Rechercher
Rechercher

Économie - Crise au Liban

La livre poursuit sa chute et dépasse les 13.000 L.L. pour un dollar

Les réactions dans la rue ne se sont pas fait attendre.

La livre poursuit sa chute et dépasse les 13.000 L.L. pour un dollar

Photo d'illustration. AFP / JOSEPH EID

La livre libanaise, en chute libre depuis l'été 2019, continuait de dégringoler, lundi, sur le marché parallèle, dépassant le seuil de 13.000 L.L. pour un dollar, selon plusieurs plateformes compilant les différents taux de change en vigueur. Ce nouveau record intervient après un week-end marqué par une forte volatilité de la monnaie nationale, alors que le dollar dépassé samedi la barre des 12.000 livres. Une source proche de l’Association des changeurs, interrogée par L'Orient-Le Jour, avait alors estimé que la cause de cette instabilité était la diminution de l’offre physique en raison de l’arrestation de plusieurs changeurs.

Les réactions à cette nouvelle volatilité des taux ne se sont pas fait attendre. A Beyrouth, des Libanais en colère ont fermé la place des Martyrs en face de la mosquée el-Amine au moyen de pneus enflammés. Un peu plus loin, la rue Hamra a été fermée au niveau du siège de la Banque du Liban. Des routes au niveau de Corniche Mazraa, Barbir et la Cité sportive, au sud de la capitale, ont également été fermées. A Tripoli (Nord), des manifestants sont descendus dans les rues commerçantes dans l'après-midi afin de réclamer la fermeture de toutes les échoppes et d'appeler à une "grève générale". Toujours dans la grande ville du Nord, des protestataires ont coupé les entrées de la place Abdelhamid Karamé avec des pneus et des poubelles. Dans le Akkar, des contestataires ont bloqué la circulation au croisement de Wadi Jamous à Halba. Dans la Békaa, la route principale d'al-Marj a été fermée par des contestataires. Une bagarre a éclaté entre certains contestataires et des membres d'une tribu arabe, avant que l'armée n'intervienne. Des protestataires ont également coupé l'autoroute du Sud au niveau de Naamé.

Dès le début de la journée, plusieurs commerces ont en outre baissé leur rideau à Saïda (Sud). Sur la devanture d'un complexe commercial de ville, un panneau annonce cette fermeture "jusqu'à ce que la livre libanaise soit sauvée". Les commerçants de Saïda ont également proclamé leur "refus d'augmenter les prix". Peu après, quelques dizaines d'activistes du mouvement "La volonté du peuple" ont manifesté devant le Sérail de la grande ville du Sud afin de réclamer des mesures pour faire face à l'augmentation rapide des prix des biens de consommation. Lors de leur sit-in, les manifestants ont reproché à l'administration en charge de la protection des consommateurs de ne rien faire face à la hausse "incontrôlée" des prix. "Les biens subventionnés partent à l'étranger et les pauvres mendient", pouvait-on lire sur une des pancartes brandies, selon notre correspondant sur place, Mountasser Abdallah. Une délégation de ces activistes a dans ce cadre été reçue au Sérail, où elle a remis un communiqué aux autorités auxquelles elle a notamment demandé de mettre un terme aux "monopoles" de redistribution des denrées et un meilleur contrôle face au "chaos" des prix.

Lire aussi

Chute de la livre : pourquoi ce que les autorités veulent faire est voué à l’échec

Les arrestations d'agents de change, ainsi que la fermeture des plateformes en ligne indiquant les taux de change du marché secondaire avaient été préconisées par les autorités pour lutter contre la chute de la monnaie nationale, après que celle-ci avait atteint le seuil psychologique des 10.000 L.L., au début du mois de mars. Ces plateformes ont été bloquées au Liban sur les réseaux Internet fournis par la société de télécoms libanais Ogero ou sur les réseaux mobiles, mais elles demeurent disponibles en utilisant un VPN. Les dispositions prises par les responsables ne semblent d'ailleurs pas avoir eu l'effet escompté.

La livre a perdu plus de 88 % de sa valeur depuis qu'elle a commencé à se déprécier à l’été 2019, quand la BDL a restreint l’accès au billet vert dans l’économie. Se côtoient actuellement trois taux de change différents (en excluant les autres taux liés aux chèques bancaires) : le taux officiel (1 507,5 livres pour un dollar), le taux de retrait des "dollars libanais" (3 900 livres) et le taux du marché secondaire.

Depuis que le billet vert a passé la barre symbolique des 10 000 livres, les manifestations contre le pouvoir en place ont repris à travers le Liban. La crise socioéconomique, caractérisée par une une inflation galopante, a été aggravée par les mesures de confinement sanitaire mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus et la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, en août de l'année dernière. A ces crises s'ajoute un blocage politique avec l'incapacité des protagonistes à former un gouvernement depuis sept mois.

La livre libanaise, en chute libre depuis l'été 2019, continuait de dégringoler, lundi, sur le marché parallèle, dépassant le seuil de 13.000 L.L. pour un dollar, selon plusieurs plateformes compilant les différents taux de change en vigueur. Ce nouveau record intervient après un week-end marqué par une forte volatilité de la monnaie nationale, alors que le dollar dépassé samedi la...

commentaires (3)

La solution réside en un gouvernement transitoire mixte militaire et civil, avec des prérogatives d'exception et ceci sans avoir l'avis de quiconque, pour commencer.Suivi du gel du parlement soit par décret, soit par démission. Le gouvernement transitoire prévoit une date d'élections législatives dans les semaines à venir, selon la même loi actuelle. Ce nouveau parlement fait élire un Chef d'Etat, immédiatement après élection de son Chef. Entre-temps, la démission du chef d'état actuel aurait été déclaré au préalable, mais acquise après avoir tout terminé, soit une affaire de 6 mois. Il n'y aurait pas d'autre solution. A noter que le gouvernement transitoire commence les discussions avec les instances monétaires et les réformes appliquées de suite.

Esber

22 h 30, le 15 mars 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • La solution réside en un gouvernement transitoire mixte militaire et civil, avec des prérogatives d'exception et ceci sans avoir l'avis de quiconque, pour commencer.Suivi du gel du parlement soit par décret, soit par démission. Le gouvernement transitoire prévoit une date d'élections législatives dans les semaines à venir, selon la même loi actuelle. Ce nouveau parlement fait élire un Chef d'Etat, immédiatement après élection de son Chef. Entre-temps, la démission du chef d'état actuel aurait été déclaré au préalable, mais acquise après avoir tout terminé, soit une affaire de 6 mois. Il n'y aurait pas d'autre solution. A noter que le gouvernement transitoire commence les discussions avec les instances monétaires et les réformes appliquées de suite.

    Esber

    22 h 30, le 15 mars 2021

  • IL Y A DES GENS QUI SONT SURPRIS ET ÉTONNÉ QUE LA LIVRE EST EN CHUTTE LIBRE ?. DORMEZ DORMEZ TOUT VA BIEN LA LIVRE VA REBONDIR DANS QUELQUES JOURS ET VA MÊME DÉPASSER LE DOLLAR. BASSIL NOUS A RASSURÉ HIER PAR SON DISCOURS

    Gebran Eid

    16 h 57, le 15 mars 2021

  • Seule solution il faudra tout fermer et attendre que les responsables démissionnent tous pour choisir une nouvelle caste politique sous l 'ombrelle de l 'ONU.

    Antoine Sabbagha

    16 h 34, le 15 mars 2021

Retour en haut