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Nos Lecteurs ont la Parole

L’écran de fumée...

Une petite phrase assassine qui a fait son chemin dans la tête de certains Libanais au sujet de l’affaire de la perquisition musclée faite dans les bureaux de la société Mecattaf, à Awkar : « Il n’y a pas de fumée sans feu... »

Les partisans du CPL semblent perdre les pédales. Et pour cause : certains des responsables du courant aouniste sont accusés d’être impliqués dans des dossiers de corruption, sont sanctionnés par les États-Unis et voient les portes des palais se fermer devant eux, sans compter leur pathétique baisse de popularité. Parce que le CPL n’est plus convaincant, et ses promesses mensongères ne prenant plus, il opte une fois de plus pour la propagande.

Il lui suffira de 48 heures pour tenter de semer le doute sur la probité incontestable de la société Mecattaf. Partant d’un postulat bien accepté par la population, selon lequel la corruption est largement répandue, et du constat que la société Mecattaf en question est « l’une des plus importantes sociétés de change » (ce qui est faux), d’aucuns sautent vite à la conclusion que cette société serait nécessairement impliquée dans la dévaluation de la livre. Et par conséquent, dans l’appauvrissement de la population.

Avec un junk food de manipulations intellectuelles, un raccourci de la pensée facile, certains en déduisent que la hausse du prix de la man’ouché est due à la malveillance du Mecattaf en question (sic !), de connivence selon eux avec Riad Salamé (resic !). Les tenants de cette thèse visent surtout, en réalité, le système financier libanais, pilier de toute l’économie et cible principale à abattre.

On convainc ainsi plus facilement une population affaiblie psychiquement et physiquement par la crise (qui s’apparente plus à une « guerre ») qu’un juge peut sortir de son devoir de réserve. On convainc que le fond, puisqu’il n’y a « pas de fumée sans feu », est plus important que la forme, alors qu’en matière judiciaire, le respect de la procédure conditionne la validité du jugement de fond. La ministre sortante de la Justice elle-même a tenu au sujet de cette affaire des propos qui portent à équivoque quant au partage des responsabilités.

Le spectacle désolant offert par une magistrate, soutenue par des partisans du CPL, s’adressant directement à eux et se délaissant de son impartialité, n’a pas choqué certains Libanais. Même les forces de l’ordre n’ont pas jugé bon d’intervenir, ayant peur, à juste titre, d’en faire les frais.

Dans un pays en déliquescence, ces scènes surréalistes sont à l’image des commanditaires-putschistes. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Diversion, manipulation, le mal est fait. Tentative de coup d’État judiciaire ?

Quelles que soient les intentions des partisans, les résultats sont là. Une confiance dans un système judiciaire ébranlée et une division de la population autour de faux problèmes de fond et de forme qui permettent au régime d’assujettir le peuple en le distrayant chaque matin avec un nouveau lapin sorti d’on ne sait quel chapeau.

Combien de temps va nous distraire le lapin Mecattaf ? En attendant, on aura détruit, après les banques, la principale et la plus crédible société de transport de devises, autorisée légalement (sous contrôle de la Banque du Liban) d’assurer le transport des monnaies étrangères entre les grandes banques internationales et les banques libanaises. Depuis près de 70 ans, cette société n’a jamais fait l’objet d’un quelconque soupçon de la part des banques internationales, notamment suisses. Un sabotage de cette société serait un coup terrible porté à la circulation d’argent entre le Liban et l’étranger, isolant davantage, dramatiquement, le pays du système financier international. On laisserait ainsi la place libre à tous les vrais manipulateurs de change et autres blanchisseurs d’argent qui pullulent dans certaines régions bien connues, sous la protection de factions tout aussi bien connues.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Une petite phrase assassine qui a fait son chemin dans la tête de certains Libanais au sujet de l’affaire de la perquisition musclée faite dans les bureaux de la société Mecattaf, à Awkar : « Il n’y a pas de fumée sans feu... »Les partisans du CPL semblent perdre les pédales. Et pour cause : certains des responsables du courant aouniste sont accusés d’être...

commentaires (1)

quoique je n'arrive pas a m'enpecher de faire des commentaires, je persiste a croire qu'ils ne vont que du vent dans le desert. nos assassins sont si surs d'eux memes qu'ils et avec eux leurs conseillers et autres serfs s'en foutent eperdument de notre opinion

Gaby SIOUFI

15 h 55, le 19 avril 2021

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Commentaires (1)

  • quoique je n'arrive pas a m'enpecher de faire des commentaires, je persiste a croire qu'ils ne vont que du vent dans le desert. nos assassins sont si surs d'eux memes qu'ils et avec eux leurs conseillers et autres serfs s'en foutent eperdument de notre opinion

    Gaby SIOUFI

    15 h 55, le 19 avril 2021

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