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Politique - Formation du gouvernement

Zaki poursuit sa tournée au Liban : "Il faut de la patience pour sortir de la crise"

Le numéro deux de la Ligue arabe soutient l'appel du patriarche Raï à la neutralité du Liban.

Zaki poursuit sa tournée au Liban :

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki (g), en compagnie du patriarche maronite, Béchara Raï (c), le 9 avril 2021 à Bkerké. Photo ANI

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, qui se trouve à Beyrouth depuis jeudi, a poursuivi vendredi sa tournée auprès des responsables libanais dans une tentative de dénouer la crise politique qui empêche la formation du gouvernement depuis huit mois, au moment où le pays est frappé par une grave crise économique.

Toutefois, les efforts de M. Zaki, tout comme ceux de Paris et du Caire, font face à une polarisation de plus en plus accrue entre les protagonistes libanais. Ce qui a poussé le numéro deux de la Ligue arabe à dire vendredi, après une rencontre avec le patriarche maronite, Béchara Raï, qu'une sortie de crise nécessitait "de la patience".

Soutien à la neutralité prônée par Raï

"J'étais honoré d'être reçu par le patriarche Raï. La réunion était importante (...) et les prises de position du patriarche en faveur de la neutralité du Liban sont en parfait accord avec les décisions de la Ligue arabe concernant la distanciation de tous les conflits qui entourent le Liban. Nous avions soutenu cette position que nous saluons et qui peut être sûrement bénéfique au Liban", a déclaré M. Zaki depuis Bkerké, alors que les appels du patriarche à la neutralité sont critiqués par le Hezbollah et ses alliés.

"J'ai expliqué au patriarche le but de ma visite et les résultats des contacts que j'ai menés jusque-là et qui doivent se poursuivre. Nous pensons qu'il y a une réelle intention d'aboutir à une sortie de la crise politique malgré toutes les difficultés, et malgré le fait que toutes les parties semblent attachées à leurs positions. Cela requiert de la patience, du travail et de la volonté politique", a estimé le diplomate  égyptien. "Nous avons promis à sa béatitude de poursuite les efforts pour aboutir à une solution à la crise actuelle afin de permettre la formation rapide d'un gouvernement qui mettra en place les réformes nécessaires (...)", a conclu M. Zaki. Le patriarche Raï n'a pas pour sa part fait de déclarations.

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Les pressions arabes et internationales accentuent la polarisation politique

Désigné le 22 octobre dernier, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé de gouvernement, lui-même et le chef de l'Etat, Michel Aoun, étant empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres et le tiers de blocage que veut le camp aouniste. L'équipe actuelle dirigée par Hassane Diab, qui gère les affaires courantes, a démissionné le 10 août 2020 en réaction à l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth (plus de 200 morts, 6500 blessés). Le pays traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, l'explosion de la pauvreté et du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat et la précarisation provoquent la colère de l'opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques.

Entretien avec Samy Gemayel

Houssam Zaki s'est également entretenu avec le chef du parti Kataëb, l'ex-député Samy Gemayel. "Nous avons écouté avec intérêt la vision des Kataëb concernant la situation au Liban et j'ai évoqué (avec M. Gemayel) la médiation proposée par la Ligue arabe et son inquiétude face à la crise politique qui se poursuit dans le pays", a affirmé le diplomate à l'issue de l'entretien.

Quant à Samy Gemayel, il a insisté auprès de Houssam Zaki sur la formation d'un gouvernement "complètement indépendant". "Former un cabinet composé d'experts affiliés aux partis politiques est pire qu'un gouvernement politique", a estimé le leader chrétien qui fait partie des formations politiques opposées au pouvoir.

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"L'obstruction délibérée par les forces politiques doit cesser", affirme Paris

Lors de sa tournée auprès des responsables libanais jeudi, Houssam Zaki avait proposé une médiation de la Ligue arabe. Une idée accueillie favorablement par le chef de l'Etat, Michel Aoun.

Sur le plan international, le président français, Emmanuel Macron, s'est fortement impliqué, sans résultats tangibles jusqu'à présent, pour tenter de débloquer la crise politique libanaise en lançant le 1er septembre 2020 une initiative en faveur du pays du Cèdre. Cette feuille de route table sur la mise en place d'un cabinet de mission formés d'experts qui lanceraient le chantier de réformes exigées par les pays donateurs pour débloquer des aides financières. Après avoir d'abord écarté toute imposition immédiate de sanctions contre les dirigeants libanais, le chef d'Etat français a revu sa copie et semble désormais prêt à franchir le pas. 

