Vingt décès et 544 nouveaux cas en 24h

Le Liban a enregistré 20 décès et 544 nouveaux cas de coronavirus durant les dernières 24 heures, selon le rapport publié mardi soir par le ministère de la Santé. Ce bilan quotidien porte à 533.685 le nombre cumulé des cas enregistrés depuis février 2020, parmi lesquels figurent 7.527 décès et 489.319 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, on dénombre 816 patients hospitalisés, dont 403 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 7,6 %.

L'immunité collective
Commentant la baisse des cas de contamination, le président de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a affirmé que le taux d'occupation des lits par des patients atteints de Covid-19 en soins intensifs et de manière générale avait diminué, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).  "Le vaccin et le respect des mesures barrières ont contribué à la baisse des chiffres", a-t-il estimé, précisant que "4,5% des Libanais avaient reçu deux doses de vaccin contre le coronavirus et 7% une seule dose". "Si le respect des gestes barrière et la vaccination se poursuivent, nous pourrions atteindre l'immunité collective à la fin de l'année", a-t-il prédit. "A partir du mois de juin, 173.000 (doses de) vaccins Pfizer arriveront chaque semaine", a-t-il annoncé à ce propos. M. Araji a ensuite appelé la population à s'inscrire sur la plateforme gouvernementale pour recevoir le vaccin car "le nombre de personnes enregistrées à ce jour est encore faible". "Le ministère de la Santé va mener un processus de vaccination de masse pendant la saison estivale. Il effectuera des visites dans diverses régions. Des centres de vaccination seront ouverts pour tous, même ceux qui ne sont pas inscrits sur la plateforme", a poursuivi le député, faisant état "d'une idée" à mettre en œuvre.

Trop tôt pour l'optimisme
Pour sa part, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a confirmé mardi la tendance à la baisse des décès, des hospitalisations et des cas de contaminations, mettant toutefois en garde contre un relâchement des citoyens et un manque de préparation du système de santé en cas de nouvelle vague ou de l'arrivée d'un variant du virus. "La baisse continue des indicateurs du coronavirus est la bienvenue", s'est réjoui le médecin dans un tweet. "Devrions-nous être prudemment optimistes, du moins en ce qui concerne le Covid-19 ? Malheureusement, c'est encore trop tôt." "La majorité de la population reste sans immunité contre le virus. Même l'immunité post-infection, acquise vraisemblablement lors de la vague de janvier, diminuera avec le temps. Bien sûr, les vaccins peuvent fournir une protection, mais de nouveaux variants peuvent échapper à l'immunité acquise", a-t-il affirmé. Le responsable a regretté la lenteur de la campagne de vaccination et le fait que certains ne se présentent pas à leur rendez-vous pour recevoir le vaccin. "L'économie chancelante rend plus difficile l'application de mesures restrictives par les autorités et leur respect par les gens. Les hôpitaux sont moins préparés en cas de nouvelle vague de la pandémie. En outre, de nombreux soignants sont partis, ce qui affaiblit davantage la capacité du système de santé existant", a-t-il rappelé. "Actuellement, le seul obstacle à l'arrivée d'un nouveau variant semble être la providence divine. Voyons l'aspect positif, d'autres vaccins arriveront bientôt au Liban. Espérons qu'il ne sera pas trop tard", a-t-il conclu.

Le secteur touristique
Le Liban sera reconfiné jeudi et vendredi pour la célébration du Fitr, qui marque la fin du jeûne de ramadan chez les musulmans, à l'instar des mesures de bouclage qui avaient été prises au cours des fêtes de Pâques catholique et orthodoxe, pour éviter un regain des contaminations. Actuellement, un couvre-feu de 21h30 à 5h est maintenu pendant le mois de ramadan. On ne saura que ce soir si le Fitr sera célébré demain ou jeudi.

Ce confinement a toutefois été rejeté par de nombreux professionnels de la restauration et de l'hôtellerie. Dans ce contexte, le Premier ministre sortant Hassane Diab a reçu une délégation du secteur du tourisme, en présence du ministre sortant des Affaires sociales, Ramzi Moucharrafiyé, et a abordé avec eux la réouverture du secteur après la fête du Fitr. M. Moucharrafiyé a demandé à M. Diab d'autoriser l'ouverture des établissements touristiques la nuit jusqu'à 1h pour les terrasses. Ce dernier s'est engagé à transmettre cette demande au comité chargé du suivi de la pandémie.