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Politique - Gouvernement

« Raï va relancer son initiative de salut au retour de Hariri », affirme Sejean Azzi

La formation du gouvernement est devenue un enjeu du bras de fer régional, affirme l’ancien ministre.

« Raï va relancer son initiative de salut au retour de Hariri », affirme Sejean Azzi

Sejaan Azzi. Photo d’archives ANI

Le patriarche va-t-il poursuivre ses efforts de rapprochement entre le chef de l’État et le Premier ministre, au retour de Saad Hariri ? s’interroge-t-on en ce début d’année dans les milieux politiques. À cette question, l’ancien ministre Sejean Azzi, qui a l’oreille du patriarche maronite, répond par l’affirmative. « Ce n’est pas un secret, dit-il, le patriarche Raï a affirmé qu’il poursuit son initiative et que celle-ci ne se limitera pas à la formation d’un gouvernement, mais se poursuivra en vue d’un sauvetage du Liban, dont la formation d’un gouvernement ne sera que le premier temps. »

Mais l’ancien ministre insiste à dire que la démarche patriarcale n’est pas une « médiation » en bonne et due forme. « Avant d’entreprendre sa démarche, le patriarche a beaucoup hésité, confie-t-il. Il croit profondément à la séparation de l’Église et de l’État et estime que la formation d’un gouvernement obéit à certaines règles bien précises définies par la Constitution et n’a nul besoin d’une initiative patriarcale ou pontificale, ou syrienne, ou iranienne, ou internationale… Il y a tous les jours, dans le monde, des gouvernements qui chutent et d’autres qui sont formés. Il n’y a qu’au Liban où à chaque fois qu’il faut former un gouvernement, c’est le principe de toute la nation qui est remis en question. Comme si le destin des chrétiens dépendait d’un ministre en plus ou en moins, ou du tiers de blocage, ou comme si le destin des sunnites dépendait de la nomination de tel ou tel ministre, ou celui des chiites du ministère des Finances. C’est faux. Ce qui détermine notre présent et notre avenir, ce n’est pas un portefeuille ministériel, c’est notre amour les uns pour les autres, notre volonté de vivre ensemble, notre solidarité. »

Un État qui se décompose

« Je n’aime pas verser dans le drame, ajoute l’ancien ministre, mais en réalité, nous ne vivons ni dans un État, ni dans une société, ni dans des institutions. Tout ce que nous vivons est vécu en dehors de la légalité que nous nous sommes pourtant donnée. Notre situation est anormale. Pour un observateur étranger, le Liban n’est pas un État fédéral, ou un État décentralisé, pas même un État divisé. C’est un État disloqué, désarticulé, qui se décompose. Et ce n’est pas là ce que veulent les Libanais, même si certains leaderships y trouvent leur intérêt », poursuit-il.

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Quelles sont les bases de l’initiative patriarcale ? Concrètement parlant, précise M. Azzi, le patriarche tente d’encourager la formation d’un gouvernement impartial, compétent et formé de personnalités hors-norme qui ne soient pas affiliés à des partis politiques. « Un gouvernement tel que réclamé par la communauté internationale », note-t-il. « Ainsi, le patriarche est hostile à l’existence, au sein du gouvernement, des sources de son propre blocage », précise l’ancien ministre, dans une allusion explicite au tiers de blocage.

Allégeances

« Toutefois, poursuit M. Azzi, les conditions posées n’ont pas été acceptées. Les allégeances qui attachent certaines des forces politiques en présence à des pôles et des axes s’y sont opposées. » Selon lui, une décision régionale a été prise de ne pas former un gouvernement pour le Liban, mais de considérer ce processus comme faisant partie d’un échange dans le cadre de la lutte entre les États-Unis et l’Iran. « Ainsi, les sanctions américaines, la “thaoura”, le gouvernement et peut-être, certains le pensent, la présidentielle de 2022 seront autant d’éléments qui joueront un rôle dans ce qui va se passer », dit-il encore.

