Dans le tripatouillage qui précède le cafouillage, il est des pays qui sont prédestinés. Théorème validé : « Donnez à un Libanais un concept cristallin, adossé à un système supposé infaillible, il vous le salope en deux ou trois tours de cuiller à pot. »
La pantalonnade autour de la vingtaine de vieux birbes parlementaires accourus se faire piquer en a été l’exemple le plus édifiant. Non pas qu’ils n’avaient pas droit au vaccin. Après tout, ce ne sont pas des perdreaux de l’année, même si certains ont encore les dents longues. Aussi, les papys de la République devraient assurément recevoir leur shoot anti-Covid. Mais c’est la mise en scène sordide en prélude au spectacle qui a surtout fait ricaner dans les chaumières : appels téléphoniques aux allures de chuchotis honteux, e-mails cryptés à l’algorithme AES 256 sortis des alcôves numériques, envoi d’imagettes affichant des signaux cabalistiques… Les fonctionnaires carpettes de la Taverne d’Istiz Nabeuh n’ont pas lésiné sur la communication : « La seringue de Monsieur est avancée », « L’avant-bras en gelée de Monsieur est appétissant ! »,
« Pour la seconde dose, un toucher rectal sera offert ».
Pendant ce temps, le pékin de base n’a droit, lui, qu’à un vulgaire SMS en caractères vermicelles arabes, le sommant d’accourir faire la queue avant de tâter de l’ARN messager…
L’envers du décor s’est illustré quant à lui par le représentant de la Banque mondiale qui s’est empressé de sauter à pieds joints dans le plat, menaçant de couper les cordons de la bourse à vaccins et de punir une population entière pour l’inélégance de quelques ancêtres. Lui doit sans doute militer pour les droits de l’homme… à choper le Covid.
Le cinéma se poursuivra le lendemain avec la brusque apparition du ministre crypto-barbu de la Santé sur Télé Liban, la chaîne publique à l’audience clandestine. Après trois jours de motus, et tel le « Jeune homme nu sortant de l’eau » dans l’estampe de Michel-Ange, il a dégainé sa vérité, affirmant avoir agi en « souveraineté » pour remercier la ménagerie édentée place de l’Étoile d’avoir besogné 7 jours d’affilée afin de pondre la loi sur les vaccins. Bosser une semaine pour faire un boulot pour lequel ils sont payés a dû certainement exposer les élus à craquer pour surmenage.
Et il se trouve encore des gens que tout ce micmac scandalise… Mais heureusement tout risque de pénurie est écarté et il n’y a pas lieu de s’inquiéter : quand toute la classe politique se sera gavée de ses doubles doses de Pfizer/BioNTech, les Koullouna de base pourront enfin se partager les dernières gouttelettes de placebo.
gabynasr@lorientlejour.com
La pantalonnade autour de la vingtaine de vieux birbes parlementaires accourus se faire piquer en a été...
Qui a dit que le ridicule tue? Jusqu’où ira cette mascarade? Est-ce que le concept de la honte peut effleurer ces mini cerveaux fossiles? La préhistoire perdure, l’âge de pierre est là ...l’obscurantisme règne. Attendons le sauveur ?!
14 h 56, le 27 février 2021