
Le président français Emmanuel Macron lors de la conférence internationale de soutien et d’appui à Beyrouth et au peuple libanais depuis sa résidence d’été de Brégançon, le 9 août 2020. Christophe Simon/AFP/POOL
C’est aujourd’hui que démarre la seconde conférence internationale humanitaire en soutien à la population libanaise organisée par la France à Paris avec l’ONU.
Coprésidée par le président français Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, la nouvelle visioconférence humanitaire internationale est destinée à mobiliser des fonds, bien que le pays soit toujours privé de gouvernement.
Le président Michel Aoun prononcera à cette occasion une allocution dans laquelle il fera le point sur la situation économique et financière aggravée par l’explosion du port et la pandémie de Covid-19.
À cette visioconférence prévue ce soir à l’Élysée à 19h30 (heure de Beyrouth) sont conviés, comme lors de celle du 9 août, un peu plus d’une trentaine de chefs d’État, de gouvernement, de ministres, ainsi que des institutions internationales – Banque mondiale, Fonds monétaire international notamment – et des ONG libanaises.
Emmanuel Macron a décidé de maintenir cette nouvelle conférence de soutien, bien que le Liban n’ait toujours pas répondu à sa demande de former un nouveau gouvernement pour lancer les réformes structurelles. Une priorité que le coordinateur de l’ONU au Liban Jan Kubis n’a pas manqué de rappeler à Michel Aoun auprès duquel il s’est rendu hier.
« Nous allons tenter de redresser la situation dans le pays et déterminer la manière dont la communauté internationale pourra travailler avec le Liban pour l’aider », a expliqué M. Kubis. « Le premier pas est certainement la formation d’un gouvernement de spécialistes ayant pour objectif l’application des réformes le plus vite possible », a ajouté le responsable onusien.
Le 9 août, cinq jours après la double explosion du port, la communauté internationale, réunie lors d’une première visioconférence organisée par l’Élysée, avait mobilisé une aide d’urgence de 250 millions d’euros. Cette seconde conférence intervient alors que la situation économique et sociale s’aggrave de jour en jour et que les parties politiques n’ont pas rempli leur engagement pris devant le président Macron, lors de sa seconde visite à Beyrouth début septembre. Il s’agissait pour eux de former rapidement un gouvernement chargé de mettre en place les réformes structurelles, condition pour le déblocage d’une importante aide internationale.
Paris souhaite que la réunion d’aujourd’hui, à laquelle les Nations unies sont associées, implique des représentations politiques au plus haut niveau possible et espère qu’elle permettra de réunir une aide pour le Liban qui peine à se relever des conséquences de la double explosion au port le 4 août. Les États-Unis, le Canada, l’Union européenne et plusieurs pays du Golfe prendront part à cet événement-phare.
« Ce sera le même niveau de représentation et d’envergure que lors de la dernière conférence », confie à L’Orient-Le Jour une source informée. Ce sera notamment l’occasion de faire une évaluation de la première phase d’aides octroyées au Liban, qui ciblaient principalement les destructions occasionnées par les explosions du 4 août et les familles sinistrées. Les participants feront ainsi une sorte de bilan de la première phase et évoqueront les moyens d’améliorer la modalité des prestations et les mécanismes à mettre en place.
Selon le représentant de la délégation européenne au Liban, Ralph Tarraf, une feuille de route, transmise hier au chef de l’État, a été définie en amont de cette rencontre au sommet. Elle constitue le « cadre des réformes, de la réhabilitation et de la reconstruction », dont le coût est évalué à deux milliards cinq cents millions de dollars.
Le document de travail mis en place permettra de répondre à trois interrogations principales, à savoir le mécanisme de coordination, les réformes prioritaires et le financement, a encore expliqué le diplomate.
« C’est un programme d’action tourné vers l’avenir », précise la source citée plus haut. L’enveloppe devra ainsi couvrir 4 champs d’action : la gouvernance, la gestion de l’aide, la gestion économique, la reconstruction des services de base et l’infrastructure, le champ de la protection sociale et celle du patrimoine, le soutien à la reprise économique. L’idée est d’effectuer un lien avec les réformes de fond, dont la lutte contre la corruption, telles qu’elles avaient été définies dans le cadre de la conférence de Paris dite CEDRE, précise encore la source.
Pour la coordinatrice des Nations unies pour l’aide humanitaire, Najat Rushdie, qui a également rencontré hier le président Aoun, « la conférence de Paris sera l’occasion d’exécuter la feuille de route afin d’éviter en amont toute crise humanitaire au Liban ». « La réunion permettra également de discuter de la reconstruction du port de Beyrouth et la réhabilitation des quartiers sinistrés de la capitale dans le respect de l’urbanisme », a dit Mme Rushdie à L’OLJ.
C’est aujourd’hui que démarre la seconde conférence internationale humanitaire en soutien à la population libanaise organisée par la France à Paris avec l’ONU. Coprésidée par le président français Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, la nouvelle visioconférence humanitaire internationale est destinée à mobiliser des fonds, bien que le pays...
commentaires (6)
Non non pas d'aides financières ,de grâce, elles iront dans les poches des Pourris et ceux qui en ont besoin n'en verront pas la couleur. Soyez fermes ! Pas d'avancee, pas d'amelioration politique = pas d'argent! Pas un sou ! Faites comme vous aviez dit. C'est le peuple qui vous le demande mr. Macron.
Marie-Hélène
16 h 31, le 02 décembre 2020