Contrairement à ce qu’auraient pu espérer les plus optimistes, le retour à Beyrouth du Premier ministre désigné, Saad Hariri (en déplacement pour les fêtes de fin d’année), ne fera probablement pas progresser le processus de formation du gouvernement. Le courant du Futur et le Courant patriotique libre n’en finissent en effet pas de compliquer la formation du cabinet en envenimant davantage leurs rapports déjà en dents de scie.
Dans le prolongement du différend politique qui les oppose depuis des mois, et duquel le chef de l’État Michel Aoun ne semble pas loin, une nouvelle querelle a éclaté hier entre les deux camps. Tout a commencé lorsque le groupe parlementaire aouniste (dont le CPL est la principale composante) a exhorté Saad Hariri à « assumer ses responsabilités, à accomplir son devoir national et constitutionnel et arrêter d’essayer de gagner du temps », comme on peut lire dans un communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe sous la présidence de son chef Gebran Bassil. Les députés aounistes ont également appelé M. Hariri à « rentrer de voyage afin de faire ce que l’on attend de lui », à savoir mettre sur pied son équipe ministérielle, et à ne pas « inventer des obstacles internes pour cacher les vraies raisons du retard dans le processus ».
Une allusion aux propos tenus par M. Hariri, à l’issue de son dernier entretien avec le président de la République, le 23 décembre dernier. Après avoir distillé un climat d’optimisme quant à la mise sur pied d’une « formule gouvernementale » avant Noël, le Premier ministre désigné s’était rétracté, espérant la formation de son équipe après le Nouvel An, invoquant « des obstacles clairs ». Il faisait ainsi notamment référence au tandem Baabda-CPL, accusé de vouloir obtenir les portefeuilles de la Justice et de l’Intérieur, ce à quoi le Premier ministre désigné s’oppose.
La réponse haririenne
Quoi qu’il en soit, la réponse de Saad Hariri aux accusations aounistes ne s’est pas fait attendre. « Le groupe du Liban fort est revenu à son habitude de faire assumer les responsabilités des blocages aux autres », fustige le bureau de presse du leader sunnite dans un communiqué.
Comme pour réaffirmer la rupture des rapports avec le CPL, le bureau de presse de M. Hariri a ouvertement décoché ses flèches en direction tant de Gebran Bassil que de son parti. « Le groupe aouniste et son chef occultent le fait que le Premier ministre désigné a fait son devoir national et constitutionnel en présentant (le 9 décembre dernier) au président Aoun une mouture gouvernementale composée de technocrates non partisans et attend maintenant que le chef de l’État termine d’étudier cette proposition », ajoute le texte. Dans ce communiqué, le groupe aouniste est aussi accusé de poser « des conditions rédhibitoires » qui « menacent de torpiller l’initiative française », présentée à Beyrouth par le président Emmanuel Macron et préconisant la formation d’un cabinet « de mission ».
« Le groupe aouniste et son chef occultent aussi le fait que ceux qui ont bloqué le pays pendant plus de deux ans n’ont pas le droit de donner des leçons portant sur le gain du temps et l’invention des obstacles », conclut le communiqué haririen, dans une allusion au blocage de la présidentielle de 2016 de la part du CPL et de ses alliés, afin d’assurer l’élection de Michel Aoun.
commentaires (7)
LE CPL, UN PARAVENT IRANO-HEZBOLLAHI QUI A CONDUIT LE LIBAN AUX FAILLITES DE TOUS GENRES ET A DETRUIT L,ETAT ET AFFAME LES LIBANAIS. UNE MALEDICTION !
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 54, le 06 janvier 2021