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Société - Covid-19 au Liban

Crainte d’une flambée des cas sévères d’ici à dix jours au Liban

Au cours du week-end écoulé, 2 815 nouvelles contaminations ont été signalées et 18 décès.

Crainte d’une flambée des cas sévères d’ici à dix jours au Liban

Des gens rassemblés devant un bar de Beyrouth, sans aucun respect des gestes barrières. Anwar Amro/AFP

Dans un restaurant de Beyrouth, un couple, le masque bien ajusté sur le visage, observe la scène qui se déroule devant lui. Les clients, la majorité d’entre eux ne portant pas de masque, se serrent la main, s’embrassent et s’enlacent, avant de s’agglutiner autour des tables sans aucun respect des gestes barrières, encore moins de la distanciation sociale.La même scène se répète dans les souks et marchés installés à Beyrouth – et dans d’autres régions – à l’approche de Noël. Les foules sont denses. Si d’aucuns se couvrent le nez et le visage, ils sont nombreux à se balader sans aucune protection, faisant fi des mesures préconisées par le ministère de la Santé pour limiter la propagation du coronavirus.

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« Au train où vont les choses, avec la saison froide qui s’installe et à l’approche des fêtes, je ne serais pas surpris de constater une forte augmentation des cas sévères de Covid-19 nécessitant une hospitalisation d’ici à une dizaine de jours, mais aussi des décès des suites de la maladie », déplore Assem Araji, président de la commission parlementaire de la Santé. « L’hiver est propice à tous les virus, ajoute-t-il à L’Orient-Le Jour. Avec le coronavirus, la situation risque d’empirer d’ici à février. Ce qui est inquiétant parce que les hôpitaux ont atteint leur capacité d’accueil. Nous savons que de nombreux patients ayant besoin d’oxygène reçoivent le traitement à domicile faute de place dans les établissements hospitaliers. »

M. Araji constate ainsi qu’en l’espace d’un mois – du 11 novembre au 11 décembre – le pays a enregistré plus de 45 000 contaminations et 433 décès, « soit près de 30 % de l’ensemble des décès signalés depuis le début de l’épidémie en février ».

« Je ne sais pas sur quoi misent les gens pour faire preuve d’autant d’insouciance, regrette le parlementaire. Cela alors que le secteur hospitalier n’est plus aussi efficace qu’il l’était. En 2018, le système sanitaire du Liban a été classé premier au Moyen-Orient pour le droit d’accès aux soins de santé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le secteur souffre beaucoup avec la destruction de grands établissements et l’exode du corps soignant. La situation dans laquelle il se trouve ne permet pas de prendre autant de risques pour sa vie. Il est temps que les gens assument leurs responsabilités en respectant les gestes barrières. Il faudrait également interdire en cette période les rassemblements, surtout dans les milieux fermés où le virus se propage plus facilement. »

Dans le centre-ville de Beyrouth, les gens visitent le marché de Noël installé sur la place des Martyrs, faisant fi des mesures de protection. Anwar Amro/AFP

Réouverture des bars et boîtes de nuit

Or c’est tout le contraire qui a été décidé hier par le ministère de l’Intérieur qui, dans le cadre du déconfinement progressif, a légèrement assoupli le couvre-feu qui s’étend désormais de 23h30 à 5h, au lieu de 23h à 5h. Il a également autorisé la réouverture des bars et boîtes de nuits fermés depuis plusieurs semaines, de 17h à 22h30. Mais, selon la circulaire du ministère, danser est interdit dans ces endroits qui doivent fonctionner, tout comme les restaurants, à 50 % de leur capacité. Une distance de deux mètres doit séparer les tables qui ne doivent pas accueillir plus de huit personnes.

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Le ministère a également autorisé l’organisation des célébrations publiques et privées (mariages, enterrements…), sachant que les espaces fermés et ouverts seront remplis respectivement à 25 % et 50 % de leur capacité d’accueil et que le nombre total des personnes prenant part à ces événements ne doit pas dépasser les 100.

Ces mesures d’assouplissement ont été prises alors que plusieurs centaines de cas continuent d’être enregistrés au quotidien au compteur du Covid-19. Le week-end écoulé, 2 815 nouvelles contaminations ont été signalées (1 540 samedi et 1 275 dimanche) et 18 décès (huit samedi et dix dimanche). Ce qui fait grimper à 146 520 le nombre cumulé des cas depuis le début de l’épidémie en février, au nombre desquels 1 200 décès et 101 417 guérisons, selon le bilan du ministère de la Santé. Parmi les cas toujours actifs, 990 personnes sont hospitalisées, dont 391 aux soins intensifs.

À Zahlé, le mohafez de la Békaa, Kamal Abou Jaoudé, a ordonné la fermeture pour une semaine du centre d’enregistrement de véhicules à partir de ce matin, après la contamination de huit employés de ce service.

Commentant la situation, le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, Firas Abiad, a expliqué samedi, dans une série de tweets, que si le nombre de contaminations quotidiennes paraît être à la baisse, le taux global reste élevé, tout comme le nombre de patients en état critique. Il a mis en garde contre « une nouvelle flambée » des chiffres avec les fêtes, alors que les hôpitaux « fonctionnent à pleine capacité » et qu’il n’y a pas de personnel soignant disponible pour d’éventuelles expansions des infrastructures hospitalières. Et d’estimer que le pire ennemi des Libanais n’était « ni le Covid ni la crise financière, mais l’apathie et l’indifférence ».

Dans un restaurant de Beyrouth, un couple, le masque bien ajusté sur le visage, observe la scène qui se déroule devant lui. Les clients, la majorité d’entre eux ne portant pas de masque, se serrent la main, s’embrassent et s’enlacent, avant de s’agglutiner autour des tables sans aucun respect des gestes barrières, encore moins de la distanciation sociale.La même scène se répète...

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Triste de constater que la criminelle insouciance du Libanais est à son apogée.

Remy Martin

10 h 01, le 14 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Triste de constater que la criminelle insouciance du Libanais est à son apogée.

    Remy Martin

    10 h 01, le 14 décembre 2020

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