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Nos Lecteurs ont la Parole

Coupure entre le présent et le passé

Avec la création du Grand Liban en 1920 par la puissance mandataire française, la ville de Beyrouth est en pleine mutation, puisque sa population passe d’environ 92 000 habitants en 1918 à 174 000 en 1944, avec à la clé la création de nouveaux quartiers, si bien que le paysage qu’offrait Beyrouth dans les années 1930 pouvait largement « passer pour neuf ».

Beyrouth devient ainsi la capitale du pays. Celui-ci était auparavant gouverné depuis Baabda ou Beiteddine. Dans les années1960, elle reste une capitale régionale intellectuelle, devenant une destination touristique majeure et un havre bancaire pour le monde.

En 1975, cette capitale sera divisée en deux par la ligne de démarcation, entre Beyrouth-Ouest, majoritairement musulmane, et Beyrouth-Est, majoritairement chrétienne.

En ce mardi 4 août 2020, le drame meurtrier et dévastateur n’épargnera pas ce qui restait du passé glorieux de la capitale, frappant musées et bâtisses historiques à l’architecture traditionnelle. Célèbres pour leurs fenêtres à triple arche, typiques de Beyrouth, des centaines de joyaux architecturaux datant de l’Empire ottoman ou du mandat français (1920-1943) subissent déjà les ravages du temps.

Et avec cette coupure entre le présent et le passé de nos maisons, et la destruction des hôpitaux, écoles et du musée Sursock, haut lieu de la vie culturelle qui abritait il y a quelques mois seulement une impressionnante collection d’art moderne et contemporain, on se sent tous blessés dans l’âme avec cette soudaine interruption dans la transmission de la mémoire du lieu, d’une famille qui a perdu un ou plusieurs martyrs, et d’une partie de l’histoire de la ville est de Beyrouth qui s’est envolée elle aussi en fumée.

Chrétiens, levez-vous… Vos leaders, et surtout vos députés chrétiens vendus au diable, vous ont trahis et vous ont délaissés. Il faudra les traduire en justice. Sans gouvernement, sans pouvoir, à vous de prendre les rênes du pouvoir car certaines de ces ONG que vous rencontrez au quotidien dans les rues ne sont peut-être que des espions qui cherchent à acheter ce patrimoine et à changer la couleur est de Beyrouth. Et, enfin, n’oubliez pas qu’une ville sans cloche est comme un aveugle sans sa canne.


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Avec la création du Grand Liban en 1920 par la puissance mandataire française, la ville de Beyrouth est en pleine mutation, puisque sa population passe d’environ 92 000 habitants en 1918 à 174 000 en 1944, avec à la clé la création de nouveaux quartiers, si bien que le paysage qu’offrait Beyrouth dans les années 1930 pouvait largement « passer pour neuf »....
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