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Politique - Formation du gouvernement

Macron à Aoun : Les forces politiques doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et partisans

Le président français souligne la "responsabilité particulière" de son homologue libanais dans la mise en œuvre de la feuille de route de Paris pour éviter l'effondrement du pays.
Macron à Aoun : Les forces politiques doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et partisans

Le président libanais, Michel Aoun (d), en compagnie de son homologue français, Emmanuel Macron, le 1er septembre 2020 à Baabda. Photo AFP / POOL / GONZALO FUENTES

Le président français, Emmanuel Macron, a appelé jeudi son homologue libanais, Michel Aoun, à demander aux forces politiques libanaises de mettre de côté leurs intérêts personnels, confessionnels et partisans, afin de former rapidement un gouvernement capable de mener les réformes attendues par la communauté internationale et les Libanais, et qui conditionnent les aides nécessaires pour permettre au pays du Cèdre de sortir de la crise et éviter l'effondrement. Dans une lettre adressée au président Aoun à l'occasion de la fête de l'Indépendance, et dont le contenu a été rapporté par le bureau de presse de Baabda, M. Macron a souligné que les Libanais pouvaient toujours compter sur l'aide de Paris pour parer à leurs "besoins les plus pressants", mais qu'en l'absence de réformes de fond, cela restait "insuffisant" pour sortir de la crise. 

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Dans sa missive, le président Macron s'est dit "extrêmement inquiet de la situation actuelle" au Liban. "Je suis conscient des difficultés grandissantes auxquelles doivent faire face les Libanais dans leur vie de tous les jours", a-t-il ajouté, soulignant que le peuple libanais peut compter sur le soutien de la France pour répondre à leurs "besoins les plus pressants" concernant l'accès à la nourriture, les soins de santé, l'éducation et le logement. "Nous œuvrons avec l'ONU, la communauté internationale et nos partenaires pour organiser la conférence internationale de soutien au peuple libanais", a-t-il souligné. Il a toutefois estimé que ces aides "ne sont pas suffisantes", la crise étant "multiple" et touchant autant la société, l'économie, les finances et la politique. "Cela nécessite des mesures fortes, et les solutions sont connues : il faut appliquer la feuille de route vis-à-vis de laquelle s'étaient engagées toutes les parties politiques le 1er septembre", lors d'une rencontre entre les responsables des différents partis libanais et le chef de l'Etat français à la Résidence des pins. "Cette feuille de route répond à la fois aux attentes des pays amis du Liban et à celles, légitimes, du peuple libanais, a écrit Emmanuel Macron à son homologue libanais. La mettre en application suffira à mobiliser la communauté internationale à faire le nécessaire pour éviter l'effondrement du Liban et l'aider à mettre en place les réformes qui sont cruciales pour le redresser". 

"Choix cruciaux"
Emmanuel Macron a dès lors estimé qu'il était "urgent" de former un gouvernement de "personnalités qualifiées qui seraient dignes de confiance et capables de mettre en œuvre toutes ces mesures", soulignant "la responsabilité particulière" du président Aoun à ce sujet. "Le Liban se trouve face à des choix cruciaux et vous le savez bien", a-t-il ajouté, indiquant que ce que réclame le peuple libanais, depuis plus d'un an, dans le cadre du soulèvement populaire, "peut encore être mis en place". "Répondre à ces revendications est de votre devoir, en tant que chef d'Etat", a encore écrit le président français, qui a appelé M. Aoun à "inviter toutes les forces politiques libanaises à mettre de côté leurs intérêts personnels, confessionnels et partisans pour réaliser l'intérêt suprême du Liban et l'intérêt du peuple libanais". 

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La lettre du chef de l'Etat a été envoyée alors que, depuis une dizaine de jours, les tractations gouvernementales menées depuis près d'un mois par le Premier ministre désigné Saad Hariri sont au point mort, face aux demandes et conditions posées par les différents partis politiques et aux divergences opposant MM. Hariri et Aoun concernant notamment la nomination des futurs ministres. Le nouveau gouvernement était pourtant censé être une équipe "de mission" resserrée, comme définie dans l'initiative du président français Emmanuel Macron, le 1er septembre à Beyrouth. Cette initiative de Paris reprend les grandes réformes essentielles au redressement du pays. Tous les partis politiques avaient accepté d'appliquer cette feuille de route et s'étaient engagés à ce que l'équipe ministérielle soit mise sur pied rapidement, mais tous le délais fixés par la France à cet effet ont été depuis largement dépassés. Le nouveau cabinet est attendu depuis la démission, il y a plus de trois mois, du Premier ministre sortant Hassane Diab, dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août au port de Beyrouth. Des atermoiements sans fin alors que le pays connaît, depuis plus d'un an, une crise économique et financière aiguë, marquée par un effondrement de la monnaie nationale et une inflation galopante.

