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Société - Portrait

Mgr Antoine Bou Najem, nouvel archevêque maronite d’Antélias

Un homme formé à l’école de Mgr Youssef Béchara et plébiscité par les jeunes.

Mgr Antoine Bou Najem, nouvel archevêque maronite d’Antélias

Le cérémonial d’ordination. Photo Bkerké

Il sait qu’il s’adresse à un peuple inquiet, à des Libanais qui hésitent entre l’attachement au Liban et la sécurité de l’emploi. Ses mots ne sont pas choisis au hasard. D’une voix forte, assurée, prophétique, le nouvel archevêque maronite d’Antélias, Antoine Bou Najem (54 ans), intronisé samedi à Bkerké, appelle l’assemblée venue assister à la cérémonie à ne pas perdre l’espérance, clé de sa force et de son avenir. Empruntant son vocabulaire à l’actualité, il affirme que « cette espérance est le vaccin contre la déprime ».

Présidée par le patriarche maronite, la cérémonie d’intronisation s’est tenue dans la chapelle extérieure du siège patriarcal de Bkerké, en présence des membres du collège épiscopal, du nonce apostolique, Joseph Spiteri, d’une délégation du diocèse de Lyon, jumelé à Antélias, conduite par l’évêque auxiliaire Mgr Patrick Le Gal. Le président Amine Gemayel est là, ainsi qu’un représentant du chef de l’État et quelques députés. Ces derniers côtoient de nombreux parents et amis que le nouvel archevêque s’est fait dans les paroisses qu’il a servies, ainsi qu’une chorale de jeunes.

Celui qui parle avec tant d’assurance est un homme que l’on appelle familièrement « abouna » depuis son plus jeune âge. Il assure que jamais l’idée d’être nommé archevêque ne l’avait effleuré et qu’il rêvait d’une retraite « à l’école de saint Charbel derrière les murs d’un monastère ». Le voilà au contraire projeté par le synode maronite vers ce qu’il sait être « de nouvelles et lourdes responsabilités ».

Le nouvel archevêque avec sa mère, Thérèse. Photo Bkerké

Fils de gendarme

Né dans la modeste famille d’un gendarme de Zalka (littoral du Metn-Nord), la vocation sacerdotale d’Antoine Bou Najem s’est réveillée très tôt, selon ses proches, qui affirment « qu’il a toujours voulu être prêtre ». Dans une vidéo montée par de fervents paroissiens, on entend sa mère Thérèse, debout derrière une plaque de fonte du cimetière de Herhraya (Mont-Liban), annoncer à son époux décédé, Farès, que son fils « vient d’être élu archevêque ».

Un parcours semble-t-il exemplaire lui a valu son ordination. Au témoignage du patriarche maronite Béchara Raï, qui le présente aux fidèles, le nouveau prélat a su cumuler, tout au long de ses 25 années de sacerdoce, les charges pastorales (dans six paroisses différentes), administratives, d’aumônier (étudiants du secondaire, Scouts du Liban, Équipes Notre-Dame, Familles nouvelles) et de catéchèse dans des écoles privées et publiques.

Proche, dès le séminaire, de Mgr Youssef Béchara, Antoine Bou Najem sera notamment témoin de la charge pastorale que cet évêque assuma auprès du Rassemblement de Kornet Chehwane, un mouvement politique qui fut actif après l’appel au redéploiement de l’armée syrienne du Liban lancé en 2000 par les évêques maronites. Le séminariste finira par assumer la spiritualité ascétique de cet évêque hors du commun. Il annoncera fièrement, à son tour de parole, avoir hérité de l’anneau épiscopal la croix et la crosse de l’homme qui l’a ordonné prêtre.

C’est en tout cas Mgr Youssef Béchara qui l’oriente vers le célibat sacerdotal. Cette décision difficile, Antoine Bou Najem la prit après une année sabbatique passée à Loppiano (Toscane), un village de formation du mouvement d’origine italienne des Focolari, très actif au Liban. Ce pas sera couronné par un doctorat en théologie pastorale à l’Institut catholique de Paris et une spécialisation dans le dialogue islamo-chrétien.

Le cérémonial d’ordination. Photo Bkerké

Un diocèse très contrasté

Le diocèse maronite d’Antélias que le nouvel archevêque prend en charge est l’un des plus peuplés et des plus contrastés du Liban. En effet, si des classes aisées résident dans certaines de ses zones, il s’étend géographiquement jusqu’à la ceinture de misère de Beyrouth. On y trouve certaines des écoles privées les plus recherchées du Liban et bon nombre d’hôpitaux privés. Enfin, deux grands mouvements d’apostolat de laïcs, les Focolari et le Renouveau charismatique, jettent leurs filets dans ses eaux.

C’est en particulier son apparente habileté à gérer cette grande diversité, ainsi que ses capacités reconnues de pasteur et d’administrateur, qui ont valu Mgr Bou Najem son élection épiscopale, assurent ceux qui le connaissent. Lui-même fait remonter ce « succès » à l’instauration de la messe quotidienne dans la paroisse de Aïn Aar d’abord, puis de la messe des jeunes à laquelle, selon les intéressés, il a su associer les différents courants de spiritualité qui s’y trouvent, chacun y apportant son charisme particulier. « À cette messe, on vient une heure à l’avance pour trouver une place assise », rapporte un responsable du Renouveau charismatique, qui voit dans cette proximité du nouvel archevêque avec les laïcs l’un des points forts de son activité pastorale. De fait, Mgr Bou Najem a rendu hommage, au cours de la messe d’ordination, à la spiritualité du mouvement des Focolari, insistant sur le fait qu’elle a « profondément marqué sa formation » et qu’elle demeure « la source à laquelle il vient puiser son inspiration ». Il rendra également hommage aussi au Renouveau charismatique avec lesquels il dit avoir conduit retraites et missions, et « tissé des liens concrets », ainsi qu’aux Scouts du Liban, dont il a été l’aumônier général, et dont il tient son totem « Aigle ».

Il sait qu’il s’adresse à un peuple inquiet, à des Libanais qui hésitent entre l’attachement au Liban et la sécurité de l’emploi. Ses mots ne sont pas choisis au hasard. D’une voix forte, assurée, prophétique, le nouvel archevêque maronite d’Antélias, Antoine Bou Najem (54 ans), intronisé samedi à Bkerké, appelle l’assemblée venue assister à la cérémonie à ne pas...

commentaires (1)

Bon chance et bon courage??????????

Eleni Caridopoulou

19 h 08, le 13 avril 2021

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Commentaires (1)

  • Bon chance et bon courage??????????

    Eleni Caridopoulou

    19 h 08, le 13 avril 2021

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