Le président libanais, Michel Aoun, a été reçu jeudi matin par le patriarche maronite Béchara Raï, pour une visite de "courtoisie" à l'occasion des fêtes et de la nouvelle année, à l'issue de laquelle il a souhaité avoir "dissipé les rumeurs", en allusion à des informations de presse qui faisaient état de tensions entre Bkerké et Baabda. Michel Aoun ne s'était pas rendu au siège du patriarcat pour la messe de Noël, comme c'est normalement la coutume, évoquant la pandémie de coronavirus. Certains médias avaient interprété cette absence comme étant le résultat d'un froid entre Baabda et Bkerké, le patriarche ayant critiqué à plusieurs reprises ces dernières semaines le blocage des tractations gouvernementales, en faisant assumer la responsabilité au chef de l'Etat et au Premier ministre désigné, Saad Hariri.
A l'issue de son entretien le patriarche, le chef de l'État a affirmé avoir discuté "de la situation en général" avec Mgr Raï, refusant d'entrer dans les détails devant la presse, qu'il a accusée de "transmettre les informations de manière différente". "Nous espérons que cette réunion aura été fructueuse et qu'elle aura permis de dissiper les rumeurs qui circulent quotidiennement", a-t-il encore indiqué. Le bureau de presse de la présidence a de son côté souligné que, lors de l'entrevue, le patriarche avait suggéré au chef de l'Etat d'organiser une réunion, à Bkerké, avec Saad Hariri.
Mercredi, dans son homélie lors de la messe de l'Epiphanie, le patriarche avait appelé MM. Aoun et Hariri à une "rencontre pour une réconciliation personnelle", alors que leurs contacts sont gelés depuis avant Noël. Selon le site d'informations Moustaqbal web, Saad Hariri est rentré à Beyrouth jeudi dans la matinée, après plusieurs jours de déplacement "pour raisons familiales" à l'étranger.
Samir Geagea, le leader des Forces libanaises, a pour sa part affirmé, dans un bref communiqué, que la crise gouvernementale est un "crime contre les Libanais", ajoutant que "la seule solution est de se diriger vers des élections législatives anticipées".
Le Premier ministre Hassane Diab avait démissionné le 10 août 2020, six jours après la gigantesque explosion meurtrière au port de Beyrouth. Moustapha Adib avait été désigné pour lui succéder, mais il avait finalement jeté l'éponge faute d'avoir pu mettre sur pied une équipe. Saad Hariri a été nommé le 22 octobre dernier afin de constituer un gouvernement de "mission" formé d'"experts", dans l'esprit de la feuille de route annoncée le 1er septembre à Beyrouth par le président français, Emmanuel Macron. Mais les tiraillements politiques entre le président Aoun et son camp d'un côté, et Saad Hariri de l'autre, autour de la répartition des postes ministériels, bloquent toujours cette formation. Certains observateurs évoquent également les circonstances régionales, voire internationales, pour expliquer ce retard.
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Il va falloir que j'aille au Liban Bientôt, Le Carrousel du CPL et bien plus intéressant que ce que nous avons dans le nord de l'Amérique! Le carrousel Libanais, n'arrête jamais, durant plus de 30 ans, il tourne et tourne et tourne... What a wonderful World !
Marwan Takchi
18 h 54, le 07 janvier 2021