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Politique - Liban

Le CPL reste intraitable : les prérogatives de la présidence d'abord

Une délégation du parti de Gebran Bassil a été reçue par le patriarche maronite à Bkerké. 

Le CPL reste intraitable :  les prérogatives de la présidence d'abord

Mgr Raï entouré de la délégation aouniste: May khoreiche, Mansour Bteich, Georges Atallah et Antoine Costantine. Photo Ani

Alors que le processus de formation d'un gouvernement fait face à un blocage auquel il est accusé de contribuer largement, le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, parti fondé par le président Michel Aoun, se dit soucieux de voir l'équipe ministérielle mise sur pied le plus rapidement possible. Mais il refuse de se rétracter au sujet de ce qu'il estime son rôle dans la défense des prérogatives constitutionnelles du président de la République, "en tant que partenaire à part entière (du Premier ministre désigné) dans les tractations" gouvernementales. 

C'est ce qui ressort d'un entretien qui s'est déroulé lundi à Bkerké entre le patriarche maronite Béchara Raï et une délégation du CPL. S'exprimant à l'issue de la rencontre, l'ancien ministre Mansour Bteiche a déclaré : "Nous avons évoqué avec le patriarche la nécessité de mettre sur pied sans plus tarder un gouvernement crédible formé de ministres spécialistes, conformément à l'initiative française". "Le chef de l’État tient à ce que le cabinet soit mis en place dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté, soulignant que cela suppose que "le Premier ministre désigné rencontre le président de la République et en discute avec lui". Une façon pour lui de renvoyer la balle dans le camp de Saad Hariri, dont les rapports avec Michel Aoun sont rompus depuis leur dernier entretien, le 23 décembre dernier. 

Chargé de former la future équipe depuis le 22 octobre 2020, M. Hariri s’écharpe avec la présidence de la République autour de la nomination des ministres, du partage des portefeuilles et du tiers de blocage, que le CPL chercherait à obtenir au sein de l'équipe ministérielle, dans la perspective de calculs politiques futurs. Cela à l'heure où M. Hariri se dit lui-même déterminé à former un gouvernement de mission tel que préconisé par l'initiative française. Ce plan de sauvetage du Liban est principalement axé sur la mise en place d'un cabinet de spécialistes non affiliés aux partis politiques.

Les portes de Baabda "ouvertes à tout le monde"
Rien ne prête à croire qu'un dénouement heureux est à espérer dans un avenir proche. "Nous voulons que le prochain gouvernement soit formé le plus rapidement possible, mais pas aux dépens du rôle du président de la République en tant que partenaire à part entière dans ce processus", déclare May Khoreiche, vice-président du CPL pour les affaires politiques, faisant savoir que la délégation aouniste a exprimé ce point de vue devant Mgr Raï. "Nous appuyons le patriarche dans ses appels à un cabinet conforme à l'initiative française. Mais le chef de l’État a son mot à dire et la Constitution est claire à ce sujet", poursuit la vice-présidente du CPL, excluant un prochain déblocage. "Les portes du palais présidentiel sont ouvertes à tout le monde", a-t-elle ajouté à l'adresse de Saad Hariri, alors que ce dernier affirme attendre toujours les remarques de Michel Aoun à la mouture qu'il lui avait remise le 9 décembre dernier.

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Entre Berry et Aoun, le dialogue impossible

Le blocage du processus gouvernemental avait poussé le patriarche Raï à s'en prendre à plusieurs reprises à ceux qui, selon lui, en sont responsables, tout en appelant MM. Aoun et Hariri à s'entretenir pour briser la glace entre eux. Franchissant un nouveau cap dimanche, le prélat maronite avait ouvertement plaidé dans une homélie pour une conférence internationale qui se tiendrait sous les auspices des Nations unies et plancherait notamment sur une consolidation des bases institutionnelles de l’État libanais. Si May Khoreiche, vice-présidente du CPL pour les affaires politiques, confie à L'Orient-Le Jour que le rendez-vous à Bkerké avait été fixé mercredi dernier, il reste que le timing de l'entretien de la délégation aouniste avec le patriarche ne peut être tiré de ce contexte de pression exercée par le chef de l’Église maronite sur les protagonistes au pouvoir, dont le président de la République.