Une visioconférence humanitaire internationale le 2 décembre
Quelques heures après publication de la lettre, l'Elysée, en réponse à une demande de l'agence Reuters, a confirmé que la France va organiser une visioconférence humanitaire internationale sur le Liban le 2 décembre. Paris souhaite que la réunion, à laquelle les Nations unies sont associées, implique des représentations politiques au plus haut niveau possible et espère qu'elle permettra de réunir une aide pour le Liban qui peine à se relever des conséquences de l'explosion du port.

Mercredi, le Groupe international de soutien (GIS) au Liban, dont la France est membre, avait une nouvelle fois appelé les autorités libanaises à former un gouvernement sans plus attendre, afin de mettre en place les réformes. Le GIS avait exprimé, dans un communiqué son "inquiétude croissante vis-à-vis de la crise économique et sociale qui s'aggrave", et "déploré les retards continus dans la formation d'un nouveau gouvernement. Le GIS regroupe l'ONU, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ainsi que l'Union européenne et la Ligue arabe. Il a été lancé en septembre 2013 par le secrétaire général de l'ONU et l'ancien président libanais Michel Sleiman afin de mobiliser un soutien et une assistance à la stabilité, à la souveraineté et aux institutions étatiques du Liban.

Le président français, Emmanuel Macron, a appelé jeudi son homologue libanais, Michel Aoun, à demander aux forces politiques libanaises de mettre de côté leurs intérêts personnels, confessionnels et partisans, afin de former rapidement un gouvernement capable de mener les réformes attendues par la communauté internationale et les Libanais, et qui conditionnent les aides...

commentaires (7)

Monsieur Macron. Une seule condition devrait être véhiculée par tous les pays aidants qui est d’exiger le respect de la constitution libanaise pour aborder tous les sujets sans exception. Nous sommes un pays démocratique et ça personne ne doit le négliger. Tout le reste n’est que balivernes.

Sissi zayyat

13 h 18, le 27 novembre 2020

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Commentaires (7)

  • Monsieur Macron. Une seule condition devrait être véhiculée par tous les pays aidants qui est d’exiger le respect de la constitution libanaise pour aborder tous les sujets sans exception. Nous sommes un pays démocratique et ça personne ne doit le négliger. Tout le reste n’est que balivernes.

    Sissi zayyat

    13 h 18, le 27 novembre 2020

  • M. MACRON EST TRES ENCHANTE PAR LES PROUESSES DE M.AOUN ET PAR SES EXPLOITS, CAR SINON IL N'AURAIT PAS ENCORE ESPERE REUSSIR LA OU 100 ANS N'ONT PAS SUFFIT A FAIRE AVANCER LE PAYS D'UN IOTA VERS LA CIVILISATION REELLE

    Gaby SIOUFI

    09 h 48, le 27 novembre 2020

  • MACRON N,A PAS COMPRIS ENCORE QUE DES FORCES OCCULTES ET DES MERCENAIRES VENDUS DERRIERE LE PARAVENT QUI SERT DE TETE AU PAYS VEULENT L,EFFONDREMENT DU PAYS POUR LA MAINMISE FINALE ET TOTALE DE LA WILAYET EL FAKIH. FALLAIT MARCHER AVEC TRUMP DANS L,ETOUFFEMENT DE L,IRAN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 45, le 26 novembre 2020

  • Sans préciser quelle force politique, la diplomatie selon M. Macron est destinée essentiellement pour redresser sa popularité en politique intérieure, et cache en fait sa mauvaise gestion de la pandémie, et son incapacité à aider seul le Liban. Pour le reste, l’interventionnisme part ,comme chacun le sait, d’un bon sentiment.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    17 h 37, le 26 novembre 2020

  • "... Les forces politiques doivent mettre de côté leurs intérêts personnels ..." - Mais alors qu'est-ce qui va leur rester, les pauvres? N'auront-elles donc tant vécu que pour cette infamie? Et blanchies dans tous leurs travaux grossiers, que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?

    Gros Gnon

    17 h 20, le 26 novembre 2020

  • Bien dit et clair. Le chef de l'Etat est le plus qui doit s'engager dans la façon, coûte que coûte, de hâter la formation du gouvernement. Il devrait renoncer aux côte-parts personnels et partisans. Il doit reconnaître que les 2/3 des libanais n'arrivent plus à subvenir aux besoins élémentaires de la vie, à cause de la catastrophe économique. Le temps n'est plus aux manipulations et aux mesquineries d'antan.

    Esber

    17 h 16, le 26 novembre 2020

  • "Les forces politiques doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et partisans". C'est ce que répète sans cesse le patriarche, mais il semble que nos politiciens sont un peu durs d'oreille.

    Yves Prevost

    16 h 38, le 26 novembre 2020

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