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Politique - Crise politique

Joumblatt : Hariri pensait pouvoir éloigner Bassil de Aoun, mais c’est impossible

Le chef du PSP multiplie les critiques à l’égard du Premier ministre désigné.

Joumblatt : Hariri pensait pouvoir éloigner Bassil de Aoun, mais c’est impossible

Le chef du PSP, Walid Joumblatt. Photo d’archives Anwar Amro/AFP

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a estimé hier que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, avait eu tort de penser que former un gouvernement serait « une chose facile » et d’avoir cru qu’il pourrait éloigner le chef de l’État, Michel Aoun, de son gendre, le leader du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil.

Les propos de M. Joumblatt, accordés au site al-Anba’, l’organe média du PSP, interviennent alors que le Premier ministre désigné tente depuis deux mois, sans succès, de former un gouvernement « de mission » composé d’experts non partisans, capables de mettre en œuvre les réformes demandées par la communauté internationale, préalable au déblocage de l’aide économique pour un Liban en grave crise. « Sur le plan local, je tiens les forces politiques (Michel Aoun, Saad Hariri et le Hezbollah) pour responsables » du blocage du processus de formation du gouvernement, « et je n’oublie pas que le CPL est un parti essentiel », a affirmé Walid Joumblatt. « Saad Hariri a commis des erreurs en voulant imposer des noms (de ministrables) à Michel Aoun et il y a un désaccord sur ces noms apparemment, comme sur les portefeuilles », a-t-il concédé.

« Résidus de Gebran Bassil »

« Pour ce qui est du ministère de l’Énergie, peut-on désigner un ministrable sans nettoyer ce département des résidus de Gebran Bassil et de ses successeurs, notamment pour ce qui a trait aux dossiers du fuel et des navires-centrales turcs ? » s’est interrogé M. Joumblatt. Le chef du CPL a été à la tête du ministère de l’Énergie de 2009 à 2014 et est accusé d’avoir fait de la solution temporaire qu’étaient supposées être les navires-centrales de la société turque Karadeniz, une solution chronique, pendant que les pertes d’EDL drainaient ce qui restait des fonds de l’État. Et M. Joumblatt de lancer une seconde pique directe à Gebran Bassil et Saad Hariri à la fois : « Nous voulons quelqu’un qui sache s’imposer, il en va de même en ce qui concerne la Justice et l’Intérieur. Saad Hariri pensait pouvoir éloigner Gebran Bassil de Michel Aoun, mais c’est impossible », a affirmé le leader druze. Le chef du PSP a encore critiqué le Premier ministre désigné : « Cheikh Saad a cru, au départ, que former un gouvernement était une tâche facile, comme il a cru pouvoir amener des experts, mais être un spécialiste, en étant peu familier avec la politique, n’est pas chose aisée au Liban. »

Walid Joumblatt a également estimé que « la principale force au Liban, c’est-à-dire l’Iran représenté par le Hezbollah, attend que le nouveau président élu, Joe Biden, négocie avec elle sur le dossier libanais, les missiles, l’Irak, la Syrie et le Yémen ». « Ils sont tranquilles et ont le temps. En attendant, nous voyons comment ils profitent du vide », a-t-il déploré.

« Personne ne veut d’une enquête »

Au sujet de la double explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, le leader druze a affirmé que « personne ne veut d’une enquête ». « Le pouvoir judiciaire doit d’abord être respecté. Le juge Fadi Sawan (à qui a été confiée l’enquête) a demandé à ce que l’enquête soit menée auprès des Premiers ministres. Mais pourquoi l’a-t-il limitée à ces derniers sans étendre sa demande au président de la République ? C’est douteux… » a-t-il concédé. « Même dans cette affaire, la réaction de Saad Hariri était déplacée, lorsqu’il a rencontré Hassane Diab pour exprimer sa solidarité à son égard en tant que Premier ministre, comme manière de jouer sur la fibre communautaire. C’était une grave erreur », a poursuivi M. Joumblatt.

« Tous les fonctionnaires qui sont passés sont responsables d’une manière ou d’une autre de ces matériaux (le nitrate d’ammonium notamment, NDLR) qui étaient présents au port, pourquoi une enquête les concernant n’a pas été ouverte ? Tout le monde doit faire l’objet d’une enquête », a martelé le chef du PSP. « Le juge Fadi Sawan est dans une impasse, soit il continue (son enquête), soit il sera invité à démissionner », a-t-il conclu.

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a estimé hier que le Premier ministre désigné, Saad Hariri, avait eu tort de penser que former un gouvernement serait « une chose facile » et d’avoir cru qu’il pourrait éloigner le chef de l’État, Michel Aoun, de son gendre, le leader du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil. Les propos de M....
commentaires (1)

Franchement , à lire les articles et les interviews au fil des jours et des mois , on finirait par croire que Hassane Diab est responsable du drame du port , Bassil de toute la corruption dans le pays et de la dilapidation des fonds publics et Aoun de tout ce gâchis politique et de l'application incorrecte de Taëf . Y a pas on dirait '' kelloun yaaneh kelloun '' car ceci fut la propaganda utilisée pour attirer les jeunes à la révolution du 17 octobre . Quel machiavélisme !!

Lecteurs OLJ 2 / BLF

11 h 10, le 29 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Franchement , à lire les articles et les interviews au fil des jours et des mois , on finirait par croire que Hassane Diab est responsable du drame du port , Bassil de toute la corruption dans le pays et de la dilapidation des fonds publics et Aoun de tout ce gâchis politique et de l'application incorrecte de Taëf . Y a pas on dirait '' kelloun yaaneh kelloun '' car ceci fut la propaganda utilisée pour attirer les jeunes à la révolution du 17 octobre . Quel machiavélisme !!

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    11 h 10, le 29 décembre 2020

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