L'entretien intervient également dans la foulée de deux prises de position importantes formulées par le tandem chiite Hezbollah-Amal, au sujet du dossier gouvernemental. Le 1er février, brisant un long silence, le président de la Chambre, Nabih Berry, favorable à un cabinet dirigé par Saad Hariri, avait ciblé Gebran Bassil en soulignant qu'aucun camp ne devrait obtenir le tiers de blocage au sein d'un gouvernement de spécialistes. Quelques jours plus tard, c'est le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, qui s'est invité dans la partie pour appeler MM. Aoun et Hariri à "arrondir les angles". Lundi, le bureau politique du mouvement Amal est revenu à la charge, critiquant l'insistance "de certaines parties à passer outre l'esprit de la Constitution et à créer de nouvelles traditions et règles" et appelant "ceux qui prétendent (brandir) le changement et la réforme" - un slogan du CPL - à "réviser leurs prises de position".

Alors que le processus de formation d'un gouvernement fait face à un blocage auquel il est accusé de contribuer largement, le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, parti fondé par le président Michel Aoun, se dit soucieux de voir l'équipe ministérielle mise sur pied le plus rapidement possible. Mais il refuse de se rétracter au sujet de ce qu'il estime son rôle dans la défense des...

commentaires (19)

ILS SONT ENVOYÉS PAR BASSIL POUR DIRE AU PATRIARCHE QU,IL PERD PLUS SON TEMPS ET QU,IL VA VOIR DIRECTEMENT AVEC HASSAN NASRALLAH.

Gebran Eid

12 h 58, le 09 février 2021

Tous les commentaires

Commentaires (19)

  • ILS SONT ENVOYÉS PAR BASSIL POUR DIRE AU PATRIARCHE QU,IL PERD PLUS SON TEMPS ET QU,IL VA VOIR DIRECTEMENT AVEC HASSAN NASRALLAH.

    Gebran Eid

    12 h 58, le 09 février 2021

  • "... Le CPL reste intraitable ..." - C’est vrai qu’à ce stade de la maladie ça ne peut plus être traité...

    Gros Gnon

    09 h 34, le 09 février 2021

  • Et si nous, le peuple, étions enfin intraitables avec ces gens qui mènent notre pays à l'anéantissement par leur inefficacité cachée derrière leur arrogance ? A quoi servent ces visites de délégations, sinon à occuper les médias et leur fournir des photos à publier ? Et quels bénéfices concrets pour notre vie de tous les jours, devenue un vrai cauchemar ? - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 15, le 09 février 2021

  • On attendra donc ! la fin du mandat, la fin du blocage, la fin du bloqueur ou la fin du Liban.

    Lebinlon

    09 h 04, le 09 février 2021

  • IL NE SERT A RIEN DE SE PHOTOGRAPHIER AVEC LE PATRIARCHE LORSQU,ON A SIGNE LE CHIFFON DE MAR MKHAEL PAR LEQUEL ON A VENDU SA DIGNITE ET LES LIBANAIS ET LE PAYS ET SURTOUT LES CHRETIENS LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 39, le 09 février 2021

  • "prérogatives constitutionnelles du président de la République.. "en tant que partenaire à part entière (du Premier ministre désigné) dans les tractations" gouvernementales. " N'étaient ce pas ces mêmes prérogatives que Beau-Papa avait contestées à Michel Sleiman réclamant à l'époque que lui soit montré l'article de la constitution stipulant que le Président de la république avait le droit de nommer les ministres et était partenaire à droit égal du PM pour ce choix? A l'époque il avait protesté haut et fort, quand on pouvait encore l'entendre parler.... il semblerait qu'avec l'âge il ait oublié ce qu'il avait contesté auparavant et qu 'il veuille se l'approprier, puisqu'à présent ça l'arrange... à dire que l'instabilité ne touche pas uniquement l'économie et la politique dans ce pays.

    C EL K

    06 h 06, le 09 février 2021

  • Nos politiciens sont tous bons pour la guillotine, aucune décence, aucune honte, non seulement ils ont vole nos épargnes et dépôts, saque les coffres de l’etat, explose le port, la population, nos âmes nos rêves et nos aspirations, mais ils sont toujours la avec ce culot de poser des conditions et prétendre toujours et éternellement au partage du maigre gateau qui reste. De vrais charognards!