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a haussé le ton mercredi, affirmant que "si certains responsables libanais ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'hésiterons pas à prendre les nôtres". Sans toutefois évoquer clairement le terme de "sanctions". Jeudi, la porte-parole du Quai d'Orsay est allée dans le même sens, prévenant que "l'obstruction délibérée par les forces politiques doit cesser".

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Houssam Zaki, qui se trouve à Beyrouth depuis jeudi, a poursuivi vendredi sa tournée auprès des responsables libanais dans une tentative de dénouer la crise politique qui empêche la formation du gouvernement depuis huit mois, au moment où le pays est frappé par une grave crise économique.Toutefois, les efforts de M. Zaki, tout comme ceux...

commentaires (3)

De la patience ? Mais quelle patience peut durer et s’étirer sur de décennies d’un peuple qui a tout donné en espérant que sa patience soit enfin gratifiée alors que les conditions de sa vie ne cessent de se dégrader à mesure que leur patience s’allonge pour se liquéfier. Nous n’avons plus de souffle ni de force nous manquons d’air, de nourriture, d’eau, de lumière à tous les niveaux et nous voyons tous les jours nos provisions acheminées vers la Syrie escortées par ceux qui devaient empêcher le transit dans les deux sens. Comment et quelle est la recette pour continuer à endurer l’impensable et l’indescriptible injustice et trahison de ce peuple pour le convaincre à s’armer encore de patience et surtout dans quel but? Mourrir à petit feu et quémander son argent volé et partagé entre les membres des bandits au pouvoir ou pire distribué à un autre pays pour aider son peuple? Où est ce que c’est écrit que cela est tolérable et supportable par un seul peuple? qu’on nous donne un example. Celui qui se trouve autour d’un feu pour se réchauffer ne peut pas demander à celui qui est sur la braise de patienter et d’espérer. Assez de conseils au peuple jugez plutôt les coupables de ses souffrances et condamner les à perpétuité. Notre patience est épuisée et c’est ce à quoi ils ont toujours misé. Mais notre réaction est imprévisible et risque de tout envoyer valser, à commencer par les vendus.

Sissi zayyat

19 h 56, le 09 avril 2021

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Commentaires (3)

  • De la patience ? Mais quelle patience peut durer et s’étirer sur de décennies d’un peuple qui a tout donné en espérant que sa patience soit enfin gratifiée alors que les conditions de sa vie ne cessent de se dégrader à mesure que leur patience s’allonge pour se liquéfier. Nous n’avons plus de souffle ni de force nous manquons d’air, de nourriture, d’eau, de lumière à tous les niveaux et nous voyons tous les jours nos provisions acheminées vers la Syrie escortées par ceux qui devaient empêcher le transit dans les deux sens. Comment et quelle est la recette pour continuer à endurer l’impensable et l’indescriptible injustice et trahison de ce peuple pour le convaincre à s’armer encore de patience et surtout dans quel but? Mourrir à petit feu et quémander son argent volé et partagé entre les membres des bandits au pouvoir ou pire distribué à un autre pays pour aider son peuple? Où est ce que c’est écrit que cela est tolérable et supportable par un seul peuple? qu’on nous donne un example. Celui qui se trouve autour d’un feu pour se réchauffer ne peut pas demander à celui qui est sur la braise de patienter et d’espérer. Assez de conseils au peuple jugez plutôt les coupables de ses souffrances et condamner les à perpétuité. Notre patience est épuisée et c’est ce à quoi ils ont toujours misé. Mais notre réaction est imprévisible et risque de tout envoyer valser, à commencer par les vendus.

    Sissi zayyat

    19 h 56, le 09 avril 2021

  • PATIENCE ET AFFAMEMENT ENCORE PLUS DUR DU PEUPLE LIBANAIS. ILS ONT POUR DEMONIAQUE ALLIE, AUTRES QUE LES MERCENAIRES, LE CORONAVIRUS SINON LE PEUPLE SE SERAIT SOULEVE EN UNE MASSE GIGANTESQUE COMME UN TSUNAMI POUR NETTOYER TOUTE CETTE CRASSE SUR SON PASSAGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 49, le 09 avril 2021

  • Il faut demander aux Ayattollahs.....

    Eleni Caridopoulou

    17 h 11, le 09 avril 2021

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