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Le patriarche savait-il donc qu’il s’engageait dans un cercle vicieux ? Le différend sur l’attribution à un même camp des ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice n’est-il donc qu’un camouflage ? À cette question, M. Azzi ne répond pas directement. Il précise toutefois « qu’il n’est pas permis qu’un camp donné mette la main sur un genre particulier de portefeuilles, par exemple qu’un parti réclame les Travaux publics, l’Énergie et les Télécoms, des portefeuilles complémentaires, ou qu’un parti obtienne les Finances et l’Économie, ou qu’un autre réclame pour lui la Défense, l’Intérieur et la Justice ». Et d’enchaîner en affirmant que « ce n’est pas une coalition de partis qui veut accaparer la Défense, l’Intérieur et la Justice, mais un seul parti, sachant qu’il est engagé dans des alliances qui ont un cachet sécuritaire en raison des circonstances régionales ». L’Intérieur et la Justice sont au cœur de la bataille entre le camp aouniste et ses adversaires dans la formation du cabinet.

« Chambres noires »

Comment va s’y prendre le patriarche pour relancer son initiative ? Pour M. Azzi, « il le fera à la lumière de ce qui vient, sachant qu’il existe des chambres noires qui cherchent à nuire aux relations entre le chef de l’État et la tête de l’Église maronite. Il y a en effet un camp qui veut en finir avec le patriarche. Ce n’est pas un hasard si, il y a quelques jours, quatre articles différents ont évoqué, dans la presse, le départ du patriarche. Je suis un ancien journaliste et je sais comment ces informations se construisent. Certains font un rapprochement entre une visite du pape cet été et le départ du patriarche ». M. Azzi en rit. « Comment un journaliste serait-il informé des déplacements du pape avant Bkerké ! » Et d’enchaîner, à ce sujet : « Le pape craint pour l’existence du Liban, il en a longuement parlé avec le patriarche Raï et l’a clairement exprimé dans le message qu’il a adressé aux Libanais à Noël. Et ces craintes sont justifiées quand on sait que certains veulent transformer le Liban en un champ de confrontation. »


Le patriarche va-t-il poursuivre ses efforts de rapprochement entre le chef de l’État et le Premier ministre, au retour de Saad Hariri ? s’interroge-t-on en ce début d’année dans les milieux politiques. À cette question, l’ancien ministre Sejean Azzi, qui a l’oreille du patriarche maronite, répond par l’affirmative. « Ce n’est pas un secret, dit-il, le patriarche Raï a...

commentaires (3)

Que Hassouna fasse le premier ministre et qu'une révolution commence.....

Eleni Caridopoulou

21 h 36, le 05 janvier 2021

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Commentaires (3)

  • Que Hassouna fasse le premier ministre et qu'une révolution commence.....

    Eleni Caridopoulou

    21 h 36, le 05 janvier 2021

  • UN HORIZON SOMBRE S,ABAT SUR LE LIBAN ET LES MEMES TETES VIDES ET MAFIEUSES LE PRECIPITENT DANS L,ABYSSE INFERNAL, LES NOMS : CPL, HEZBOLLAH ET BERRIOTE. LE CPL VIENT EN TETE CAR IL A VENDU LE LIBAN AUX DEMONS PERSES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 36, le 05 janvier 2021

  • LE PAORTE PAROLE DU PATRIARCHE DIT QU'IL N'EST PAS PERMIS QU'UN CAMP DONNÉ METTE LA MAIN SUR UN GENRE PARTICULIER DE PORTEFEUILLES.....MAIS LE PATRIARCHE LE SAIT TRÈS BIEN QUE BERRY ET LE HEZBOLLAH CHOISISSENT LEURS MINISTRABLES À L'AVANCE. LA COLLABORATION ENTRE HARIRI ET AOUN ? CE N'EST QUE DU PIPO. MÊME SI AOUN ACCEPTE LA DEMANDE DU PATRIARCHE, ÇA NOUS AVAVCE À RIEN. HARIRI A DÉJÀ ACCEPTÉ LES CONDITION DU TANDEM CHIITE. DONC CETTE FORMULE QUE N'EST PAS PERMIS.........N'EST PAS POUR AUJOURD'HUI

    Gebran Eid

    02 h 36, le 05 janvier 2021

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