    CW

    23 h 21, le 08 février 2021

  • Les élections présidentielles ayant lieu l'année prochaine, ne pourraient ils trouver un " gentleman's agreement " qui n'est pas juridiquement contraignant, cela permettrait aux antagonistes de rectifier la donne si toutefois cet accord ne convient pas ... Le temps pour eux de mettre en place ces fameuses réformes.

    C…

    19 h 50, le 08 février 2021

  • Que tous les politiciens tous bords confondus nous foutent la paix et aillent déverser leurs conneries dans les pays auxquels ils font allégeances. Vous tous réunis, vous nous les cassez mais de plus en plus, allez du balai, ouste...

    Lecteur excédé par la censure

    19 h 42, le 08 février 2021

  • CPL intraitable? Non ça n’est pas le qualificatif qui sied a ce parti. Plutôt infréquentable et déplorable.

    Sissi zayyat

    19 h 22, le 08 février 2021

  • Monseigneur, c’est leur faire trop d’honneur que de les recevoir à Bkerke pour débattre avec eux sur le sort de notre pays dont ils se soucient comme de la dernière chaussette trouée depuis qu’ils se sont accaparés le pouvoir et ruiner le pays en s’acoquinent avec ses ennemis. C’est quoi ce scénario après un prêche dominical qui se voulait souverain? C’est à contre sens de ce que vous sous entendiez. Alors il ne faut pas dériver face à des pressions purement confessionnelles et garder le cape pour sauver le pays. Ces gens ne représentent rien ni personne et surtout pas les chrétiens du Liban qu’ils ont dépouillés de tout pouvoir en ouvrant les portes de leurs régions à des vendus pour en disposer et les mettre en danger. Trêve de tergiversations, il faut passer à l’acte.

    Sissi zayyat

    19 h 10, le 08 février 2021

  • VOUS QUI SERVEZ DE PARAVENT AUX MERCENAIRES IRANIENS QUI REVENDIQUENT LA MOUTALATE ET BOYCOTTEZ HARIRI ET LE FUTUR QUI DEFENDENT LA MOUNACAFE AVEC LES CHRETIENS, ETES-VOUS DES CHRETIENS QUI CROYEZ EN DIEU OU DES AGENTS DU DIABLE QUI DETRUISEZ LA CHRETIENTE DANS CE PAYS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 59, le 08 février 2021

  • Que des seconds couteaux envoyés voir le patriache... Ca montre le degré de respect que Bassil et Aoun ont pour le patriache... pffff..

    LE FRANCOPHONE

    18 h 51, le 08 février 2021

  • Le patriarche, entouré de cierges … sans mèches. Un requiem en CPL majeur.

    Ayoub Elie

    18 h 47, le 08 février 2021

  • Aucun camp ne doit obtenir le tiers de blocage dans un cabinet de spécialistes. Bien sûr, puisqu'aucun camp ne doit y être représenté ! Autrement dit, ni Berry, ni Bassil n'ont à y mettre leur grain de sel!

    Yves Prevost

    18 h 39, le 08 février 2021

  • Le pays est entrain de disparaître avec leurs prétendues prérogatives. Ce sont des criminels finis, sans conscience; ils sont les ennemis de la nation.

    Esber

    18 h 35, le 08 février 2021

  • Fatigués, pour et comment? Voilà des décennies que nous entendons ces mêmes refrains... À croire que rien ne changera jamais plus dans ce pays... Vivement que toute cette crasse politique soit mise au rencard, et qu'une vraie république prenne le dessus. Somme toute, le patriarche n'a probablement pas tort en demandant que le tout se fasse sous l'égide de l'ONU.

    Christian Samman

    18 h 25, le 08 février 2021

  • Un Nain Politique reste un Nain Politique! Je suggère a Lord Farquaad, de Lire une fable de Monsieur De La Fontaine, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf ! Nous connaissons tous la fin!

    Marwan Takchi

    18 h 23, le 08 février 2021

  • On est fatigué, fatigué, fatigué...L'impression de lire le même article depuis des mois...

    otayek rene

    17 h 51, le 08 février 2021

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