Si Hazem Haddad lance sa première collection de sandales en 2018, lui qui vient du marketing et de la publicité, c’est surtout pour donner une chance à sa passion pour le design et la mode. La chaussure lui semble alors une option jouable, à la fois accessoire, objet d’art, sculpture... pourquoi pas. La chaussure du cordonnier débutant est la sandale, comme une ébauche de quelque chose qui pourrait devenir plus complexe mais qui se contente à ce stade d’une semelle et de brides. Une première tentative va ouvrir à cet enthousiaste les portes d’un univers inattendu. Du dessin à la chaussure va se tracer un parcours pour le moins initiatique au fil duquel l’amateur va devenir chercheur, apprendre auprès des artisans et des fournisseurs les moules, les formes et les matériaux les plus proches de son idée de la perfection. Ses équipes formées, il lui restera à offrir à sa marque sa propre expertise en branding. Sa griffe s’appellera HH The Brand et dans la forme du « H » on ne pourra s’empêcher de voir ce module, deux lignes parallèles traversées d’une perpendiculaire : un pied dans une sandale. Les collections seront simplement numérotées par ordre d’apparition. Entre la nouvelle ligne « Collection Four » et la deuxième génération de sandales HH, un hiver difficile se sera écoulé. Mais le printemps est de retour et la sensation d’un pied nu qui se glisse dans le confort rafraîchissant du cuir, orteils libérés, est incomparable. Dès ses premières créations, Hazem Haddad a cherché sa part de rêve sur le pourtour méditerranéen. Il y a eu ce voyage à Gouna, en Égypte, dont il est rentré avec une obsession du bleu ou plutôt des bleus pluriels de l’été qui définissent toutes les nuances de la paresse. Son premier hiver, avec des Salomé, des mocassins, des mules fermées, certaines à boucles et brides, s’inspirait de l’éruption d’un Etna fantasmé et laissaient apparaître, telle une lave psychédélique, des chaussettes de couleurs vives sous le noir vivant du cuir.
Un peu Zorba, un peu Esméralda
Alors que la belle saison revient sur fond de pandémie et de grandes difficultés économiques, Hazem Haddad n’abandonne pas la vision optimiste et légère qui sous-tend sa marque. Intemporalité, classicisme et minimalisme demeurent ses chevaux de bataille mais, cette fois, il les enfourche avec la nostalgie d’un âge d’or fantasmé, une idée du bonheur ancrée dans les années 1960, toute de simplicité et de liberté. L’été en sandales, c’est un peu Zorba le Grec, un peu Esméralda. « C’est un voyage en Méditerranée à une époque où les gens étaient satisfaits des petites choses, où des moments de pure magie étaient vécus sans efforts et nous laissaient le temps d’être reconnaissants pour tout ce que la vie nous apporte », raconte le créateur. Ce retour aux temps de la simplicité est irrigué de farniente et d’une conception de la vie insouciante et douce où « amis et voisins au bon cœur accueillaient l’étranger à bras et à cœur ouverts ».
Entièrement noire, audacieuse et intemporelle, cette collection, comme les précédentes, s’attache à la neutralité des genres et aux procédés éthiques, qu’il s’agisse de commerce équitable ou de souffrance animale.
La qualité des matériaux assure confort et durabilité. Chaque modèle est proposé en deux versions, sandale ou mule et le dollar est fixé à 6 500 LL. Le lancement a eu lieu le mercredi 5 mai à Beyrouth, suivi de Londres, Dubaï et Singapour. Une nouvelle collaboration exclusive en édition limitée avec un autre créateur libanais est en préparation. On ne demande qu’à découvrir !
Instagram: @hhthebrand
commentaires (2)
Soeur Emilie Jérôme de l'Enfant Jésus!!! Hahaha!! C'est assez vrai. (et c'est drôle!)
betty GILBERT SLEIMAN
17 h 30, le 17 mai 2021