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Nos Lecteurs ont la Parole

La force de l’éloge

Les acteurs, danseurs et pianistes masculins et féminins ne sont pas seul(e)s à éprouver un besoin profond, vital, d’être applaudis. L’absence de louanges et d’encouragement peut nous amener, tous tant que nous sommes, à perdre confiance en nous-mêmes. Nous nous trouvons donc tous soumis à une double nécessité : celle de recevoir des louanges et celle de savoir en décerner.

Il y a une technique du compliment, une façon de s’y prendre pour réussir dans ce domaine. Ce n’est pas faire un véritable compliment, par exemple, que de féliciter un homme pour une qualité qui saute aux yeux ou une prouesse executée avec dextérité. Osons le discernement et l’originalité.

Illustre ou obscur, nul homme n’est indifférent à un éloge sincère. Ce dont les gens ont besoin, c’est qu’on leur porte un peu d’intérêt en tant que créatures humaines.

Mais cet intérêt doit être sincère. C’est, en effet, la spontanéité –

absolument pure de toute flatterie – qui fait toute la valeur d’un compliment. L’homme qui, rentrant chez lui après une rude journée de labeur, aperçoit, pressés contre la vitre de sa maison, les visages de ses enfants qui guettent son retour se sent l’âme toute rafraîchie.

Sachons discerner ce qui mérite d’être loué, et bien des angles seront arrondis dans la vie quotidienne. Tout particulièrement dans la vie conjugale. L’épouse ou le mari qui guette constamment l’occasion de dire, au bon moment, le mot d’encouragement, possède la meilleure police d’assurance contre les risques matrimoniaux. Les femmes sont particulièrement sensibles à ces détails, elles s’épanouissent quand on les complimente et elles regardent la vie à travers leur cœur.

Les enfants aussi sont tout particulièrement avides d’encouragements, et l’absence de bienveillance et d’éloges peut fort bien nuire gravement au développement de leur personnalité. Elle peut même avoir une répercussion désastreuse sur l’existence entière.

Où que les êtres humains se trouvent rassemblés, égards et prévenances sont de rigueur.

Pourquoi la plupart d’entre nous s’abstiennent-ils d’exprimer ces petites vérités agréables que les autres aimeraient entendre ? Nous aurions avantage à nous rappeler plus souvent qu’une rose offerte à quelqu’un de son vivant a plus de prix qu’une infinité de couronnes après sa mort.

Il ne faut jamais manquer, toutes les fois qu’on pense quelque chose d’agréable d’une personne, de le lui dire aussitôt, se rappelant que c’est peut-être une occasion unique.

De même que le chansonnier, l’acteur de théâtre, le peintre et le musicien ainsi que tous les autres artistes trouvent de la joie à prodiguer la beauté à autrui, de même quiconque connaît l’art de louer découvrira que celui qui l’exerce en bénéficie autant que celui au profit de qui il s’exerce. Il apporte chaleur et joie aux plus banales circonstances et transforme en douce musique le bruyant charivari de ce monde qu’il nous faut affronter. On peut toujours dire du bien de quelqu’un. Il suffit de se décider à le faire.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Les acteurs, danseurs et pianistes masculins et féminins ne sont pas seul(e)s à éprouver un besoin profond, vital, d’être applaudis. L’absence de louanges et d’encouragement peut nous amener, tous tant que nous sommes, à perdre confiance en nous-mêmes. Nous nous trouvons donc tous soumis à une double nécessité : celle de recevoir des louanges et celle de savoir en décerner....

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