle avait effectué hier une visite dans une station de traitement des eaux usées dans la Békaa, construite et mise en service grâce à un financement italien, de même qu'elle a rencontré des ONG italiennes opérationnelles au Liban. 

En outre, la ministre d'Etat slovaque pour les Affaires étrangères et de l'Europe, Ingrid Brocková, effectue également ce lundi une tournée à Beyrouth, afin d'offrir des aides humanitaires urgentes, de visiter les différents projets lancés par Bratislava dans plusieurs régions du pays et d'inaugurer la nouvelle ambassade slovaque. Dans ce cadre, elle a été reçue par Charbel Wehbé. Lors de cette réunion, Mme Brocková a appelé les autorités libanaises à "se mettre au travail afin de résoudre la crise le plus rapidement possible, dans l'intérêt du peuple libanais".

La vice-ministre italienne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Marina Sereni, actuellement en visite au Liban, a affirmé lundi que son pays était prêt à "accroître son soutien" au pays du Cèdre, à la condition qu'un nouveau gouvernement, attendu depuis août dernier, soit formé.Lors d'une réunion au palais Bustros, Mme Sereni et le ministre libanais sortant des...

commentaires (4)

Aoun se veut au dessus de tout soupçon. Alors, il envoie à Macron une lettre, comme s'il n'était pas concerné par les tractations actuelles européennes en vue d'infliger des sanctions aux responsables du blocage ministériel actuel, aussi aux corrompus . En fait, c'est l'inquiétude du proche futur, qui amène ses conseillers à rédiger cette lettre. Mais, les choses sont bien claires, et les alibis peu convaincants.

Esber

23 h 29, le 17 mai 2021

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Commentaires (4)

  • Aoun se veut au dessus de tout soupçon. Alors, il envoie à Macron une lettre, comme s'il n'était pas concerné par les tractations actuelles européennes en vue d'infliger des sanctions aux responsables du blocage ministériel actuel, aussi aux corrompus . En fait, c'est l'inquiétude du proche futur, qui amène ses conseillers à rédiger cette lettre. Mais, les choses sont bien claires, et les alibis peu convaincants.

    Esber

    23 h 29, le 17 mai 2021

  • Entre l'Italie et les autres pays prêts à venir en aide au Liban, si le gouvernement était formé et des réformes entreprises ... Quel formidable revitalisation cela générerait... Rien que pour le Soudan ( pays tiers aux de la France, le président Macron vient de déclarer : "nous sommes en faveur d'une annulation pure et simple de notre créance envers le Soudan" soit 5 milliards de dollars,

    C…

    22 h 01, le 17 mai 2021

  • Faites vénir votre argent, aussi, Mr. Aoun quand vous êtes enfuis du Liban avec des valises pleines???

    Eleni Caridopoulou

    17 h 23, le 17 mai 2021

  • "...ce dernier, (le président Aoun) a affirmé que la formation du gouvernement était la priorité actuelle au Liban, en dépit des obstacles internes et externes..." Faudrait compter le nombre de fois qu'il a déjà déclaré cela à ses visiteurs...depuis des mois. Et, certainement, Marina Sereni a pris ses paroles très au sérieux, venant de la part de ce président qui se démène sans arrêt pour sauver le pays qu'il dirige si bien depuis le 31 oct. 2016 Elle doit aussi se dire que le peuple libanais a une chance inouïe...!!! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 02, le 17 mai 2021

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