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Nos Lecteurs ont la Parole

Le temps de la rédemption

Pour la race humaine, le sentiment d’impuissance occupe sans doute le plus haut degré sur l’échelle de la souffrance morale. C’est la seule misère pour laquelle, matériellement parlant, nulle solution n’est en vue. La seule misère dont l’issue n’est imaginable qu’à travers le recours à la sphère de l’au-delà.

La révélation du dilemme en question nous a été faite, souvenons-nous-en, il y a environ deux mille ans. Il s’agit de l’unique moyen de métamorphoser paradoxalement le mal en bien et faire en sorte que le « péché majeur » apparaisse finalement comme une « heureuse faute ».

Je m’explique et crois pouvoir affirmer que l’illustration la plus spectaculaire du phénomène nous soit aujourd’hui fournie par la pandémie due au Covid-19. À y bien réfléchir, nous nous trouvons en face du fléau qui a réussi à concentrer en lui-même la menace la plus totale pour la population du globe. Car non seulement il porte gravement atteinte à la santé physique des hommes, mais il bloque, par les conséquences qu’il provoque et mieux qu’une guerre, la vie économique de la planète. Confinés et ignorants de ce que le mauvais sort nous réserve, nous réalisons avec effroi ce que nous impose notre impossibilité à juguler le mal. La trompeuse vision d’un bonheur terrestre que le monde nous fait miroiter en guise de confort, de prouesses technologiques, de science toute-puissante, se découvre confondue et penaude face au minuscule microbe qui met à plat notre superbe et notre égoïsme. Le résultat de ce douloureux constat est une prise de conscience d’humilité forcée devant ce qui nous dépasse. Cruelle situation nous dévoilant la signification ultime de notre destinée.

L’étourdissement où nous a plongés la « matière » y trouve sa limite et fait apparaître dans notre for intérieur la fameuse notion du « plus grand que nous ».

Aussi, est-ce à ce niveau précis que s’opère en nous le retournement du mal en bien. Et cela se nomme rédemption. Il rétablit l’équilibre entre l’appel de la chair et la limpidité de l’esprit. Tout cela, cependant, ne signifie nullement qu’il faille renoncer aux réjouissances terrestres. Sauf que, pour assurer l’avenir de notre existence, il faudra désormais « consommer avec modération ».

Le grand exemple en la matière nous aura été inopinément offert le jour de la cérémonie d’intronisation du nouveau président des États-Unis d’Amérique.

Je ne saurais dire si l’évènement n’est qu’une occasion de vœux pieux. Mais le fait que le nouvel élu ait fait précéder son discours d’une double bénédiction religieuse reste le signe d’une plus juste façon de concevoir la vie politique.

Le paradis terrestre n’est certes pas pour demain. Mais si la première puissance du monde pose comme un axiome, par la bouche de son président, la sujétion incontournable envers l’Esprit créateur, cela ne peut vouloir dire qu’il n’y a là qu’une révélation troublante et réconfortante.

Il faut en conclure que la vie sur terre n’est pas un temps de récréation, mais un intervalle de maturité que nous sommes tenus de respecter et de suivre en vue du rodage de notre énergie humaine et de notre volonté.

Je souhaite que toutes nos générations à venir sachent en tirer profit. Vieux ou jeunes, savants ou simples citoyens, nous voilà conviés à l’expérience du règne de l’esprit en tant que maître absolu de nos destinées. Que la chose soit une conséquence directe des ravages du coronavirus ne peut être qu’un bonheur pour l’humanité entière.

Les leçons de l’histoire, les conflits armés, les bouleversements politiques ont tous fait leur temps. Il aura fallu pour cela que le plus petit dénominateur de nos pulsions de vie, un simple virus, intervienne pour que nos yeux se soient enfin ouverts !

Ainsi, que chacun de nous à la place où il se trouve rectifie le tir de son comportement insouciant et folâtre. Qu’il se rende compte dorénavant de l’importance de ce miracle des miracles qu’est la « monade humaine ». Car si, dans l’absolu, l’esprit n’est qu’esprit, l’homme, lui, est en revanche une construction élaborée comprenant à la fois matière et esprit sous une même enveloppe.

Soyons par conséquent à la hauteur de notre promotion et relevons les défis de la justice et de l’amour qui cherchent à nous forcer la main.

Si les hommes devaient se refuser à cet honneur, alors rien ne garantira plus la marche de notre univers.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Pour la race humaine, le sentiment d’impuissance occupe sans doute le plus haut degré sur l’échelle de la souffrance morale. C’est la seule misère pour laquelle, matériellement parlant, nulle solution n’est en vue. La seule misère dont l’issue n’est imaginable qu’à travers le recours à la sphère de l’au-delà.La révélation du dilemme en question nous a été faite,...

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